U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

C'est en ce 21 juin que je me rends paisiblement Boulevard St Germain à Paris. Comme on le sait et depuis de nombreuses années désormais, le premier jour de l'été est synonyme de fête de la musique. L'occasion pour bons et piètres musiciens de venir briser les oreilles d'un voisinage nerveux. Originaire d'une petite ville de province, je me rappelle tous ces petits groupes d'ados venant massacrer tubes de Metallica ou des Gun's and roses sur la grande rue sous le regard médusé ou amusé des têtes grises.

Chaque année on retrouve les mêmes types de groupes. Dès la sortie du métro, je tombe sur un groupe d'adolescents contestataires. Je ne comprends pas tellement ce que le chevelu raconte mais il doit s'injecter du Saez dans les veines. J'entends des "Sarko, Escroc", "Univers sale"... original, original.

Quelques mètres plus loin, le groupe de trublion. Vous savez le groupe habillé n'importe comment qui vous chante des chansons paillardes en sautant sur place. On se fend la poire 32 secondes et puis on cherche de la musique.

C'est alors que je tombe vers le 141 du Boulevard sur un petit groupe de papys (quarantaine...). Ca joue du Dire Straits, du Genesis... du bon quoi ! Les mecs en veulent, jouent carré et refont vivre les titres qui ont fait leur jeunesse. La joie se lit sur leurs visages. Me jouer un Brothers in arms au moment où j'arrive, ce fut trop d'honneur.

Mais l'heure tourne, et j'ai décidé cette année d'assister au concert de Soul Betrayed. Ayant chroniqué leur EP récemment, je n'ai pas mis longtemps à me décider. Leur mélodeath puissant et efficace ne m'avait pas laissé de marbre, loin de là. Vous pouvez d'ailleurs retrouver ma chronique par ici.

Après une période de balances un peu chaotique, le groupe commence devant une bonne cinquantaine de personnes (je ne sais pas évaluer, je tiens à le préciser). Les amplis collés à un petit traiteur libanais, l'ambiance est chaleureuse et le public attend en masse les premières notes des métalleux franciliens.

Le groupe commence tambour battant par Rising issue de leur EP. D'ailleurs, Search of purity et No more tears (ma préférée) également issues de cet EP seront jouées. Il faut avouer que ce sont les titres qui rendent le mieux en live. Puissantes, techniques et mélodieuses, ces trois chansons constituent le noyau dur des compositions du groupe. Le métal technique peut parfois laisser de marbre -en live- du fait des longues envolées lyriques qui ne soulèvent pas les foules. La musique de Soul Betrayed ne sombre pas dans cet écueil et permet à tout un chacun (coreux comme amoureux de solo) de trouver son compte.

Le groupe passe ses classiques en revue à savoir In your veins, Echoes of pain, Pretence of dignity et Apocalypse Theater pour finir ! Le groupe a également joué, comme à son habitude désormais, une reprise de At The gates : Blinded by fear. Le groupe ne cache pas ses influences et se place dans la lignée de cette fameuse scène "de Göteborg".

Soul betrayed a vraiment une belle énergie, surtout le chanteur qui se donne de bout en bout. Communiquant et plaisantant avec le public, c'est un plaisir. Petit bémol, le lead guitariste (Marco) est très en retrait, et bien que son jeu soit carré et propre, son manque de mouvement rend le tout un peu trop statique. Et c'est un peu le seul reproche que l'on puisse faire au groupe. Toutefois, étant donné la technicité des compositions, c'est un "petit" bémol.

Côté son, tout était plutôt bon. Le son des amplis ENGL est, à mon sens, le meilleur avec celui des Peavey 5150 (EVH Blockletter pour les puritains!). Sec, puissant, un régal ! Petit point négatif en ce qui concerne la basse puisque surmixée. Néanmoins, cela n'empêche en rien d'apprécier le spectacle ! Au passage, Ben (basse) me fait vraiment penser à Bart Williams... Autre petit reproche, étant légèrement sur le côté, je n'entendais quasiment pas le guitariste soliste. Concert en plein air oblige...

Le groupe a vite conquis le public présent. Non pas seulement les éternels chevelus du premier rang, mais tous les curieux du coin qui n'ont pu que suivre la déferlante de note et de bonne humeur pendant 1h15. Pari réussi pour un style musical qui attire (grâce aux polémiques récentes) de plus en plus de monde.

C'était donc mon premier concert de Soul Betrayed mais pas le dernier. Un groupe que je vais suivre volontiers dans les mois à venir.

C'était Michaël, en direct de la Fête de la Musique. Une fois n'est pas coutume, Merci Jack Lang!