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Dans de cette chronique, pas de blast beats, de growls ou encore de breakdowns qui donnent envie de casser des nez. C'est bientôt les fêtes de Noël, love is in the air tout ça, tout ça, donc j'ai eu envie de parler d'un groupe de punk melo nommé Much The Same! Mais surtout de leur album Survive qui est devenu très important pour moi en quelques mois! Cet album ne date pas d'hier, mais, comme je l'ai précisé plus haut les fêtes de Noël approchent et si je peux égayer la journée de quelques lecteurs en chroniquant cet ode au soleil et à la vie, ça serait mon plus beau cadeau!
Et là vous vous dites: "mais bordel il lui prend quoi à ce mec, à nous parler de joie et de cadeaux, nous on veut surtout du sang et des riffs épiques qui donnent envie de découper des têtes en chevauchant Désolation?" Ouais mais le truc, c'est que cet album me rend tellement heureux que j'en ai presque oublié mon amour pour ces groupes violents.
Bon je déballe un monologue interminable et j'en oublie le principal! Cet album est ce qu'on appelle communément une masterpiece. Je sais même pas par où commencer tellement cet effort est parfait de bout en bout. Déjà il faut bien repréciser le contexte, en 2006 il y a peu de groupes cultes de punk rock qui sortent quelque chose d'intéressant. Nofx nous pond un "Never Trust a Hippie" qui sent un peu le réchauffé et The Offspring viennent de montrer leur panne d'inspiration en sortant un Greatest Hits ne contenant aucune piste cachée ou exclusivité ... Il est vrai que le groupe mythique de punk melo No Use For A Name ont sorti un album culte en 1997 "Making Friends", et que même si ils continuent de produire d'excellents LP c'est avec la sortie de Survive que ce genre reprend son envol, se renouvelle et prouve à beaucoup de gens qu'ils ont encore des choses à dire.
En tout cas à mon goût jamais ce genre musical n'aura été aussi brillamment porté que par cet album de Much the Same. Il compile absolument toutes les recettes qui cartonnent, en ajoutant une touche perso qui rend la globalité absolument incroyable. Le skeud démarre sur les chapeaux de roues avec un riff à 200 à l'heure et un refrain qui donne le ton! Même pas la première minute écoulée qu'on est déjà sur son skate, sous le soleil de Venice Beach, ou plutôt du lac Michigan vu que ces quatre gars là viennent de Chicago.
American Idle, deuxième chanson de l'album poursuit avec encore plus de brio ce qui a été commencé, le rythme donné à ce titre est complétement entrainant et je donne moins de 20 secondes avant que vous chantonniez la mélodie du refrain, les choeurs finissent le boulot à merveille et on passe sans attendre à Gut Shot, qui est pour moi l'une des meilleures chansons de ce LP. Limite a capella le chanteur donne tout ce qu'il a, suivi rapidement par une montée d'anthologie avant que l'ensemble n'explose avec justesse.
Et puis bordel ce batteur possède un jeu complétement unique ! Déjà, histoire d'impressionner les minettes, sachez qu'il n'utilise qu'une pédale simple, ce qui force le respect. Les roulements sont tous exécutés avec brio et apportent une consistance non négligeable tout au long de l'album. Cette chanson est à mon sens absolument parfaite, on y retrouve tout, des riffs dits "à roulettes" et même des breaks bien lourds.
Et dire qu'on en est uniquement à la troisième chanson, ça laisse présager le meilleur pour le reste. What I Knowest là pour confirmer que le groupe n'a pas encore tout livré, ça continue de déballer des riffs sur-efficaces, des ambiances complétements énormes qui sont là pour nous faire balancer la tête comme un vulgaire chien de plage arrière. Take What's Yours est la douce continuité de la perfection qui officie depuis le début... un fade away de fin avec uniquement la batterie semble annoncer que la chanson suivante nous laissera un peu de répit ...
Ouais sauf que là encore, le groupe n'a pas dit son dernier mot et c'est un de leurs tubes qui commence, Skeletons. "Get on your knees!" premières paroles du morceau, ça donne le ton, on se croirait sur un trampoline tellement ça jump dans tous les sens. Et arrivé en milieu de chanson, les guitares se calment, la voix s'est tue, le calme prend corps durant quelques secondes, avant que le rythme reparte de plus belle pour nous offrir une montée des plus appréciables, où l'émotion est palpable dans chaque intonation du chanteur.
Sérieux, rien qu'avec ces 6 titres là, les mecs mettent un bon paquet de groupes sur le carreau, et ils continuent encore sur leur lancée, en reprenant avec For Those Left Behind au titre déjà bien évocateur... Les paroles nous parle de la scène qui se meurt doucement, mais que jamais, au grand jamais il ne faudra la laisser sombrer, en mémoire de "tous ceux laissés derrière nous". Le groupe est parfait même dans le thème de leurs chansons, et au fur et à mesure de l'avancée de cette pépite du punk rock, me prend un doux sentiment de mélancolie.
Bon, là je vais devoir me calmer, car même si les deux chansons suivantes sont excellentes, ont pourrait penser que le groupe s'essouffle quelque peu. Malgré la fin impressionnante de Stitches, c'est surtout Wrecking Ball qui perd un peu en rythme, mais on l'excuse car elle ne dure que deux petites minutes.
Et une fois encore, le génie de ce groupe nous frappe. Picking Up The Shattered Pieces vient nous frapper de plein fouet, nous rappeler qu'on vient d'écouter un monument du genre et qu'ils ne pouvaient donc pas finir leur LP de cette façon. Cette chanson de clôture est donc un parfait assemblage de tout ce qui constitue cet album. Un début de chanson qui nous rappelle Gut Shot, un refrain entêtant comme Take What's Yours et un break de fin nous rappelant quelque peu celui de Skeletons, on tient donc la meilleure fin possible, la conclusion parfaite, le soleil après une pluie battante.
Le tout dure une demi-heure, donc si vous êtes à court d'inspiration dans les transports en commun, ou que vous êtes coincés dans les bouchons d'un périphérique bien trop agaçant, pensez à monter le volume et laissez vous emporter par ces rythmes effrénés. Si vous êtes en train de repérer d'éventuels spots de skate à thrasher lors d'une prochaine session entre potes, c'est encore mieux! Alors n'attendez pas, basculez vers le côté obscur des planches à roulettes, des batteries pleines de groove et des soirées universitaires américaines.
1. The Greatest Betrayal
2. American Idle
3. Gut Shot
4. What I Know
5. Take What's Yours
6. Skeletons
7. For Those Left Behind
8. Living a Lie
9. Stitches
10. Wrecking Ball
11. Picking Up The Shattered Pieces
