Un mec qui écrit des trucs.
L'Underground Français. Voilà.
Je pense que pas mal d'entre vous ont déjà croisé le nom de Nihilistic Holocaust. Ce label au final plutôt modeste mais tellement actif et omniprésent sur la toile qu'on finit par le voir absolument partout. D'orientation carrément tournée vers le Old School baveux et bien dans l'esprit, pas loin de vendre ses productions en disquette (huhu) et d'une intégrité Trve exemplaire. M'bref, c'est pour dire que l'objet de la chronique est sorti là bas, dans sa version cassette, après des premiers pressages CD en totale autoproduction. A savoir les Parisiens de Atavisma, qui signent ici leur première démo. Et le moins qu'on puisse dire c'est que c'est alléchant sur le papier. Du bon gros Death/Doom de notre contrée, avec un son qui tire vers la Suède et une ambiance souterraine. Hé ben. Et vas-y que ça croustille, que ça te roule dessus et que ça te fait vivre au fond d'une caverne enneigée. Miam.
Sur ces quelques 20min, le duo Frenchy réussit un tour de force plutôt sympa : réussir à nous plonger en plein cœur d'un blizzard intense et nocturne avec pour seules armes une photo de loups et quelques coups de guitares des profondeurs. Dès les premières notes on y est, par cette prod relativement pourrave mais passant toute seule, avec un gros son qui sent le Sunlight, un grain de guitare totalement Dismember dans l'esprit mais ultra saturé et enregistré façon Black Metal dans la forêt comme les Trve l'affectionnent. Et on rajoute par dessus ça une voix abyssale humant le cadavre, monolithique, déclamant ses lignes à intervalles réguliers, renforçant ce côté putride de cadavre congelé, de mort silencieuse et de rage contrôlée. Et quelle musique on joue avec ça ? Ben du gros Death Metal pardi, y'en a qui suivent pas, mais attention, pas n'importe lequel. Celui qui rampe, qui concasse, qui sait où il va et qui y ira par un moyen ou un autre, sans trop se presser.
On fait certes dans le Nordique mais on oublie les gros partages en couille Punk typiques du genre (à une exception près sur la seconde piste). Si une influence purement formelle devait se dégager ce serait Asphyx, pour cette succession de riffs implacables du début à la fin, toujours parfaitement contrôlés, simplistes mais bien étudiés. Tantôt une lead surprenante et glaçante, ou une décélération funéraire qui fait son petit effet ("Forsaken" alterne avec brio blasts de porcasses et Dooooooom qui ritualise). Si le dernier titre et ses quelques deux petites minutes contient plus de la moitié des passages rapides de l'opus à lui seul et que le très bon "The Savage One" en ouverture se montre sournois en pilonnant à la double pédale à intervalles très réguliers, c'est dans ses moments les plus lourds et oppressants qu'Atavisma excelle véritablement, transcendant son art durant le titre éponyme qui fait la meilleure synthèse des influences déjà citées, bardé de riffs comme tous les groupes du genre en voudraient, sombre et caverneux à souhait, la base de la base.
C'est donc un peu dommage que la démo soit si approximative dans le son (chant mixé n'importe comment, étouffement général qui prive d'une puissance de feu pourtant primordiale) car gros potentiel il y a derrière tout ça. En réussissant de manière aussi humble et avec des artifices aussi dépouillés à plonger dans une atmosphère aussi froide et intense, "Where Wolves Once Dwelled" est une très bonne surprise. Si le combo revoit ses ambitions un petit peu à la hausse et se targue d'atouts professionnels ainsi que d'une vraie force de frappe, y'a moyen que ça cogne bien dur d'ici quelques temps. En attendant, le Doom/Death de France n'étant actuellement pas le genre se portant le mieux (enfin, on a quand même la monstrueuse entité Ataraxie et c'est franchement pas rien), on leur souhaite le meilleur, et surtout voir si l'essai parvient à être transformée sur une durée plus longue...
Tracklist
1- The Savage One
2- Forsaken
3- Where Wolves Once Dwelled
4- Nature's Warfare
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