Red Fang + The Shrine + Lord Dying
Le Connexion Live - Toulouse
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Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il existe depuis maintenant deux ans un phénomène Red Fang. Avec la sortie de leur second album Murder The Mountain en 2011, le groupe a frappé fort, à l’image du clip de Wires, un élément clé de leur ascension vers la reconnaissance internationale. Pour autant, la réputation du groupe se construit sur la route, enchaînant concert sur concert, passant même à Toulouse deux fois en 2012 (en janvier au Saint des Seins puis en juillet dans une Dynamo sold-out surchauffée).
Et après un troisième opus, Whales and Leeches, pourtant en demi-teinte et objectivement pas franchement transcendant, le groupe nous revient pour une troisième fois en 2 ans. Cette fois ci, Noiser, qui avait organisé les deux premiers passages en co-prod’ avec THS et SPM prend seul les rênes et se paye le Connexion Live, d’une capacité plus grande que la Dynamo. Et avec une salle sold out à près de 500 places, aller jusqu’à imaginer que le 4ème passage des p’tits gars de Portland se fera au Bikini, il n’y a qu’un pas. Place à la musique !
LORD DYING
Pour cette tournée, Red Fang a embarqué avec eux leurs potes de Lord Dying, originaires l’un comme l’autre de Portland, Oregon. Assez jeune sur la scène musicale le combo s’est formé en 2010 et après un schéma classique (démo en 2011 et EP l’année suivante), sort au milieu de l’année 2013 son premier album Summon The Faithless sorti chez Relapse Records (le label de Red Fang). Sans révolutionner la musique, ce premier opus nous avait permis de découvrir un groupe distillant un sludge oppressant et poisseux.
Et scéniquement, c’est un peu le même état de fait. Mené par Eric Olson, volumineux guitariste chanteur le groupe propose du lourd (joke inside !). Et pour cause, le bougre à défaut de beaucoup se donner physiquement a du coffre. Il sera par ailleurs secondé vocalement par Jonathan Reid, le batteur. Le public semble rester prudent, attendant la suite du programme alors que sur scène, Lord Dying propose un metal lourd et poisseux, avec des riffs gras et suintant les litres de bière. Malgré un temps mort dût à une corde cassée un peu longue à changer où les musiciens s’offrirons un bœuf instrumental sympathique, Olson revient pour le dernier titre s’excusant d’avoir été si long !
THE SHRINE
Dans un tout autre registre, place à The Shrine, en provenance directe de la cité des anges. Biberonné à Black Sab’, Led Zep, aux concerts mythiques du Whiskey A-Go-Go, The Shrine proposent un rock garage tirant vaguement sur la vague psychédélique. Josh Landau, guitariste et chanteur du trio est la parfaite incarnation de cette époque bénie pour la musique : cheveux mi-long lui tombant sur le visage lorsqu’il chante et une propension intéressante à partir dans des soli semblant parfois même être totalement improvisés.
Preuve que le revival 70’s représenté par Kadavar ou Ghost a ses adeptes, le public accrochera plutôt bien au côté vintage de la musique des californiens. Point de vue setlist, les titres sont à rallonge, mais dans le bon côté du terme avec des passages furieusement psychédéliques mis en valeur par la technique de guitare de Landau, allant jusqu’à jouer à genou devant sa baffle Orange, pour tenter d’en sortir l’excellence ! Voilà un groupe qui croit en ce qu’il joue, et ça fait plaisir à voir, et ce n’est pas Jeff Murray à la batterie qui me contredira puisque le bougre (ressemblant fortement à Jimmy Bower avec sa casquette vissée sur le crâne) ressortira du concert en sueur, totalement essoufflé. Fuzzy baby !
Setlist (de mémoire, pas certain de tout) :
In Cauda Venenum
We've Got a Score to Settle
Echo
Shame
Shouting at the Rain
Home
Girl
Filth and Squalor
Whisper
RED FANG
S’ils ont passé 2012 sur la route avec deux passages à Toulouse, Red Fang a été fort prolixe en 2013 avec deux singles, un troisième album en plus d’un split avec ASG. Et pour leur 3ème passage dans la Ville Rose, le groupe aura même fait des heures sup’ assurant dans l’après-midi une séance meet & booze au Bieratorium, référence en bar à bière, qui fermera ses portes le mois prochain. L’occasion pour les fans de venir faire signer leurs albums, des culottes (ouais ouais !), de boire de la bière belge et de manger du bon gros pâté des familles. Moment en toute simplicité, à l’image du groupe : abordable !
Le soir, le groupe est attendu par un public massif, prêt à se donner pour faire monter la température. Et Red Fang n’hésitera pas à rentrer direct dans le vif du sujet avec Hank Is Dead, un de leur titre phare livré en pâture à un public qui n’attend que ça. L’accent sera mit évidement sur le dernier album, Whales and Leeches sorti en octobre avec des titres tel que Voices of the Dead, DOEN ou 1516. Avec du recul, même si ces titres passent fort bien l’épreuve du live, l’effet sur le public se trouve un poil en dessous des titres de Murder The Mountain notamment le duo Number Thirteen / Dirt Wizard qui fait très mal par là où il passe.
Sur scène, David Sullivan et sa longue barbe semblent physiquement à la peine, mais il n’en n’est rien, simplement concentré, vivant purement sa musique. Au fond, John Sherman (qui a rasé son horrible moustache) se donne sans compter et, malgré sa position de batteur, légèrement en recul, il demeure sans nul doute l’un des piliers de la formation. Et si Bryan Giles restera assez discret, Aaron bassiste, chanteur et leader de tout ce petit monde semble toujours tout en retenue mais distillant avec soin les éléments pour se mettre dans la poche tout le public. Ce dernier, grouillant et se mouvant comme une seule entité fera monter la température.
Avec un Wires de rigueur où le public sera curieusement un poil moins déchainé malgré quelques stage dives, le groupe se retire. C’est mal connaitre le public toulousain qui en redemande. Alors que ses trois acolytes reviennent sur scène, Aaron taquine le public depuis le balcon de la salle en envoyant de l’eau en contrebas. Retour sur scène pour un petit extra avec Good To Die et Prehistoric Dog, pour un final du plus bel effet. Malgré un concert de haut vol, leur prestation au Connexion de ce soir restera à mon goût un poil en deçà des deux précédentes, notamment celle du Saint des Seins. La salle, plus petite, permettant une fusion groupe/public obtenue que partiellement ce soir. Excepté ça, aucune ombre au tableau : Red Fang reste toujours une référence sur scène.
Hank Is Dead
Voices of the Dead
DOEN
Throw Up
No Hope
Number Thirteen
Dirt Wizard
Sharks
1516
Into the Eye
Malverde
Crows in Swine
Blood Like Cream
Wires
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Good to Die
Prehistoric Dog
Merci à Noiser pour la soirée. Prochaine étape avec eux : Immolation le 10 février à la Dynamo. Et dans un registre plus proche, le Connexion accueillera Nashville Pussy le 9 février.