Nocturnal Depression + Noctem Cursis + Physiology of Darkness + Helegion
Le Brin de Zinc - Chambéry
Vendredi dernier, la jeune association chambérienne Red Dwarf Prod organisait sa seconde date en terres savoyardes. La petite salle du Brin de Zinc allait donc vibrer aux assauts du Black Metal ; quatre groupes locaux sont programmés : Helegion, Physiology of Darkness, Noctem Cursis et Nocturnal Depression.
Peu après 21 heures, ce sont les grenoblois de Helegion qui se chargent d’ouvrir les hostilités. J’avais eu l’occasion de les voir à Saint-Etienne en novembre dernier, leur prestation m’avait pleinement convaincu. Sous aucun prétexte je ne voulais rater leur cérémonie de ce soir. Dès les premiers riffs de « Proclamation », s’instaure une ambiance mortifère et ritualistique avec une mise en scène idéale, les trois frontmen sont organisés en cercle autour de crâne et bougies et produisent un véritable mur sonore, hautain, hostile et malsain de bout en bout. Leur musique n’est pas révolutionnaire pour un sou, ancrée dans la plus pure tradition de la vieille scène scandinave, dans l’esprit d’un Gorgoroth, se révélant malgré tout diablement efficace. En grand amateur de Black old school, Helegion n’aura que confirmé tout le bien que je pense de ce projet. Total support.
Setlist :
Intro
Proclamation
13th breath
Ignis Occultis
Destroy the fetters
The Gate of Nanna
Au tour de Physiology of Darkness de monter sur les planches du Brin de Zinc. Nés sur les cendres de feu Elhaz, les chambériens font ce soir leur première apparition sur scène avec un line-up complet. Après une démo et un album, le quintet vient défendre ici son prochain opus « The dark lake » qui devrait voir le jour au printemps prochain. La formation emmenée par Lord Baltack (ancien bassiste d’Elhaz) produit un Black Metal majoritairement atmosphérique, ne lésinant pas sur les mélodies travaillées et lancinantes, appuyées ci et là par quelques samples. Ces morceaux mid-tempo me rappellent par moment les hongrois de Forest Silence. Cela dit, je trouve dommage d’avoir une certaine hétérogénéité dans la setlist, à côté des titres mystiques plongeant l’auditoire dans leur univers sombre, certaines compositions sont beaucoup plus typées Black Metal traditionnel, furieux et revanchard, rompant tout le travail d’ambiance créé jusqu’alors. C’est probablement l’un des principaux reproches que je pourrais faire : des titres Black atmo d’une grande beauté, prenant les tripes, puis des titres Black un peu trop classiques. Néanmoins d’un point de vue organisation et mise en scène, tout était bien rôdé, il était difficile de croire que c’était leur premier concert. Physiology of Darkness est probablement un projet sur lequel on pourra compter prochainement ; ce serait en tout cas pour ma part un grand plaisir de les voir de nouveau.
Setlist :
Chant nocturne part1
Under the nightscape
Ignis Fatuus
Sacrifice au clair de lune
Oremus sepulcral
Exequie talarium
Le sorcier de Myans
Place à d’autres régionaux de l’étape : Noctem Cursis. Cela faisait une éternité que je ne les avais pas vus…six jours ! Ils étaient en effet à Lyon le week-end dernier en compagnie d’Acherontas et Udyr. Plutôt déçu par leur prestation, j’étais curieux de voir si cette impression allait se répéter ce soir. Et bien loin de là ! L’air de la Sapaudia est probablement plus favorable à notre sextuor chambérien…ou plus vraisemblablement, l’acoustique du Brin de Zinc est bien plus adaptée à leurs compositions. Plus « feutrée » et « intimiste », la salle a pleinement rendu honneur à la musique de Noctem Cursis. Les titres gratifiés par nos six musiciens se révèlent guerriers et incisifs. A la différence de leur concert au Blogg, ici chaque instrument est bien dosé pour offrir un tout cohérent et homogène ; élément que j’avais un peu égratigné lors de mon précédent live-report, le clavier retrouve une bonne intégration dans leur Black Metal, apportant ce côté Windirien faisant toute la différence. Un show de très bon calibre qui m’a rapidement fait oublier la demi-teinte de samedi dernier !
Setlist :
From Space
Scars of the Past
Le Guerrier Noir
Wrath of Winter
World to Ashes
Les Rivages de la Mort
Secrets of the Elders
Crossing the Everlasting
Voici venu le temps d’accueillir la tête d’affiche de la soirée : les dauphinois de Nocturnal Depression. Si en studio la formation ne manque pas de qualité, c’est bien en live que s’exprime au mieux la musique de ce groupe à forte personnalité, emmené par son charismatique vocaliste-guitariste Lord Lokhraed. J’avais eu le privilège de les voir en novembre dernier dans leur fief grenoblois, aux côtés de Forgotten Tomb ; un show qui m’avait impressionné. Sans véritable surprise, le quatuor nous a envoyés un set de haute volée, vomissant haine et malaise d’un bout à l’autre du rituel, alternant les titres maladifs tels que « Nostalgia », « Spring » ou encore « Host » et d’autres morceaux plus rentre-dedans, comme « L’isolement » ou « Vinter ». Les quatre individus sont totalement possédés, en particulier le vocaliste dont la performance ne cessera de m’étonner, répandant ses hurlements schizophréniques sur l’ensemble de l’auditoire ; belle démonstration également du guitariste avec ses soli efficaces et bienvenus. Le public ne s’y est pas trompé et s’est massé en nombre dans la petite salle du Brin de Zinc pour s’abreuver des complaintes musicales de Nocturnal Depression, groupe qui a d’ailleurs joué les prolongations en interprétant deux titres supplémentaires en rappel. A noter d’ailleurs la sortie prochaine de leur nouvel album « Spleen Black Metal » chez Avantgarde Music.
Nocturnal Depression est taillé pour la scène et nous l’a démontré sans la moindre ambiguïté ce soir.
Setlist :
Élégie
Vinter
L'isolement
Acédie
Spring
They
Host
Méditation grisâtre
Nostalgia
Dead children
Rappel : As Some Blades Penetrating My Flesh
Rappel : Seven tears
Avec près de 140 spectateurs, une organisation au poil, de beaux jeux de lights, un son impeccable et des prestations remarquables, cette première édition de la Dark Night de l’asso Red Dwarf Prod est une réussite. Tous les voyants sont au vert pour espérer une seconde cuvée à l’avenir.
Merci à tous les acteurs.