Live reports Retour
jeudi 11 décembre 2014

Six Feet Under + Vredehammer + Rain Shatter + Sic Zone + Blood Reign

Secret Place - Saint Jean de Vedas

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Six Feet Under, le groupe unanimement reconnu pour des albums très aléatoires et des prestations qui le sont tout autant. Pour autant, avoir Six Feet Under à 2 heures de routes, c’était dur de résister. Direction donc Saint Jean de Vedas, à côté de Montpellier pour voir Chris Barnes et sa bande. Nous arrivons au Secret Place, légendaire salle de l’Hérault et découvrons la salle. Première surprise, c’est plus petit que ce que j’avais imaginé et l’énorme pilier en plein milieu du pit est assez perturbant, mais qu’importe le lieu est accueillant. Disposant d’un bar extérieur et d’un stand de sandwich, on sent que l’asso TAF qui gère la salle sait faire les choses bien. Au programme ce soir, pas moins de 5 groupes, les 4 premiers ayant très probablement payé bien cher le droit d'apparaître sur la tournée du cinquième.

 

 

BLOOD REIGN

On commence donc avec Blood Reign. Première bonne surprise, puisqu’ils sont français ! La formation de Mulhouse est toute jeune puisque fondé en 2012. Ayant sorti son premier EP autoproduit Feel The Pain en 2013, Blood Reign fait office de petit poucet sur la tournée. Cela n’empêche pas Ludovic Bingler et sa bande de nous proposer un thrash/death sympathique aux relents d’Obituary dans la rythmique. Quelques passages brise-nuque seront marquants même si le groupe ne révolutionne pas le style. On retiendra surtout l’esprit décontracté du combo, déconnant avec le public et invitant ce dernier à faire un circle pit autour du pilier central. Malheureusement, le groupe jouant encore bien tôt, seul une 20aine de personnes seront présentes. Pas exceptionnel mais de bonnes structures rythmiques.

SIC ZONE

On enchaine donc avec Sic Zone. Si le groupe est inconnu sous ce nom, il n’est pourtant pas tout neuf. En effet, si Sic Zone n’existe que depuis l’an dernier, il existe pourtant depuis 1999 sous le nom A-Rise. Originaire de cologne, la formation ne marquera pas franchement le public. Loin d’être particulièrement transcendent, leur musique propose une sorte de death vaguement industriel. Certains titres sonnent même clairement néo avec l’utilisation d’un sample de scratchs. On retiendra surtout leur accoutrement identique, un classique du metal indus. Pour l’originalité, on repassera.

RAIN SHATTER

Là où Sic Zone avait été clairement insipide, il n’en est pas de même de Rain Shatter. Le groupe, fondé en 2009 nous vient de Guadalajara, au Mexique. Les membres, dont la jeunesse n’égaleront que leur fougue sur scène sont ultra motivés et débordant d’énergie. Eduardo Arellano, le bassiste de la formation nous apparaitra comme une véritable pile électrique, sautillant dans tous les sens. Distillant un thrash/death mélodique, la formation se démène pour être techniquement et scéniquement impeccable.

Se dotant d’un sombrero, Luis Rodrigez, le vocaliste de la formation instaurera quelques ambiances intéressantes avec l’utilisation d’un clavier. Dommage par ailleurs que ledit clavier soit installé en fond de scène, obligeant le chanteur à tourner le dos au public lorsqu’il en joue. Voilà un groupe qui sait faire communion avec le public, et dont l’énergie et la fougue les porteront loin. Totalement dans l’esprit des groupes sud-américain : déglingué !

