Loudblast + Benighted + Fleshdoll
Le Connexion Live - Toulouse
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Après un lundi pluvieux qui n’avait pourtant pas arrêté les fans de thrash et de death au Saint des Seins, ce mardi s’annonçait sous un ciel radieux. L’occasion pour profiter de l’après-midi en compagnie des groupes et de l’orga, SPM. L’occasion aussi de réaliser une interview avec un Stephane Buriez adorable et avec Olivier, Kevin et Julien de Benighted pour une entrevue génialissime, avec tout plein de bonne humeur. Comme quoi, même si sur scène, ce sont des machines de guerre, en privé, ce sont tous de vrais bisounours !! Des interviews que vous retrouverez d’ici quelques jours sur le site.
Après la déferlante thrash/death la veille avec Exhumed et Toxic Holocaust au Saint des Seins, place donc au death métal 100% french touch. C’est bien simple, ce soir, c’est le top du top, la crème, rien que le meilleur, le blanc du poulet, la pizza sans la croute, le summum du meilleur, bref l’affiche ultime de ce qui se fait de mieux dans l’hexagone en terme de death metal. Avec les locaux toulousains de Fleshdoll en soutient de la tournée, qui jouent en plus à domicile, pour introduire vers les immenses Benighted, de plus en plus impressionnant avec les années, offrant des albums de plus en plus léchés et des prestations totalement barrées. Et pour finir, rien de moins que le premier groupe de death français, 29 ans de carrière au compteur : Loudblast. Eh bah j’aime autant vous dire que vous pouvez sortir la vaseline, ça va faire très mal.
FLESHDOLL
Et c’est donc avec les toulousains de Fleshdoll que l’on commence. Le groupe n’ouvrant que sur quelques dates de la tournée (Toulouse, Nantes et Paris), logique de les retrouver à domicile. Et depuis deux ans le groupe n’a pas chômé. Une signature chez Great Dane Records, qui regroupe maintenant pas mal de très bons groupes de death français (No Return, Recueil Morbide ou encore les bordelais de Withdrawn) et la sortie en octobre dernier de leur 3ème opus : Feeding The Pigs.
Dès les premières notes, Fleshdoll semble déterminé. Un très gros son, typiquement death floridien (Tampa style), baveux, rugueux et sombre pour un groupe qui avoine sévèrement. Le groupe a étonnamment évolué dans le bon sens en live en musclant son jeu (« Robert, muscle ton jeu ! ») notament avec la présence derrière les futs de Samuel Santiago, que l’on connait de ses prestations avec Gorod. Fleshdoll joue clairement la carte de la puissance brute, tout comme les deux groupes à suivre. Le son rappellera un peu Offending, dont on notera la ressemblance non seulement musicale mais aussi physique entre ‘Oro (guitariste de Fleshdoll) avec Yoni (bassiste d’Offending).
Coté setlist, évidement on puise principalement dans Feeding The Pigs, le dernier opus. Les titres passent l’épreuve du live sans la moindre difficulté. Aucun problème non plus pour le tout nouveau bassiste qui passe l’épreuve du feu avec aisance et décentration. Et si le public n’était pas assez réveillé avec les 4 premiers titres, c’est incontestablement Stripped, Raped And Strangled, reprise de Cannibal Corpse qui mettra les poings sur les i. Un public particulièrement concerné et actif sur ce titre, mais qui restera le reste du temps très attentif. Fleshdoll confirme donc qu’il a totalement sa place sur cette tournée, une valeur sure à suivre avec attention !!
Feeding The Pigs
The Animal Factory
A Feast For The Rats
Dead Monochrome
Stripped, Raped And Strangled (Cannibal Corpse cover)
Perpetual Woarg
North Sentinel Island
Sweet Apocalypse
BENIGHTED
J’ai un immense respect pour Fleshdoll et Loudblast, mais je pense qu’ils ne m’en voudront pas d’affirmer que Benighted ont été un cran au-dessus du reste. C’est bien simple, les mots me manquent pour décrire leur prestation … Massif ? Assurément … Dantesque ? … Possedée ? Benighted est purement et simplement incroyable. Sur album d’abord, avec des opus de plus en plus aboutis, une production ultra léchée et une précision d’exécution à en faire pâlir certaines formations. Le dernier, Carnivore Sublime en est une parfaite illustration : Benighted s’améliore encore et encore, tout en ne cessant de nous surprendre et sans jamais se répeter. Sur scène, ensuite où les stéphanois sont toujours excellents : une machine de guerre qui distribue les missiles le sourire aux lèvres.
Pourtant, le groupe avait pu nous faire douter. Liem, membre fondateur et principal compositeur quittant le navire en 2012 puis le forfait de Eric Lombard, bassiste pendant 10 ans, aurait pu avoir raison du groupe. Il n’en est rien, et Benighted se paye même le luxe de recruter deux nouveaux membres, Adrien Guérin et Alexis Lieu qui viennent directement de la formation Doorsfall, qui officie dans le … rock électro. Fuck la logique, les deux nouvelles recrues s’en sortent à merveille et n’ont pas à rougir de la comparaison avec leurs prédécesseurs.
