U-Zine

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Après un dimanche soir marqué par le triple concert Anneke Van Giersbergen au Connexion, Shaka Ponk au Bikini et la scène locale (Pal + Juggernaut + Dimitree) à la Dynamo, place donc a la déferlante black metal au Saint des Seins. Une co-production Unholy Dawn / Dream Factory, qui prouve une fois de plus qu’Unholy Dawn est devenu une référence dans le domaine de l’underground, au même titre que Toulouse Crust. Notons par ailleurs que la date était initialement prévue à Lyon, et délocalisée à Toulouse il y a quelques semaines seulement. On regrettera l’absence sur place des copains de Dream Factory, trop occupés à gérer Watain à Lyon le même soir ! Direction donc le Saint des Seins, qui se transforme ce soir en autel, lieu de vénération, de supplication et de profanation.

KOLDBRANN

Koldbrann est le premier à entrer en scène et donne d’emblée le ton : cheveux blonds, longs et raides, cuir, bracelet de force clouté, maquillage, pas de doute : accroche toi bien, parce que bienvenue en Norvège mon coco ! En effet, voilà maintenant 13 ans que les norvégiens déversent leur sombre musique sur le monde, le dernier opus sorti, Vertigo (2013) est un excellent aperçu de leurs capacités en studio. Leur son, à mi-chemin entre Satyricon et Taake semble récupérer ce qui fait le succès de ces deux groupes, pour en tirer le meilleur et le régurgiter avec toute la noirceur possible.

Ainsi, sous les vocalises de Mannevond (qui pour la petite histoire avait assuré le chant de Endstille en live en 2009), on retrouve la manière de chanter de Hoest avec ses « OUHHH » précédant le changement de rythmique. Pas étonnant d’ailleurs, puisque les deux lurons ont également Urgehal en commun. Sous ces vocaux de corbac caverneux se cache un black’n’roll assez inspiré, dans la veine de ce qui se fait de plus en plus dans le style. Fortapelse I Svovel Og Helvetesild, premier titre du premier album sera nettement plus noir, dans un style particulièrement guerrier, introduisant la marche avant l’explosion des combats. Leur set s’achèvera sur Russian Vodka, reprise du groupe russe Corrosia Metalla, dans une veine très thrash-black, rappelant les sons primitifs de la belle époque de Venom.

Setlist Koldbrann :
Intro (Vertigo)
Totalt Sjelelig Bankerott
Drammen
Inertia Corridors
Fortapelse I Svovel Og Helvetesild
Djevelens treskeverk
Russian Vodka (Corrosia Metalla cover)
 

ONDSKAPT

Place ensuite à Ondskapt, pour une véritable tartine de black metal sataniste dans la plus pure tradition du genre. Les suédois, qui n’ont plus rien sorti depuis Arisen From the Ashes en 2010, n’ont certes pas de nouveaux titres à promouvoir mais ils ne sont pas pour autant là pour y faire de la figuration. Leur visuel scénique sera probablement le plus travaillé des trois groupes de ce soir, avec entre autre Acerbus, leur vocaliste encapuchonné, avec une cartouchière en os ainsi qu’un pendentif en os représentant une croix inversé, le parfait cadeau pour la Saint Valentin. Bref, Ondskapt ne déconne pas sur les traditions, puisque chaque membre jouera sur scène ensanglanté, forçant l’orga à protéger les retours avec une bâche.

Leur black metal ultra primitif rappellera certains vieux titres de Watain ou encore Mortuus ou Ofermod. Il suffit de fermer les yeux pour s’imaginer à la fois dans la peau du prédateur, guettant sa victime, comme dans celle de la proie, terrorisé par son chasseur, prête à tout pour défendre sa vie. Un véritable retour à l’état primitif où chaque acte n’est dicté que par l’instinct. Sur scène, les cordistent n’hésitent pas à headbanger, avec le mouvement décomposé par le stroboscope, le résultat est toujours très classieux. On regrettera par contre le statisme du vocaliste, se laissant trop souvent envelopper de fumée et bordé de lights rouge : l’ambiance parfaite pour une cérémonie luciférienne.

Setlist Ondskapt :
Feeding the Flames
Ominous Worship of the Divine
Lord of All Unclean Spirits
I
II
IV
Astute Sceptre
Djävulens Ande

ENDSTILLE

Place enfin à Endstille. Il est insolite de constater que les trois groupes de la soirée ont tous été fondé en 2000 ou 2001. Les deux premiers ont a l’heure actuelle sorti 3 albums alors qu’Endstille fait preuve d’une étonnante versatilité avec pas moins de 8 album, le dernier, Kapitulation 2013 étant sorti l’an passé. Les allemands font moins dans le visuel et misent tout sur l’efficacité. On enlève tous les artifices, et on se concentre sur une musique guerrière et clairement haineuse.

En effet, c’est un set tout en vitesse et en puissance que nous offrira Endstille. A ce titre, le bien-nommé Mayhemic Destructor, en place derrière les fûts blastera en quasi-permanence. Leur black metal, très proche du haineux Marduk, fera mouche, puisque le public, jusqu’alors attentif se montrera plus réactif. On verra ainsi quelques pogo au milieu du pit. Zingultus, leur vocaliste ne tiendra pas en place, arpentant la scène dans tout les sens, et mimant parfois de grotesques grimaces. A gauche, Lars Wachtfels et son immense tresse de barbe (j’suis jaloux putain …) n’iront pas avec le dos de la cuillère, se donnant à fond.

On le sait depuis longtemps, le groupe cultive une image sulfureuse avec des allusions claire au passé de leur propre pays, mais Endstille s’est toujours dissocié des mouvements politiques trop droitiers. Et c’est malgré tout sur l’ambiguë titre Sick Heil (et non pas Sieg Heil) que l’on verra quelques bras tendus, qui n’ont à mon sens rien à faire dans ce genre de concert. Même chose lors des intros et outro de Reich An Jugend, avec des musiques du IIIème Reich. Notons toutefois la comique panne de la machine à fumée, obligeant le technicien light (coucou Vincent) à faire quelques acrobaties sur le rack de lumière. Le groupe s’éclipsera quelques minutes pour mieux revenir sur Navigator, titre joué en ultra vitesse, purement bluffant.

Setlist Endstille :
The Refined Nation
Ripping Angelflesh
Conquest Is Atheism
Sick Heil
World Aflame
Bastard
Anomie
Reich An Jugend
Depressive/Abstract/Banished/Despised
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Navigator

Merci donc à Dream Factory (coucou Prout & Zakk) et surtout à Aurore de Unholy Dawn pour l’orga.