Rédacteur sur U-zine.org (2008/2014) - Rédacteur Horns Up (2015).
En voilà une belle preuve d’intégrité ! A presque 50 ans, Kirk Windstein a eu les couilles de quitter la franchise Down et ses gros cachets, pour retrouver les clubs miteux et fêter les 25 ans de son bébé de toujours : Crowbar. Successeur du sympathique « Sever The Wicked Hand » (2011), « Symmetry In Black » est le dixième album studio d’un groupe, ou plutôt d’un homme, qui n’a jamais déçu.
Dès les premières secondes de ce nouvel opus, nous savons où nous mettons les pieds. Les lignes directrices sont toujours les mêmes et pourtant on y revient toujours avec plaisir : une rythmique pachydermique, un riffing reconnaissable entre mille et des mélodies mélancoliques. Elégamment vêtu de noir, ce « Symmetry In Black » nous transporte directement vers les classiques « Odd Fellows Rest » (1999) et « Sonic Excess In Its Purest Form » (2001).
« Walk With Knowledge Wisely », futur classique en devenir, emboîte le pas sur un mid-tempo dégoulinant de groove. Porté par Tommy Buckley qui martèle ses fûts, les riffs acérés de Kirk ne se font pas prier. Une rythmique brise nuque nous tient en haleine tout le long du titre jusqu’au break parfaitement amené par des harmonies à la « Lasting Dose » (« Sonic Excess In Its Purest Form »). Ce titre est un parfait condensé de ce que Crowbar compose depuis « Odd Fellows Rest », bien qu’il soit sans aucune surprise, il est foutrement bon.
Mais ne tournons pas autour du pot, je viens de poser le doigt sur la problématique de ce « Symmetry In Black ». Bien que l’album soit bon et très bien composé, on repassera pour ce qui est de la prise de risque et les surprises. Comme sur ses précédents albums, le groupe de la Big Easy, nous ressort le même schéma et il en devient facile d’anticiper le tracklisting.
Après un départ en trombe (« Walk With Knowledge Wisely »), Crowbar va considérablement ralentir le tempo comme en attestent les très bons « Symmetry In White » et « Reflection Of Deceit ». Dans son ensemble, ce nouvel opus se veut moins énergique que son prédécesseur, ici les ambiances et les mélodies priment face aux titres rapides. La doublette « Amaranthine » / « The Foreboding » illustre de la meilleure manière mes propos. Cependant, Kirk et sa bande nous ont toujours gratifié d’accélérations dépareillant des riffs assommants ayant fait leur renommée. Ce nouvel album ne déroge pas à la règle avec « Ageless Decay » (qui renvoie aux premières œuvres du groupe) et « Symbolic Suicide ». Mais ces deux titres n’arrivent pas à se hisser au niveau des quelques bombes que proposait « Sever The Wicked Hand » (je pense bien évidemment à « The Cemetery Angels »).
« Symmetry In Black » est un bon opus et reste dans la moyenne de ce que Crowbar nous propose depuis « Lifesblood For The Downtrodden ». Des albums de qualités mais qui n’arrivent pas à la cheville des « Broken Glass » et « Odd Fellows Rest ». Solide, ce dixième album studio ravira les fans qui ne sont pas rebutés par de la redite. Pour les autres il restera le live, terrain sur lequel Crowbar est toujours performant.
1. Walk With Knowledge Wisely
2. Symmetry In White
3. The Taste Of Dying
4. Reflection Of Deceit
5. Ageless Decay
6. Amaranthine
7. The Foreboding
8. Shaman Of Belief
9. Teach The Blind To See
10. A Wealth Of Empathy
11. Symbolic Suicide
12. The Piety Of Self-Loathing