U-Zine

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Autrefois plutôt active sur Lille, la scène Hardcore avait pris un peu de plomb dans l’aile suite à la fermeture de certaines salles et l’arrêt d’activité de certaines assos, du coup, hormis quelques concerts ça et là, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Même sans être un grand aficionados du style, ce fut avec grand plaisir que je me rendis au Midland pour aller voir Nemean’s Lions, Fate Of The World, SWR et Reverse The Rules.

J’arrive durant le set de Nemean’s Lions, ce qui marque de suite en entrant dans la salle, c’est la chaleur ! Ca doit bouger comme de vrais hommes là dedans ! Et en effet, le no man’s land, terrain de jeu des piteux est assez conséquent, tant et si bien, qu’il faut se faufiler à travers la masse agglutinée à l’entrée pour bien rentrer dans la salle. Nemean’s Lions joue un hardcore beatdown qui permet à qui le veut de s’envoler lors de violents dancings, seulement, comme dit plus haut la salle s’est transformée en véritable sauna, ce qui a pour conséquence une grosse condensation qui rend le sol particulièrement glissant ! Du coup, ça se vautre bien à la retombée des coups de pied sauté et ça donne à chaque fois de francs moments de rigolade ! On notera aussi la flamboyance d’un mec avec la tête de Macaulay Culkin, des rangers et un pantalon turquoise ranger dedans : la classe américaine. Mais revenons aux Valenciennois qui donnent un concert plutôt cool devant pas mal de leurs potes, avec en dernier morceau un échange d’instruments qui permet à un des guitaristes de passer au chant pour clore le set sur un titre plus deathcore.

Au tour de Fate to the World ensuite, toujours du beatdown, mais cette fois propre à faire du bon vieux twostep, mais genre au moins un passage two step par morceau, ce qui fait quand même beaucoup…Mais ça permet aussi pour certains, quand ça se vautre pas par terre à cause du sol glissant, de prouver leur skill en tapant du twostep inversé, personnellement, je trouve ça bien moins élégant. Mais bien entendu on a pas que cette danse à se mettre sous la dent, et le groupe nous sert aussi de bon gros breakdown. D’ailleurs, à chaque fois qu’un passage est propice à une certaine danse, celle-ci est annoncée par le chanteur qui a aussi passé son set à alterner growl, chant hardcore qu’on ne comprend pas trop, façon Rick Talife, et du chant plus typer punk, coté punk qu’on retrouve parfois dans le riffing.

Né des cendres de Ritsos, SWR donne ce soir son premier concert sous cette nouvelle entité et ce qu’on peut dire c’est qu’ils ont envie d’en découdre avec leur mélange metal Hardcore et beatdown à grands coups de lourdes mosh parts qui permettent aux voltigeurs de s’en donner à cœur joie, même si moins nombreux qu’auparavant sur le dance floor/patinoire, dame gravité en ayant un peu trop rappelés à l’ordre. Mais les survivants donnent tous ce qu’il peuvent, en tapant des side to side, voire en faisant la roue tandis que des timides moshent comme ils jouent au bowling, vous savez ceux qui arrivent, font trois trucs et repartent dans leur coin en cherchant l’approbation dans les yeux des autres, comme on fait en regagnant sa place après avoir lancé sa boule. En bref, excellent concert qui fit encore monter un peu la chaleur ambiante (comme si c’était forcement nécessaire hein) et qui met bien en jambe pour la suite.

On arrive à la tête d’affiche avec Reverse The Rules et le ton change d’un cran, car il est proposé ici quelque chose d’un peu plus vénère comme l’annonce d’ailleurs le bassiste en début de concert : « et ouais c’est ça le vrai hardcore, pas du beatdown», ce qui n’est pas pour me déplaire, étant plus familier avec ce genre plus direct et agressif. De plus, ça a l’air de redonner vigueur au public car certains continuent à faire la bagarre malgré la chaleur toujours aussi étouffante et donnent même naissance à un circle pit ! Faut dire, avec des paroles basées sur fight et un bassiste qui part de tout de go « allez, balancez du hight kick dans l’pit », il ne pouvait en être autrement ! Pratiquant un Hardcore à l’esprit plus old school aussi musclé que son guitariste avec de méchants breakdowns et des parties plus dansantes avec riffing à la hatebreed, Reverse The Rules fut pour moi la petite claque de la soirée !

Très bonne soirée hardcore dans une véritable fournaise, même si on pourra regretter une influence pas exceptionnelle, mais y avait l’ambiance et c’est ce qui compte !

Un grand Merci à JimmyPlewaPagePhoto pour les photos !