Hardcore // Sludge // Doom // Stoner // Crossover // Black Breath.
De tous les groupes de l'excellent label français Throatruiner, mon préféré est de loin Cowards. Etant très friand d'ambiances haineuses et crasseuses, c'est avec joie donc que j'accueille cette sortie du mois de Février, à savoir le nouveau-né des dignes descendants de Kickback. La bande de Stéphane avait distillé pendant plus de dix ans une rage sans nom avant d'annoncer, sans préambules, en pleine tournée, que cette époque était révolue, mettant donc fin au groupe le plus controversé du hardcore français.
Cependant la relève était là, tapie dans un coin d'ombre, encore méconnue. Après deux courts EP annonçant la couleur et une signature chez Throatruiner les voici donc prêts à relever le défi de sortir un LP, afin d'envahir encore un peu plus vos oreilles et (espérons-le) de perdurer dans le paysage du hardcore français.
Ici, pas de breaks lourds (ou presque), pas de chorus enthousiaste louant la famille et les amis, mais plutôt une mare de boue et de sang mêlés dans laquelle serait étalé un amas de corps sans vie. L'exécution sommaire peut donc commencer avec le premier nommé "Shame Along Shame" qui ne fait aucun répit, plaçant en premier lieu les guitares saturées, ressemblant à des lames de rasoir aiguisées, suivies par la voix plaintive du frontman qui ne laissera personne indemne.
Après un "Never to Shine" percutant et haletant, on repart au pas de course avec "Frustration (Is My Girl)" troisième titre de cet album. Expédiée en 1min30, cette chanson démontre avec brio qu'efficacité rime avec rapidité et c'est sans plus attendre que "Beyond My Hands" démarre, plus lentement, mais non moins décapant. Cette ambiance que Cowards s'amuse à tisser dans nos oreilles depuis plusieurs minutes monte crescendo, on ressent de plus en plus de mal-être et l'envie de casser des gueules. Les riffs de guitare sont là pour nous conforter dans l'idée que la violence, au final c'est parfois une très bonne solution (à réserver pour le pit, bien entendu) et le chanteur envoie notre âme dans les abysses noires de l'Enfer. Toujours ces larsens infernaux, toujours cette production qui a des relents de haine et cela ne va pas diminuer bien au contraire.
Des titres comme "Low Esteem" ou encore "Wish for Infamy" enfoncent le clou encore plus profondément, dans un épiderme qui pourtant supplie à la rédemption. Et puis c'est la lente descente vers la folie, inévitable, l'album touche à sa fin, avec regrets cependant, tant les quarante minutes écoulées auront su nous faire traverser de la meilleure des façons mille tourments. "Bend the Knee" et "So Easy" assènent leurs derniers coups de matraque sur nos gueules pourtant déjà bien ensanglantées avec force et détermination, comme le prouve ce final apocalyptique, lent et oppressant, étendu sur 6min d'une violence sans nom.
Rise to Infamy se révèle donc être une excellente sortie en ce frileux mois de Février, qu'il me tarde de découvrir en live. Tant par la colère dégagée par le chanteur, que par les riffs crades à souhait, cet album saura réchauffer le coeur des adorateurs épleurés de Deathspell Omega ou de Kickback.
Foncez tête baissée vers ce petit bijou de ce que la France a de plus nauséabond et sanguinolant, vos oreilles vous en remercieront.
Tracklist:
1- Shame Along Shame
2- Never to Shine
3- Frustration (Is My Girl)
4- Beyond My Hands
5- Birth of the Sadistic Son
6- Low Esteem
7- Anything But the Highroad
8- Wish for Infamy
9- Bend the Knee
10- So Easy