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Album

19 janvier 2015 - U-Zine

Nuclearhammer

Serpentine Hermetic Lucifer

LabelNuclear War Now!
styleBlack/Death Atmosphérique
formatAlbum
paysCanada
sortiejuin 2014
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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La canada a toujours été une terre de prédilection pour la scène Black bestial avec des formations aussi prestigieuses que BlasphemyRevenge ou encoreAntediluvian. Même si ces grands noms ont encore de beaux jours devant eux, on aurait pu douter qu’une nouvelle génération viendrait prendre le relais et conserver un tel niveau de qualité. Et c’est pourtant bel et bien ce qui se passe, avec des espoirs comme ceux placés dans des entités telles que Nuclearhammer. Fondé en 2005 à Toronto par quatre jeunes musiciens faisant alors leurs premières armes dans le milieu, Nuclearhammer va avoir un début de carrière tout à fait ordinaire pour une formation assimilée à la scène Black/Death bestial, c’est-à-dire un enchaînement assez impressionnant de démos ainsi qu’un split et un ep avant la parution de son premier full-length, Obliteration Ritual, qui voit le jour en 2008 sous la houlette de Morbid Moon Records. Violent, sale et bourré d’ambiance, ce premier album est une petite pépite du genre pour tous les amateurs du style. 

Le quatuor se sépare alors d’un de ses guitaristes et accueille Impugnor en 2011, guitariste/bassiste de leurs non moins talentueux compatriotes de Paroxsihzem dont je vous parlerais très bientôt. S’ensuit une flopée de splits et l’excellent ep Frozen Misery pour finalement arriver en cette année 2014 et assister à la sortie du second album de la formation, Serpentine Hermetic Lucifer, qui voit le jour via Nuclear War Now! Productions. 

Si le quatuor canadien a toujours eu sa propre patte et son atmosphère particulière, un certain nombre des codes du style étaient tout de même respectés. Pourtant Serpentine Hermetic Lucifer s’ouvre sur Multi-Dimensional Prism of Black Hatred, énorme pavé de neuf minutes faisant immédiatement comprendre à l’auditeur que le groupe semble avoir changé de direction. Surtout lorsque s’enchaînent ensuite d’affilée pas moins de trois courtes plages ambiantes. Ainsi, Nuclearhammer opte pour une recette à la Necros Christos, c’est-à-dire l’alternance entre un titre « ordinaire » et une courte plage ambiante. S’il est vrai que ces diverses pistes apportent un petit plus à l’ambiance, on peut tout de même douter de l’intérêt d’une telle pratique. En effet, même si elles ne sont pas très longues et qu’elles ne nuisent pas à la dynamique de l’opus, on peut penser que les canadiens auraient pu à la place inclurent un autre titre…

Quelles sont donc les principales différences pour ceux qui sont familiers du groupe ? Outre la relative longueur des titres (un titre de deux minutes, un de quatre et une majorité entre six et douze) et l’introduction de ces pistes atmosphériques récurrentes (ben oui il y en a toujours eu !), c’est la nuance que le groupe apporte à ses compositions qui démarque ce nouveau jet des précédentes sorties. En effet, chaque morceau est très variée et contient en son sein des passages typiques du Black bestial mais également des phases légèrement plus contemplatives et « mélodiques » comme à la fin de Multi-Dimensional Prism of Black Hatred ou de Phosphorus Clouds Descend on Mecca. Et que dire de Cosmic Atomic Hypnosis, grandiose et massive pièce de douze minutes, intense et planante, qui clôture l’album de la meilleure des façons.

On trouve également des solis aériens comme sur Multi-Dimensional Prism of Black Hatred ou encoreSubhumannihilation. Attention, cela ne veut pas dire que ça ne bourre pas à côté. Prenez le début d’un titre comme Subhumannihilation et vous pouvez être certain que vous y retrouverez du Black Witchery pur jus ! Cependant il est indéniable que Nuclearhammer a longuement réfléchi et travaillé son sujet et de nombreux éléments se révèlent au fil des écoutes. Enfin dernier élément qui change un peu, la production. Si Obliteration Ritual disposait déjà d’une production nettement plus propre que les autres sorties (prenez les démos ou le splitSerpent’s Malignancy, vous n’allez certainement rien comprendre), Serpentine Hermetic Lucifer présente un son encore plus clair et plus travaillé sans pour autant dénaturer les compositions ni en vider l’essence même.

Alors oui je vais prononcer l’impensable. Nuclearhammer délivre ainsi un album de Black bestial atmosphérique, ni plus ni moins. L’ombre de Beherit (encore plus cosmique même si je suis persuadé que cette thématique vient des finnois) plane de tout son être, et c’est tant mieux. Loin de se mouvoir incognito au sein d’une scène souffrant actuellement d’un énorme surplus, d’un effet de mode pas toujours sincère et de productions dont toute l’ambiance repose sur des fioritures et se cache derrière une quelconque imagerie,Nuclearhammer prend le risque de proposer quelque chose d’original qui va diviser les amateurs du genre. Pour ma part c’est un coup de génie de la part d’un groupe que je respectais déjà énormément et qui livre ici un des meilleurs albums de l’année.

1. Multi-Dimensional Prism of Black Hatred
2. 24-Cell (Octoplex)
3. ...Rise No More
4. 120-Cell (Hyperdodecahedron)
5. Nuclearhammer
6. 600-Cell (Hexacosichoron)
7. Phosphorus Clouds Decend on Mecca
8. H3po4 (Orthophosphoric Acid)
9. Parasitic (Temple of Rats) / Hpo3 (Metaphosporic Acid)
10. Subhumannihilation
11. 12th Dimension
12. The Seeds of Martyrdom Remain Bitter Until the Dawn of Reverted Curses
13. Cosmic Atomic Hypnosis