Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Avec GWAR, NoFX ou bien encore The Bloodhound Gang, nombreuses sont les preuves qu’il est possible de devenir un groupe connu et reconnu grâce à un visuel ou des paroles humoristiques, quelle que soit la qualité intrinsèque de la musique jouée. Psychostick, groupe américain de metal formé au début des années 2000 surfe depuis lors sur la vague avec un metal décalé et des paroles inspirées de la cour de récré ou des toilettes de la maternelle.

Après quelques albums à la qualité bien hétérogène (doux euphémisme) dont We Couldn't Think of a Title en 2006 et Sandwich en 2009, le groupe a obtenu une certaine reconnaissance avec son troisième album intitulé Space Vampires VS Zombie Dinosaurs in 3D (en référence à tous ces merveilleux nanars télévisuels). Après une campagne Indiegogo pour récupérer des sous, le groupe a donné vie à son quatrième album intitulé IV: Revenge of the Vengeance.

Et j’ai beau être très bon public en matière d’humour, j’ai eu le plus grand mal du monde à venir à bout de cet album et encore plus à rédiger ces quelques lignes.

Pourquoi me direz-vous ? Car lorsqu’on se lance dans une telle entreprise, encore faut-il avoir des textes drôles ou des compositions originales à fournir à son auditoire. C’est ce que réussit avec brio The Bloodhoung Gang avec des titres complètement alambiqués ou parodiques et des paroles décalées. On pense également à Ultra Vomit qui excelle dans le metal parodique (Mountains of Maths, pu****). Or là, on reste clairement sur sa faim. On comprend très vite là où le groupe veut en venir, soit en étant critique envers le public qui écoute le genre du titre (Obey the Beard) soit en étant juste… débile (Président Rhino, pour ne citer qu’elle). Non seulement les compositions sont très classiques et pas franchement inspirées mais l’on sent surtout que le groupe cherche juste à caler deux/trois accords un peu clichés du genre qu’ils entendent parodier et se reposer entièrement sur les paroles du groupe. Cela peut parfois prêter à sourire comme sur NSFW qui se moque ouvertement de la scène metalcore en usant et en abusant du F Word, comme du pire avec des titres vraiment insipides comme Dogs Like Socks, Quack Kills (qui parle de l’anatidaephobie) ou encore Fight to the Death (qui traite de l’idée de régler tout litige, quel qu’il soit, par un match à mort).

Le problème de cet album et plus largement de Psychostick c’est que ce n’est souvent pas marrant, mais juste ridicule. Le même type d’humour que lorsqu’un ancien présentateur télé ou acteur de cinéma se lance dans un one man show. Sans talent particulier, le bougre se sent obliger de lancer trois quatre blagues bien lourdes et d’insister dessus ce qui fait naître plus de rictus de gêne que de rires francs. Alors, en musique, si l’on rajoute à ça des compositions sans saveur, c'est la catastrophe. Là où The Bloodhound Gang parvient à nous faire rire en proposant des paroles complètement décalées par rapport à la musique ou des paroles réellement choquantes et drôles, Psychostick fait dans l’humour pour teenager, et ça coince vite lorsqu’on n’est pas à deux grammes d’alcool pendant l’écoute.

Seule surprise de l’album, une reprise de Highway to the Dangerzone de Kenny Loggins, qui figurait à l’époque sur la BO du mythique Top Gun. Dommage que cette reprise, lente, soit une purge alors qu’il y avait surement matière à mieux faire.

Pour résumer, Psychostick nous offre ici un album où ils ont voulu en faire trop avec des blagues et des paroles ras les pâquerettes ou, lorsqu’elles sont bonnes, qui ne sont pas mise en valeur par des compositions catchy ou originales. On a donc plus rien à se mettre sous la dent une fois ces critiques formulées. Le groupe réussi donc à franchir la ligne entre faire rire et faire de la peine, aussi appelée ligne Kev Adams, et c'est bien dommage.