Backdown + Countdown + Knuckledust
Zic Zinc - Limoges
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Du 4 au 6 Avril dernier, le Zic Zinc, bar concert de Limoges, accueillit le Nothing To Prove Hardcore Fest. Comme le laisse présager le nom de l’évènement, pléthore de formations HxC vont se succéder dans la petite salle du pub Limougeaud. U-zine prit part à la première soirée du fest, le jeudi 4 avril.
Entré au Zic Zinc, trouver la salle de concert se relève plus ardu qu’à l’accoutumée, la porte d’accès faisant d’avantage référence à une entrée de WC qu’à une ouverture vers une quelconque représentation, un bout de cordage rudimentaire jouant le rôle de poignée.
L’intérieur révèle une salle toute en longueur, à gauche le bar, à droite la scène. Sans avoir le compas dans l’œil, celle-ci peut accueillir un auditoire de 60 à 70 personnes.
Pas d’estrade ici, les zikos ne sont pas surélevés, et jouent donc à la même hauteur que le public.
Un pilier central perce la fosse en qualité de trouble fait, bouchant la vision de nombreux spectateurs. Au sommet de celui-ci est disposé un couple de lampe. Cette longueur de béton jouera un rôle décisif dans la suite de cette soirée.
BACKDOWN
La première formation de cette soirée tentera d’allumer la flamme du public, remplissant convenablement la salle. Backdown offrira une prestation fort sympathique, oscillant entre un hardcore classique, d’école, lourd et efficace, et des parties plus mélodiques. Principalement sous forme de ponts, elles prennent parfois à contre pied, en s’insérant relativement bien dans la structure de la chanson. Les compos sont alors plus variées, et on s’interroge concernant la prochaine surprise proposée par les zikos. Le set n’est pas répétitif et on se laisse volontiers embarquer dans ce que propose Backdown.
Les musiciens tiendront la corde tout le set, bougeant leur boule afin d’inciter le public à faire de même. Mission partiellement remplie, deux trois excités s’adonneront aux chorégraphies phares du genre. Deux points sont néanmoins sujets à amélioration. Une certaine maturité reste à atteindre d’une part : des transitions entre les morceaux laissant parfois à désirer et un chant parfois discontinu dans sa puissance. Une cohésion de groupe d’autre part : on à l’impression que chacun joue dans son coin au lieu de jouer de façon à ne faire du groupe qu’une seule entité. Mais passons l’éponge, car Backdown et ses compos originales couplées à une bonne motivation offre une première partie fort efficace.
Setlist :
Intro
Could Of, Would Of, Should Of
Coming Back
The Truth
I Surrender
We Made It
Untouchable
Freedom
Set It Off
Never Back Down
COUNTDOWN
Après une bonne première partie, les belges de Countdown se ramènent, devant une fosse plus garnie que précédemment. Le groupe distille un hardcore bien gras et lourd, porté par le martellement du batteur sur ses divers disques, et par un chant maîtrisé. Dommage que les compos se ressemblent, et que la prise de risque ne pointe pas le bout de son nez. De l’ultra classique qui fait le taf en somme. Les zikos auraient pu se trémousser un peut plus, mais Countdown connait sa partition, et le public répond bien. Les premières mosh parts apparaîssent, ainsi que les premiers slamers, le public portant les excités, les faisant tourner autour du fameux pilier central. Un petit manque d’ambition pour une prestation carrée et maîtrisée, élevant le niveau d’intensité de l’audience, préparant pour le gros client du soir.
Setlist :
Intro
OFTL
Kill
IADW
Mass Murder
Light Torch
Feel The Weight
Blinded Souls
KNUCKLEDUST
La salle est pleine, les britanniques s’emparent de la scène ! Et finissent de préparer leur matos… Ce soir au Zic Zinc on fait à l’ancienne. Les musiciens sont cools et détendus, et le font savoir au public. Pas de précipitation, le chanteur meuble en dialoguant avec l’audience. Une poignée de minutes plus tard, le concert commence, la leçon débute. Knuckledust fait parler l’expérience et délivre un set professionnel. Musicalement ultra carré, les riffs tantôt coup de marteau, tantôt groovy font mouche, le tout découpé par des ponts crescendos avant de reprendre de plus belle. Le groupe envoie son hardcore aux multiples influences, amené par la voix si particulière de Pierre, au top ce soir, prenant l’initiative de venir chanter au sein du public sur certains refrains. Plus que le chanteur, c’est la formation entière qui aura la banane, communiquera avec le public, et dégagera un certain charisme. Un remplacement de bassiste de dernière minute aurait pu entacher le tableau. Il n’en sera rien, le bougre déroulant les partoches, lui valant même les félicitations des autres membres du groupe sur la fin du set.
De l’autre côté du miroir, le public sera beaucoup plus chaud et déjanté. Moshs parts et Karate Dancing Style déboulent dès le premier riff, un kick non intentionnel renversant même une cymbale. Le bordel composé d’une vingtaine de personnes ne baissera pas en intensité, circle pit autour du pilier central de la fosse et slams ravageurs tapant dans les éclairages. La conséquence du à un tel remue-ménage : pas mal de chutes, accompagnées de bière et de sueur virile au sol. Mais alors qu’un employé commence à nettoyer le sol glissant à l’aide d’une serpillère, deux fêlés s’emparent du manche et décident de laver eux-mêmes la crasse. Rires dans l’assistance. Knuckledust est une valeur sure ayant montré de quelle manière mener un concert de hardcore, tant sur le plan musical, qu’avec l’audience.
Bilan :
Grâce à la configuration du Zic Zinc (petite salle, pas de scène à proprement parler), la proximité entre un groupe et son public est immédiate. A cela s’ajoute des musiciens motivés, servis par un bon son et un public qui répond bien. Backdown s’épanouit, Countdown connait la musique, et Knuckledust met tout le monde d’accord. Une bien bonne soirée.