Banished + Kill With Hate + Essen Mein Scheisse + Smash Your Soul
La Rumeur - Lille
U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Soirée placée sous le signe du Death Metal ce soir à la Rumeur, avec la venue de deux groupes d’Europe de l’est : Les Hongrois de Kill With Hate et les Polonais de Banished, accompagnés ce soir, comme toujours chez Black Circle, de premières parties locales et, cette fois-ci, ceux qui s’y collent sont Essen Mein Scheisse et les Smash Your Soul qui ouvrent la soirée.
Pratiquant un Crossover thrash pas piqué des hannetons, Smash Your Soul dénote un peu du reste des groupes plus orientés Death ou Grind, mais arrive à tirer son épingle du jeu devant un public peu fourni au départ, mais qui ne cessera de grossir au fur et à mesure de leur performance, grâce à une énorme débauche d’énergie sur scène et surtout en témoignant d’une envie et d’un réel plaisir à jouer. Soutenus par un très bon batteur et des riffs thrashisants, les deux chanteurs se renvoient la balle en alternant chacun growl, chant thrash et même chant rappé tantôt bien puissant à la manière de Rise Of The Northstar (peut-être pas la comparaison la plus représentative au premier abord, mais vu qu’un collègue a pensé la même chose au même moment que moi, c’est plutôt pertinent) mais aussi tantôt de manière un peu plus bancale et maladroite.
En fin de set l’un des chanteurs nous demande de lancer « le premier pogo de la soirée, Allez on y croit… Bon ok, je suis le seul à y croire… » mais comme SYS est un groupe soudé, son guitariste veut l’aider à réaliser ses rêves et démarre donc un pogo sur scène, qui se termine assez rapidement avec le même chanteur qui se vautre dans la batterie ! Enfin bref, groupe d’ouverture de qualité, cette soirée commence bien !
On change totalement de registre avec Essen Mein Scheisse et son grindcore heu… chaotique ? Vous avez déjà assisté à un concert où vous avez eu rapidement l’impression de vous retrouver à une sorte d’happening ? Bah voilà. N’allez pas non plus vous imaginez des trucs heins ! C’est pas un truc de merde genre une meuf qui chie par la chatte des œufs de couleurs ou un gros lard qui danse avec une bougie dans le fion, mais juste, parfois, on comprend pas trop ce qui se passe entre le chanteur en tablier et masque de forgeron à micro intégré ou encore le bassiste qui tente de faire s’accoupler son instrument avec son ampli quand il cherche pas lui-même à l’engrosser, le tout saupoudré de morceaux expérimentaux… Mais ça va, niveau bizarrerie ça va pas plus loin, on reste quand même sur un truc bien grind avec des morceaux biens dans le ton et des paroles débiles comme il faut ! De plus, le groupe n’hésite pas à faire marrer l’assemblée en envoyant de la vanne ou en tentant de dompter son sampler. D’ailleurs, ils ont dû avoir la plus grosse audience de la soirée, certain fans s’étant glissés dans le tas. Bref, bon concert pour le peu que l’on rentre dans le trip, mais encore faut-il réussir à y rentrer… Mais ça on leur pardonnera tant leur nom de groupe est génial.
C’est au tour de Kill With hate de monter sur scène, et là et bein mes cadets, et bein mes p'tits frères, c’est la grosse tatane ! Au départ ça payé pas de mine, mais les Hongrois vont balancer un set très court mais purement intense qui vont retourner ceux qui ont eu la bonne idée de ramener leur blaire ! Mention spéciale au guitariste complètement peté, juste vêtu d’un short qui bouge et saute dans tous les sens quand il prend pas un regard de défoncé au crack attendant son tour de pipe en fixant celle-ci ou en manquant d’envoyer sa tête de gratte sur le coin du nez des premiers rangs tandis que les deux chanteurs envoient du gros steak alors que l’un d’eux tient la basse, nous sortant même à tout à trac un passage funk bien branlé et qui s’intègre parfaitement au reste. Véritable groupe de la soirée, Kill With Hate à mis une énorme banane à un public qui les découvrait et qui ne s’y attendait absolument pas. La raison même du pourquoi on va dans les bars concerts : voir des affiches de groupes inconnus, pour se faire plaisir avec des découvertes pareilles.
Au tour des Polonais de Banished de clôturer la soirée. Difficile de passer après la tournante de banlieue qu’on s’est pris avec KWH, mais ils y vont avec le sourire, en particulier son chanteur, sorte de version polak de Chris Barnes, modèle dreadlocks et pantalon de jogging (écarteurs et weed vendues séparément), afin de balancer du bon gros death bien gras mais aussi dans une bonne humeur certaine, le groupe nous réservant quelques passages bien WTF du genre le thème de Mario ou encore le générique de putain de Benny Hills version sous krokodil, la teuf quoi ! D’ailleurs la teuf car ce soir est leur dernière date commune avec KWH, ce qui est cool dans un sens, mais un peu moins que la moitié des interventions entre les morceaux qui sont sous forme de private joke avec les Hongrois. Mais hormis ça le concert fut niquel, même si soufrant de la comparaison avec le groupe précédant, il permet de conclure cette soirée en beauté.