Devildriver
Trabendo - Paris
Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.
Ce mard 1er avril, la charmante salle du Trabendo accueillait le groupe DevilDriver dans le cadre de sa tournée de promotion de son album Winter Kills, que nous avons chroniqué il y a quelques temps. A cette occasion, le groupe était accompagné de deux groupes originaires du Royaume-Uni : Sylosis (Angleterre - thrash/death) etBleed From Within (Ecosse - Death/-core).
Malheureusement, comme de plus en plus souvent, les concerts en semaine commencent très tôt (18h30) et je n’ai pu assister qu’à la prestation de DevilDriver. Je m’excuse donc auprès des fans des deux autres groupes. Je comprends aisément que les groupes exigent de finir assez tôt pour pouvoir enchainer les dates mais on arrive à une situation difficilement soutenable où il faut être chômeur, fonctionnaire, lycéen ou employé de bureau (et encore…) pour pouvoir assister à l’intégralité des concerts. Ou poser des RTT (pour ceux qui en ont). Passons.
Ce soir, le Trabendo n’a pas fait le plein. Bien loin de là. Il était rempli aux 2/3 d’après les syndicats et à la moitié d’après la préfecture de police. Au fond, je ne suis qu’à moitié surpris. Il s’agit d’une date en semaine pour un groupe principalement vu comme un groupe de festival. Néanmoins, on peut se rappeler de la bonne affluence du concert avec Cannibal Corpse il y a quelques mois et on pouvait espérer un peu mieux. Malgré tout, cela n’a pas gâché le spectacle ce soir car les américains, que l'on soit 15000 ou 250, donnent toujours tout.
Après de longues balances, le groupe entre sur scène avec Head on to Heartache (Let Them Rot) et ses rythmes endiablés. On constate très vite que le groupe a le sourire, de l’énergie à revendre et que le son n’est pas trop mauvais (même si dans le pit photo, ce n’est jamais idéal compte tenu du placement des enceintes). Dez a l’air particulièrement en forme avec des doigts d’honneur lancés à la foule, aux photographes (surtout aux photographes, cf. photos ci-après), des mouvements de bras et de tête improbables et une voix vraiment puissante (ce qui n’est pas toujours le cas).
Le groupe ne fait pas baisser l’intensité en enchainant Hold Back The Day et l’excellente Not All Who Wander Are Lost. Le public est très réceptif, ça commence déjà un peu à se chamailler dans la fosse. Tout ce qu’on aime. Sur scène, Jeff et Mike sont à fond, comme souvent. Mais la palme du jour revient tout de même à Chris Towning à la basse qui est très dynamique et qui donne vraiment du mouvement sur scène, bien plus que ce que Miller proposait à l’époque.
Titre souvent oublié par le passé mais qui revient régulièrement dans la setlist du groupe depuis 2013,Before the Hangman's Noose résonne dans le Trabendo avec son riff et ses lignes de batterie coupe-nuques. Car oui, John a encore été excellent derrière les futs, comme toujours. A tel point que faire un live report sans le mentionner deviendrait presque naturel, tant (i) il est difficile de trouver des jours sans, et (ii) il est acquis que c'est une machine.
Petit bémol à cet instant, et qui deviendra au final un bémol au concert en entier, le groupe enchaine les titres à toute vitesse. On sait tous que Dez n’est pas un grand parleur, qu’il n’a pas ce côté Robb Flynnou Anders Friden en lui, mais le côté vite expédié des titres est un peu décevant.
Enfin, pas aussi décevant que le titre Oath of the Abyss, aussi faible sur cd qu’en live. Car si Winter Kills ne nous a pas convaincu, il faut reconnaître que The Appetite et surtout Ruthless sont très efficaces en live avec des paroles simples, des riffs tranchés et des rythmes de batterie entrainants. A l’inverse du titre précité que j’ai trouvé terriblement faible. Et a en voir le petit relâchement de la fosse, je n’étais pas seul. Heureusement, il y a toujours un petit I Could Care Less pour remettre tout le monde d’accord. Quelques slams, de beaux jetés d’épaules, un Dez qui harangue la foule et un titre efficace pour 3minutes30 de jouissance auditive et visuelle. Un coup d’eau, de bière et le groupe enchaine avecThe Appetite. Pas-le-temps-de-res-pi-rer.
Petite accalmie avec la cover de Sail, qui rend plutôt pas mal en live, après un discours de Dez sur ce qu’il pense des paroles de ce titre. On peut dire ce qu’on veut de l’américain, mais il a quand même le sens du show et une simplicité qui fait plaisir à voir.
Arrivé au milieu du set, le groupe a décidé de faire All-in. Et on peut le comprendre car il nous sort un belle quinte flush avec un enchainement du démon End of the Line, Dead to Rights, Clouds Over California, Ruthless et Meet the Wretched. Probablement un condensé des meilleurs titres du groupe en live. De quoi pogoter, danser, gueuler, sentir la chaleur humaine et justifier de payer 10 euros le lendemain matin pour du Strepsil.
Au final, le groupe nous aura offert un spectacle vraiment agréable mais terriblement court. 1h10 tout juste pour 13 titres et très peu de communication avec le public, au-delà des simples remerciements. Maintenant, j’ai trouvé le groupe globalement convainquant, plus même qu’au Bataclan il y a quelques mois. Même si le groupe demeure taillé pour les festivals du fait d’une musique cathartique et profondément vouée aux déchainements de masse, le show était vraiment appréciable. Et c’est bien avec le sourire aux lèvres qu’on est tous rentrés chez nous ce soir. Vivement la prochaine fois.
Setlist :
Head on to Heartache (Let Them Rot)
Hold Back the Day
Not All Who Wander Are Lost
Before the Hangman's Noose
Oath of the Abyss
I Could Care Less
The Appetite
Sail (AWOLNATION cover)
End of the Line
Dead to Rights
Clouds Over California
Ruthless
Meet the Wretched
Merci à Julien de K Productions.