VREDEHAMMER

Vredehammer, c’est un peu la curiosité de cette affiche. Alors que tous les autres groupes donnent dans le death, les norvégiens donnent dans le black metal. Fondé en 2009 et ayant sorti son premier album Vinteroffer au début du mois, la formation nordique voit ici une occasion bénie pour faire la promotion de son nouveau bébé. Pour autant, passer après la boule d’énergie qu’était Rain Shatter n’est pas un cadeau et Vredehammer donnant dans une musique plus personnelle et introspective, le soufflé à tendance à redescendre. Une prestation fade, laissant presque croire que les norvégiens ne se sentent pas concerné par ce qu’il se passe. Dommage …

SIX FEET UNDER

Six Feet Under, c’est un peu les ovnis de la scène métal depuis quelques années. Un peu à la manière d’un Megadeth, le groupe n’existe que par la volonté d’un type frustré, mis au ban d’un groupe qui a plus de succès que sa propre formation. Pour autant, Chris Barnes tout comme Dave Mustaine, continue année après année à sortir des albums, dont la qualité est somme toute bien aléatoire. Pour autant, ce que l’on peut reconnaitre, c’est que Chris Barnes a fini par ne faire qu’un avec son personnage : véritablement zombifié, le bougre semble accuser les années et les effets de la fumette.

Là où Chris Barnes est un véritable génie, c’est au niveau du choix de ses musiciens. S’offrant une véritable armée de mercenaire on notera qu’après avoir recruté la moitié des membres de Chimaira, il fait désormais équipe avec Marco Pitruzzella, qui a connu quelques gloires derrières les fûts de The Faceless ou Vital Remains, ainsi que de Jeff Hughell, anciennement bassiste live de Vile. La fine équipe entre donc sur scène, sans le moindre regard ou sourire pour le public. Six Feet Under nous a habitué à cette attitude : le groupe est là pour faire son travail, pas plus pas moins.

Et curieusement la setlist est une surprise en soit. Aucun titre extrait des deux derniers albums, Undead et Unborn, ce qui est une bonne chose vu la réception mitigée de ce double concept album. Rien non plus du côté des Graveyard Classics sur lesquels Chris Barnes s’amusait à massacrer quelques classiques du hard rock et du heavy. Au programme donc : que du culte avec quasiment la même setlist joué en live depuis quasiment 10 ans : Revenge of the Zombie, Victim of the Paranoid ou l’excellente Human Target seront là pour en témoigner.

Et pourtant, si le groupe nous avait fait le plaisir de nous offrir Stripped, Raped, and Strangled comme petite surprise sur les festivals, il n’en est rien ce soir. Belle faute de goût, alors qu’il faudra attendre le tout dernier titre pour voir pointer un titre de Cannibal Corpse avec l’immanquable Hammer Smashed Face. The Day the Dead Walked sera une belle petite perle alors que le groupe écorche comme il se doit le début de Shadow Of The Reaper, presque méconnaissable les 15 premières secondes.

Beneath a Black Sky retenti, et l’ami Barnes ne nous fera malheureusement pas le coup du Brutal Assault il y a un an et demi. Il avait alors coupé court au titre, laissant sous-entendre qu’il arrêtait le concert avant de sortir un Hammer Smashed Face de nulle part. Du coup, la fin du concert parait presque sans surprise pour qui a déjà vu Six Feet Under une fois. Chris Barnes et son équipe est venu, a fait le boulot et est reparti comme ils sont arrivés : sans sourire et quasiment sans un mot pour le public. On a fini par s’y faire, mais c’est toujours un peu frustrant d’autant plus que les 70 personnes présentes ce soir-là n’attendaient que ça !

Silent Violence
Revenge of the Zombie
No Warning Shot
Feasting on the Blood of the Insane
Victim of the Paranoid
Human Target
Deathklaat
The Day the Dead Walked
Seed of Filth
Shadow of the Reaper
Torn to the Bone
Beneath a Black Sky
Hammer Smashed Face (Cannibal Corpse cover)

Merci à TAF, au Secret Place et notamment à Aurore pour la soirée. Bisous à Val et Yoann ! Et coucou à Anastasia, belle surprise que de te retrouver 7 ans après !