Live reports Retour
mercredi 4 février 2015

Kataklysm + Krisiun + Fleshgod Apocalypse

Divan du Monde - Paris

Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Ce lundi, la charmante salle du Divan du Monde (vous savez, cette petite scène collée à un genre de sauna grec bizarre qui ne peut que vous inspirer le dégout et l’horreur?!) accueillait une affiche bien belle sous le signe de l’amour du prochain et de la poésie. Au programme, les italiens de Fleshgod Apocalypse et leur death aux influences variées, les brésiliens de Krisiun et les québecquois de Kataklysm.

Et si je peux vous dire un truc sur cette soirée, c’est qu’il y avait des criss de bonnes tounes tabarnak !

En tout cas, je tiens à m’excuser auprès des fans de Fleshgod Apocalypse que j’ai manqué. Mais il y en a qui bossent et qui ne finissent pas à 18h. Merde.

Krisiun

Je rentre dans la salle, je m’installe paisiblement sur le côté. Il y a déjà quelques regards lugubres et bovins, Fleshgod et la bière semblent être un cocktail détonnant. Et c’est alors qu’après quelques balances, les brésiliens de Krisiun rentrent sur scène. Je n’étais pas un gros adepte de leur musique ni un gros connaisseur d’ailleurs. Mais la structure du groupe amène une certaine curiosité, surtout en live. Et force est de constater que le show des brésiliens fut tout à leur honneur. Rien de flamboyant, rien d’extraordinaire mais une prestation carrée et honnête. Si visuellement ce n’est pas dingue (trois membres, c’est toujours limite), musicalement le groupe sait nous saisir avec des passages tantôt agressifs, tant groovys et toujours efficaces. Les premiers maux de headbanging se font ressentir.

Lui, il a kiffé la vibes ce soir.

Les titres s’enchainent relativement vite dont les petits tubes Combustion InfernoVengeance’s Revelation ou bien encore RavagerMoyses, guitariste de son état, nous sort deux trois soli à pas piquer des hannetons, parfaitement maitrisés et le tout avec un son plutôt bien défini. On en prend plein les mirettes et les esgourdes (ce livre report est sponsorisé par l’association « Berry Libre »).

Avec le sourire, le groupe lâche la scène après avoir signé de nombreux autographes, partagé de la boisson et remercié de nouveau un nombre incommensurable de fois le public parisien. On est en plein dans ce métal violent musicalement et dans les textes, mais plein d’amour et de pâquerettes. Mais ce n’est pas un pétard mouillé pour autant et je ressort plutôt satisfait de cette prestation. Ce n’est pas la prestation dont je me rappellerais dans 10 ans, mais une excellente ouverture.

Setlist :
Kings of Killing
Ominous
Combustion Inferno
The Will to Potency
Vicious Wrath
Vengeance’s Revelation
Descending Abomination
Blood of Lions
Black Metal (Cover de Venom)
Ravager.

Kataklysm

Ahhh Kataklysm. Mon amour pour la musique de ce groupe est inexplicable. Je trouve souvent leurs riffs basiques, la batterie convenue et les structures de chanson trop faciles. Et pourtant, à chaque fois cela fonctionne. C’est primitif. Je crois que c’est ça le terme, c’est une musique hautement cathartique et primitive. Ca révèle en moi, et je ne pense pas être le seul dans ce cas, le côté George Delajungle qui sommeille en nous tous. Enfin, pour ceux qui vont régulièrement au Hellfest, ils constateront que ce côté primitif n’est pas très loin du quotidien de certains.

Bref, je divague. Le groupe entre sur scène et nous offre un trio d’entrée qui met tout de suite le public parisien dans l’ambiance : Let Them BurnPush the Venom et Like Angels Weeping. Premier constat : le son est relativement bon et on apprécie tant les variations de guitare que le son de la basse. Personne n’est écarté du mix et c’est pour notre plus grand bonheur.

Maurizio, très en verve ce soir, parle beaucoup au public entre les titres, plaisante et nous rappelle que cela beau être un jour de merde (on est lundi quoi, par nature c’est une journée pourrie – cf. Chanson du dimanche, Comme un Lundi), Kataklysm va nous faire oublier tout ça. Et, mission accomplie. Le groupe enchaine avec la puissante Like Animals où les slammeurs, pogoteurs et derviches tourneurs s’en donnent à cœur joie. On se rentre dedans CERTES, mais on reste fait play. On aide la jeune fille qui perd son pantalon à le remettre pendant qu’elle slamme, on aide l’autre à retrouver ses lunettes qui sont tombées dans la fosse. Des Bisounours chevelus.

Petit plaisir du soir (je suis surtout fans des albums In Shadows and Dust et Serenity In Fire), le groupe nous joue la monstrueuse As I Slither. Quoi qu’on puisse en dire, ce titre et excellent. Mélodique, blindé de double, alternance growls et voix criée. Quelle tuerie, en live comme sur cd.
 

"Don’t try to comprehend me, Don’t try to criticize me, Watch me As I Slither, As I Slither, around your neck"

Oli Beaudouin, en charge de la batterie sur le dernier album du groupe (Waiting for the End to Come) nous offre un petit solo de batterie qui s’enchaine plutôt bien avec le titre Blood on the Swans. Petit coup de mou avec les titres Fire et Blood In heaven qui me laissent toujours un peu de marbre, même en live.

Heureusement car le groupe nous enchaine ensuite avec Kill the Elite (après un petit message comme quoi la corruption c’est de la merde et qu’on chie tous à la gueule des élites, rien que ça), PrevailIron Will et Elevate. L’ambiance est à son paroxysme, Top Delire Mega-Groove comme dirait Boris. Petit wall of death, circle pit. J’ai quand même rarement vu un public bouger tout au long d’un show sans qu’il y ait vraiment de repos. Il en va d’ailleurs de même sur scène, où les slammeurs (même un qui a osé nous montrer son cul, jeune délinquant va) s’en donnent à cœur-joie.

Mais c’est bientôt l’heure de la fin, Jean-François à la guitare et Stéphane à la basse luisent après avoir tant donné en termes d’headbanging et de mouvements. Maurizio nous cale encore deux trois blagues et annonce un vieux titre. C’est alors que la voix du regretté Oliver Reed résonne dans le Divan du Monde. Ultimately, we're all dead men. Sadly, we cannot choose how but, what we can decide is how we meet that end, in order that we are remembered, as men. L’occasion pour tout le public de scander In Shadows and Dust ! Petit moment de communion avec le public. Le groupe termine enfin son show de promotion de son dernier album par le duo Crippled & Broken et The Road to Devastation. En guise de dessert.

Au final, un show simple, honnête sans fioriture et avec le sourire. Tout ce qui fait la qualité de Kataklysm sur cd comme en live. Je regrette toujours évidemment le manque de titres issus des premiers albums de la décennie (Face the Face of War ou Where the Enemy Sleeps quoi !) mais c’est content de ce que j’ai vu et entendu ce soir que je rentre à ma maison, sans même faire un tour par le Sexodrome.

Setlist :
Let Them Burn,
Push the Venom
Like Angels Weeping
Like Animals
As I Slither
At the Edge of the World
Taking the World By Storm
Blood on the Swans
Fire
Blood In Heaven
Kill the Elite
Prevail
Iron Will
Elevate
In Shadows and Dust
Crippled & Broken
The Road to Devastation

Je tiens à remercier la vendeuse de la Brioche Dorée à Pigalle pour m’avoir rendu plus de monnaie que je ne lui avais donné d’argent, Garmonbozia pour l’accréditation et Jean-Marc Thibault pour l’inspiration permanente.