C’est donc un Benighted incontrôlable et prêt à mettre un bordel monstre, qui rentre sur scène. Le grand nombre de date effectuée ces dernières années n’a fait que renforcer les qualités scéniques : massif, ultra gras, et le tout dans la bonne humeur. C’est ainsi qu’au bout de deux titres, Julien s’exclamera « Eh beh voilà Toulouse, on vous retrouve comme on vous avait laissé la dernière fois !! ». Le pit se transformera rapidement en zone de guerre, et le public mangera directement dans la main de Julien, demandant un circle pit ou un wall of death, l’audience s’exécute prestement.
La setlist fera la part belle à Carnivore Sublime, notament avec le titre « Experience Your Flesh » (qui a fait l’objet d’un clip) dédié par Julien avec un gros fuck à Facebook, le réseau social ayant effacé récemment la page officielle du groupe pour cause de téton apparent sur la pochette de ce dernier album. Les headbangers de la salle auront leurs moments de gloire avec Collection of Dead Portraits, et son break brise-nuque. Julien fera s’époumoner le public sur Let the Blood Spill Between my Broken Teeth. Slut vient clore la guerre, même si l’on regrettera la grosse absence de la setlist de titres issus de Insane Cephalic Production … Où sont passés les tubes que sont Stay Brutal ou Fetus ? Quoi qu’il en soit, Benighted a fait l’effet d’un régiment de para : dans ton crâne, il ne restera que la pulpe. Parpaings-visage, gravier-rectum comme le dit Kdy, mon confrère de chez Metal Sickness.
LOUDBLAST
Loudblast, un monument à lui tout seul. Premier groupe remarquable de death metal français, le seul de cette époque à encore rester actif. 29 années au service du métal, et même si la formation nordique a connu des hauts et des bas, il n’en reste pas moins un monument de la scène hexagonale. Et il est presque amusant de noter que la plupart des kids connaissent maintenant Loudblast via Stephane Buriez et son activité de présentateur de l’émission TV Une Dose de Metal sur l’Enorme TV.
Quoi qu’il en soit, après le silence du groupe entre 2004 et 2011, leur dernier opus Frozen Moments Between Life and Death avait fait grand bruit. Et curieusement cette tournée avec Benighted prend place à 2 mois de la sortie de leur prochain album 'Burial Ground' qui sortira fin avril. Du coup, l’album n’étant pas encore disponible, on ne sait pas encore à quoi s’attendre, mais d’après les dires de Maître Buriez en interview, cet album serait une pierre angulaire dans la carrière de Loudblast.
Quoi qu’il en soit, difficile de passer après une machine de guerre telle que Benighted : le champ de bataille est déjà bien ravagé tellement le set des stéphanois a frappé fort. Qu’à cela ne tienne, Loudblast entre en scène, et Buriez a déjà le regard humide d’émotion devant l’accueil toulousain. Il n’en faut pas moins pour lancer Steering For Paradise, en guise de très bon exemple de ce qu’était le Loudblast des premiers temps. Ca blaste, le public s’en donne à cœur joie, et les slameurs n’hésiteront pas à se lancer.
Le temps n’a pas vraiment terni leurs vieux titres qui s’en trouvent magnifiés : quel plaisir de voir que My Last Journey n’a pas pris une ride, 21 ans après sa composition !! Frozen Moments Between Life and Death, de l’album du même nom sera l’occasion pour les headbangers de se mettre en mode ventilateur. Cross the Threshold , Taste Me, Flesh, les titres cultes sont là, envoyés avec brio par un Buriez très en forme, et ses mimiques de pirate mal dégrossi. Un très bon set de Loudblast même si je ne peux m’empêcher de penser que Benighted aurait été plus à sa place en tête d’affiche !
Intro
Steering for Paradise
Flesh
Emptiness Crushes My Soul
From Dried Bones
Never Endin' Blast
Frozen Moments Between Life and Death
The Abstract God
The Bitter Seed
A Bloody Oath
Taste Me
The Horror Within
Sublime Dementia
Cross the Threshold
My Last Journey
Après une telle affiche, un tel champ de bataille, comme disait l’ancien au grand tarin : Toulouse outragé, Toulouse brisé, Toulouse martyrisé mais Toulouse libéré !! Et c’est sur ce genre d’affiche que l’on se rend compte que la scène française regorge de véritables pépites, des groupes humainement, musicalement et scéniquement géniaux !! Ne changez rien les mecs, vous nous rendez fier d’être français !!
Merci aux groupes pour cette excellente après-midi en leur compagnie. Merci à John, le tour manager pour la logistique et nos discussions hautement philosophiques sur les activités secrètes du tour-bus. Merci à Vincent, pour son poulet au cidre qui vend du rêve et ses fondants au chocolat qui ont magnifié mes papilles !! Et bien entendu merci à SPM pour l’orga, une fois de plus vous assurez comme des chefs : continuez de nous faire rêver !