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Album

19 janvier 2015 - U-Zine

Texas In July

Bloodwork

LabelEqual Vision
styleMetalcore
formatAlbum
paysUSA
sortieseptembre 2014
La note de
U-Zine
7.5/10


U-Zine

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On ne le répétera jamais assez, le metalcore est un style très difficile dans lequel évoluer. D’une part, en raison du nombre d’acteurs de la scène et de mastodontes du genre qui continuent de sortir album sur album et de faire tournée sur tournée. On peut notamment penser à August Burns Red ou bien encore Suicide Silence. Mais aussi, d’autre part et corrélativement, à la masse médiocre et au peu de renouvellement de la scène. Et c’est un peu ce qui a tronqué le début de carrière de Texas In July. Egalement originaire de l’Est de la Pennsylvanie, le groupe a très longtemps été considéré comme un simple copycat d’August Burns Red. A la vérité, il était plutôt difficile de contredire ces critiques…

Et comme souvent, si changement il y a dans la musique d’un groupe, l’origine se trouve dans un changement de line-up. Début 2014, Alex Good (chanteur depuis 2007) et Christian Royer (guitariste depuis 2007 également) ont quitté le groupe et ont été remplacé au pied levé par J.T. Cavey et Cam Welksh qui avait déjà participé à une tournée du groupe en 2013.

Bloodwork est donc né dans ces conditions en 2014, avec un nouveau line-up et, par conséquent, quelques nouvelles idées qui vont, au final, sortir le groupe de la masse pour nous offrir un album qui, sans être très original ou exceptionnel, tire plutôt bien son épingle du jeu.

Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les trois premiers titres de l’album qui sont, avec les deux derniers, les meilleurs de l’album (courbe de gausse inversée). Broken Soul et Pseudo Self sont d'une puissance et d’une justesse rarement connue du groupe même si la première est parfois un peu brouillonne dans la composition. La voix de J.T., bien que parfois monocorde, est tout de même bien plus dynamique et fait passer plus facilement les émotions tout en ne ramollissant pas la musique du groupe. Illuminati et Bloodwork constituent d’ailleurs les meilleurs titres du chanteur : le groupe semble enfin avoir trouvé un chanteur aussi précis que ses musiciens.

Car, pour ces derniers, le travail sur cet album n’est pas mauvais du tout. Ben Witkowski à la basse, nous offre quelques lignes bien pensées et vient teinter tous les titres du groupe. Après avoir vu en live les américains, on constate qu’il constitue le cœur du groupe, sur cd comme sur scène. Les guitaristes sont à leur aise également avec quelques riffs bien pondus comme sur Bloodwork ou Inner Demons et des soli bien puissants comme surPseudo Self. Côté batterie, Adam Gray s’avère être très précis (on le savait déjà) et donne une certaine dimension à la musique du groupe, comme sur l’instrumentale Decamilli où il enchaîne les plans à la perfection.

Au final, le seul point noir de cet album se trouve peut-être dans le fait que l’énergie du groupe n’est pas toujours très canalisée et dessert des talents individuels difficilement contestables. On y trouve des samples à gauche à droite (pour le coup, on se demande si ce n’est pas un simple passage obligé pour faire « comme les autres »), des breakdowns parfois excellents (comme sur Defenless ou le final incroyable sur Pseudo Self) et parfois clairement hors de propos et des riffs lancés à la va-vite au détriment de la fluidité des compositions. Heureusement, la production, bien qu'un peu synthétique, est plutôt agréable et fait la part belle à tous les instruments.

On ressort de l’écoute de cet album avec la sensation que le groupe a enfin trouvé sa voie et est sorti de l’ombre de son grand frère August Burns Red. L’apport de deux nouveaux membres dans le line-up a donné un nouveau souffle au groupe qui sort ici son meilleur album à ce jour. Mais est-ce suffisant ? Seul l’avenir nous le dira. On peut espérer que cet opus ne soit qu’un tremplin pour l’album référence du groupe tant on sent qu’ils touchent du doigt quelque chose de très intéressant sans pour autant réussir à le saisir pleinement et à maintenir cette intensité tout au long des 54 minutes de l’album.

1. Broken Soul
2. Sweetest Poison
3. Pseudo Self
4. Defenseless
5. The Void
6. Inner Demons
7. Decamilli
8. Nooses
9. The Tightrope
10. Illuminate
11. Bloodwork