Matthieu, 24 ans, basé à Nantes. Ancien membre d'U-Zine et de Spirit of Metal. Vous me retrouverez pour les chroniques et live reports de divers styles musicaux.
Brendan Radigan et Justin DeTore sont de ces hommes qui énervent. Pour ceux qui ignorent qui sont ces deux américains, vous les retrouverez derrière une multitude de projets, très souvent de qualité certaine et aussi divers que The Rival Mob, Mind Eraser, Stone Dagger, Boston Strangler, No Tolerance ou encore Innumerable Force (uniquement DeTore pour ces trois derniers). Multi-instrumentistes, nos deux amis ont décidés de joindre une fois de plus leurs forces au sein d’un nouveau projet, Magic Circle. Après le Hardcore, le Heavy et le Death Metal, c’est cette fois au tour du Heavy/Doom d’être revisité par les deux génies. Formé en 2011 et composé, outre le duo précité, de Chris Corry (Stone Dagger, No Tolerance, Mind Eraser, Death Evocation…), Dan Ducas et Q. (?), le quintet sort rapidement un premier promo en 2012, puis son premier album éponyme autoproduit l’année suivante.
Si le Heavy/Doom est particulièrement à l’honneur ces derniers temps avec la résurrection de Solstice, l’arrivée des petits génies d’Atlantean Kodex, While Heaven Wept ainsi qu’une multitude de formations prometteuses comme Dark Forest ou Magister Templi, il faut avouer que l’influence de Candlemass est souvent présente. Pourtant la principale influence de la formation américaine est à chercher en Angleterre, à savoir les cultissimes Pagan Altar. Que ce soit au niveau des leads (bien qu’ils n’égalent pas ceux d’Alan Jones), des lignes de chant ou de l’imagerie occulte, l’hommage au groupe de la famille Jones est clairement exprimé à travers les six excellents titres de ce premier album éponyme.
Comprenant des titres de cinq à près de neuf minutes, Magic Circle fait le tour de tous les codes du genre pour notre plus grand plaisir. Magic Circle alterne ainsi entre party doomy, leads heavy très épiques et breaks classiques et ultra efficaces du style que n’auraient pas renié Reverend Bizarre, comme sur Rapture ou Magic Circle/Cloven in Two. Chaque membre dispose d’une culture musicale évidente et ne s’en cache pas. On retrouve ainsi le délicieux parfum de Warning sur certaines parties lentes ou de Saint Vitus sur Scream Evil par exemple. Citons également l’ombre de Trouble pour en finir avec les références prestigieuses.
Le gros avantage de cet opus réside à mon humble avis dans le chant de Brendan Radigan. Pour ceux qui ne connaissent que ses groupes de Hardcore, sachez que le bonhomme dispose d’une voix claire assez impressionnante (écoutez le premier ep de Stone Dagger pour vous en convaincre !) et il en fait un étalage impressionnant tout au long de l’album. La qualité des refrains est également un élément primordial pour le style et celui de Winter Light par exemple vous restera en tête très longtemps, croyez moi.
Enième groupe issu du duo Radigan/DeTore, Magic Circle est pourtant tout sauf anecdotique et fait partie des meilleurs albums de Heavy/Doom sortis ces dernières années. J’ignore si le projet verra une suite arriver, mais je l’espère vivement car il serait bête de tuer dans l’œuf une formation aussi prometteuse. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire.
Tracklist
1. Winter Light
2. Rapture
3. The Greatest Escape / White Shores
4. Scream Evil
5. Conquering Nocturnity
6. The Magic Circle / Cloven in Two