Matthieu, 24 ans, basé à Nantes. Ancien membre d'U-Zine et de Spirit of Metal. Vous me retrouverez pour les chroniques et live reports de divers styles musicaux.
Le Death Metal old school est particulièrement à l’honneur depuis quelques années, que ce soit du revival swedish, incantationesque ou à tendance occulte. Mon propos ici se concentre sur cette dernière, très en vogue depuis trois/quatre ans. Pourtant il faut avouer que certains groupes ont tout de même apporté quelque chose de neuf, et ce avant l’émergence d’une floppée de formations d’intérêts divers et variés. Et les anglais de Grave Miasma sont de ceux-là. Formés en 2002 sous le nom de Goat Molestör, le quatuor sort sous ce nom une première démo intitulée Ancient Barbaric Assault, deux splits ainsi qu’un excellent ep en 2005, Realm of Evoked Doom (qui sera d’ailleurs réédité sous le nom de Grave Miasma en 2010). Les anglais changent de nom pour Grave Miasma en 2006 mais il faut attendre trois années supplémentaires pour que le groupe sorte son nouvel ep. Ce temps d’attente s’explique très certainement par le fait que chaque membre sévit (ou a joué) également dans d’autres formations de renom comme Deströyer 666, Cruciamentum, Indesinence, Adorior ou encore Binah. Exalted Emanation sort finalement en 2009 via le jeune label Sepulchral Voice Records.
Une courte introduction laisse rapidement place au très bon Arisen Through the Grave Miasma et une chose apparait clairement en évidence : il s’agit bien de la suite logique de Realm of Evoked Doom avec cependant quelques petites spécificités. La production est légèrement plus claire, les morceaux sont plus longs et l’ambiance est nettement plus travaillée. La formation est souvent comparée avec leurs compatriotes de Cruciamentum avec qui elle partage deux membres. Cependant Grave Miasma est plutôt du genre à faire trainer son riffing, de sorte à créer des mélodies evil, entêtantes et macabres alors que Cruciamentum est plus brut de décoffrage et mise un peu plus sur la puissance et la force de frappe.
Abordant des thématiques occultes et mortuaires, chaque titre de l’ep (certains pourraient considérer cette sortie comme un album avec ses trente-cinq minutes) est doté d’une aura particulière et retranscrit à merveille l'illustration de l’objet. Tout est donc mis à disposition pour créer cette ambiance particulière, à savoir des intro/interlude orthodoxes, une utilisation massive de la reverb sur la voix (attention, cela ne dénature pas trop le chant), des riffs hypnotiques, une dominante de mid tempo ainsi que quelques soli ici ou là (Kussa’u Tibtihu). Rassurez-vous, il y a également quelques parties rapides et des séquences blastées (ce serait bête de se priver avec un batteur pareil…) comme sur les désormais classiques que sont Gnosis of the Summon ou Pillars, joués lors de chaque concert.
Ouvrant la voie à de nombreuses formations et à des thématiques nouvelles (quoique l’occultisme et l’ésotérisme soient présents dans les textes depuis quasiment toujours), Grave Miasma se positionne dans la lignée d’un groupe comme Necros Christos ou Drowned en termes d’imagerie et de sonorités tout en développant une sphère underground du Death Metal se différenciant des nombreux clones d’Incantation ou de Grave. Amateurs d’ambiances ritualistes, d’odeur de putréfaction et de Death Metal mid tempo, délectez-vous sans plus tarder de ces symphonies provenant directement de la crypte.
Tracklist:
1. Intro
2. Arisen Through the Grave Miasma
3. Gnosis of the Summon
4. Amorphous Noumenon
5. Pillars
6. Interlude
7. Kussa'u Tibtihu