U-Zine

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Toulouse n’est décidément pas la ville de la mi- mesure. La semaine dernière avait été soft, avec les concerts de Pain Of Salvation et le passage de Tarja, l’ancienne Nightwish, qui nous avaient offert deux concerts sympathoche dans leur genre, mais manquant singulièrement de burnes. Cette semaine en revanche est la semaine de l’extrême. Jugez plutôt :

Lundi : Origin + Psycroptic + Leng tch'e + Dictated
Jeudi : Exhumed + Rotten Sound + Magrudergrind + Nolentia
Samedi : Seth + Christicide + Ritualization + Ossuaire

Première étape donc de cette folle semaine, lundi avec le Occupy Europe Tour avec Origin en headliner. Direction la salle nommée « Les Pavillons Sauvages », pour ma part encore inconnu. Arrivé devant, nous réalisons qu’il s’agit plus ou moins d’un squatt. L’entrée est sur donnation, une initiative sympathique, permettant par la même occasion de devenir membre de l’asso qui organise. Un rapide tour du propriétaire : une entrée avec bar, la salle de concert proprement dite mur rouge capitonnés d’un côté, peintures de l’autre, une table de mixage en équilibre, pas de scène, 3 spots pour les lights et deux enceintes sur des tables. Ca sent l’underground à plein nez !!

La surprise du soir, les groupes ne sont pas encore arrivés !! Le bus tour pointera le bout de son nez 45 minutes après l’heure initiale du début du concert. Un déchargement express et le souvenir à jamais dans ma mémoire de la « salle » intégralement occupée par les fly-case des groupes, illustrant l’étroitesse du lieu !! C’est donc au final une heure et demie après l’heure initialement prévu que Dictated débute les hostilités.

Valeur montante du death metal hollandais Dictated défend ce soir son premier album sorti il y a déjà deux ans. Le ton est donné d’entrée avec un Ultimate Retribution commençant sur les chapeaux de roux (*private-joke*). Ca blaste, c’est lourd et ça laisse envisager une putain de puissance pour les heures à venir si le premier est déjà aussi brutal ! Et ça ne sont pas les deux charmantes guitaristes (dont la fondatrice du combo, Sonja Schuringa) qui s’en plaindrons. La preuve par deux qu’on peut être une gonzesse, bien foutue et savoir manier le manche (ouais, celle-là est salace) avec classe et headbangs. Leurs 7 titres proposés semblerons bien cours face à l’intensité de leurs compo, que le public à manifestement apprécié étant donné les mouvements de foules. Groupe à surveiller de près !

Setlist Dictated :
Ultimate Retribution
Genocide On A Daily Basis
Lack Of Purity
Rail Of Death
Suicidal Charge
Rest Assure
They Live, Suffer, Die

Après le death hollandais, place au grindcore belge avec Leng tch'e. Déjà que Dictated nous avait mis une belle branlée, c’est du plaisir sadique de recevoir la deuxième aussi rapidement. D’emblée, le leader en impose en la personne de Serge Kasongo, un black massif avec une crête, toujours insolite dans le metal « traditionnel » mais preuve que le metal extrême est une grande famille !! A ce titre, nombre de leurs paroles traitent de tolérance et de problème de société. Bref, trêve de philosophie sur les paroles, c’est du grindcore, donc tout dans la puissance et le massif. Le pit, après un long moment de chauffe a enfin décollé pour du sérieux, wall of death, slams et circle pit. Un bon gros bordel des familles comme on les aime ! On notera la prestation bluffante de leur batteur du haut de ses 19 ans seulement !

Setlist Leng tch'e :
A.men
Tainted Righteousness
Silence Is Better Than …
Submissive Manifesto
Totalitarian
Violence Does Even Justice
Obsession Defined
The Fist Of The Leng tch'e
Don’t Touch My Spandex
Glamourgirl Concubine
Nonsense Status
Wirehead Imbeciles
Misleading Innuendos
Marasmus

Après deux maraves dans la gueule, j’dois reconnaitre que Psycroptic est le groupe qui m’aura le moins marqué de la soirée. Non pas que leur musique ai été en dessous des deux premiers mais il y avait ce petit truc en moins. Et pourtant, ils sont bien loin de leur Tasmanie natale à se retrouver en plein Toulouse dans un squatt devant 80 personnes !! C’est dans une salle pourtant bien pleine et loin d’être les bras ballant que le groupe balance son set. Ca avoine sec, et leur leader au bras tatoué n’hésites pas à y aller de sa personne en fonçant régulièrement dans le pit, un des avantages à l’absence de scène. Malgré leur indéniable talent et leurs 5 albums en 10 ans (dont le tout dernier paru il y a deux semaines seulement), le groupe ne m’aura pas marqué outre mesure. Peut-être le fait qu’ils officient tout comme Origin dans le brutal death technique et que les américains sont clairement au-dessus ? Possible !

Pour avoir déjà vu Origin à 3 reprises, je savais que le groupe envoyait sévère. Mais faut reconnaitre que les avoir vu 3 fois en festival, avec la distance que cela impose n’a RIEN à voir avec un de leur live en salle, devant une foule tellement compacte que le photographe kamikaze que je suis a du se mettre derrière le bassiste pour pouvoir shooter peinard (ce qui n’a pas empêché de me prendre un beau coup de basse dans la gueule). De toute façon Origin n’est pas venu faire dans la dentelle, à l’image de leur compo, directes et sans concessions. Expulsion of Fury lancera le début des hostilités et aura rarement aussi bien porté son nom. Un bordel indescriptible, dans la foule et quelques flash me reviennent en mémoire … en vrac : stage diving depuis les fly case entassés dans un coin, circle pits, deux ou trois wall of death, des headbangs à s’en décrocher les cervicales, un nouveau leader, Jason Keyser (ex-Skinless) qui envoi des p’tites buchettes. The Aftermath est bien entendu de la partie, à mon sens l’un des meilleur titre de brutal death technique au monde (avec Stabwound de Necrophagist et Euclidian Element d’Obscura).

Setlist Origin (de mémoire) :
Expulsion of Fury
Wrath of Vishnu
Staring From the Abyss
The Aftermath
Implosion of Eternity
Swarm
Saligia
Finite
Evolution of Extinction
Portal
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Gonna Fly Now

Franchement, de mémoire de metalleux, il me semble que je n’avais jamais vu un tel concert. Le truc improbable : un concert dans un squatt, des groupes en retard d’1h30, le sourire sur tous les visages, une puissance phénoménales, un bordel indescriptible, la condensation de sueur sur les murs. Du poutrage, du vrai. Toulouse n’est décidément pas la ville de la mi-mesure. Ce soir, c’était clairement la ville de la démesure. Pas la peine de payer des folies pour aller voir des groupes cultissimes à Paris, parfois un concert simple et direct, c’est rudement plus efficace. L’absence de scène y joue beaucoup et offre une proximité rare avec les groupes (mon front se souvient encore de la basse !). Respect, pour des groupes qui en étaient tout de même à leur 26eme date sur cette tournée.

Prochaine étape, jeudi avec Exhumed et Rotten Sound. Ca sera dur de faire mieux.