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jeudi 11 décembre 2014

Dying Fetus + Beneath The Massacre + Origin + Revocation

Empreinte - Savigny Le Temple

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Relapse Records est un label tourné vers l'extrême, ça on le sait. Alors, quand ce label case 4 de ses groupes sur une tournée avocado booking, c'est de bon augure pour tout fan de metal extrême qui se respecte. En l'occurrence, les 4 groupes sont Dying Fetus, Origin, Revocation et Man Must Die. Un cinquième larron a été mis sur l'affiche, et non des moindres : les québécois de Beneath The Massacre. Quelques jours avant le début de leur tournée européenne, Thrash And Burn 2010, nous avons appris que Man Must Die annulait sa participation. Un détail qui ne nous a nullement poussés à rester chez nous.

Cette tournée européenne a effectué deux étapes en France : la première à Savigny Le Temple (77), et la seconde à Rennes. U-zine était présent aux deux rendez-vous, et vous aurez donc droit à un double live report !

C'est dans une salle dans laquelle je n'étais jamais allé, L'Empreinte, à Savigny Le Temple, que le rendez-vous était pris. Tout d'abord, il faut dire que l'accès à la salle est très facile : que ce soit pour les personnes venant en voiture, en bus, en RER, la salle est idéalement placée et simple à trouver. (En RER, la salle est à 50m de la station notamment)
Au premier abord, avec sa façade cubique, on se demande comment est l'intérieur, mais une fois entré dedans, on est bien rassuré : le merch est idéalement placé, entre la salle, l'entrée, l'espace fumeurs et le bar. Le bar est convivial et les boissons n'y sont pas si chères qu'à Paris (ils vendent même des sandwichs pour se restaurer), et l'espace fumeur, pelouse à l'air libre donnant sur la Seine, est un vrai coin pour se détendre et discuter. La salle, au plutôt l'espace concert, est bien conçu, avec une scène à mi-hauteur, un bar et les toilettes dans le fond, des marches pour permettre aux gens du fond de bien voir le concert. Bref, rien à redire sur la salle, ça donnait envie !

L'autre bonne surprise a été l'affluence de la soirée : il y avait du monde dans la salle, avec un peu plus de 300 personnes. De plus, une bonne ambiance régnait entre parisiens et provinciaux. Oui, provinciaux, car certains fans étaient venus de loin (Dijon, Tours, Rennes, etc.).

Revocation

Pour commencer la soirée, nous avions droit à un groupe peu connu des français, mais non moins talentueux : Revocation. Les jeunes américains, tout fraîchement signés chez Relapse Records, ont sorti l'année dernière leur 2ème album, 1er chez un label. Cet album a mis une claque à tous les connaisseurs de metal moderne / death / thrash. Et bien pour ses premiers pas sur le sol français, le trio s'en est vraiment bien sorti, face à une foule un peu clairsemée (moitié de salle). C'est tout d'abord les envolées guitaristiques de David Davidson qui ont frappées : une grande technicité, de la mélodie, beaucoup de démonstration. Pour connaître par coeur les morceaux, je peux dire qu'il s'est très bien comporté, commettant juste quelques erreurs peu fréquentes. Par contre, dans les clips vidéos du groupe, on le voyait grimacer. Si bien qu'on pouvait se demander si c'était fait exprès ou pas. Le concert a permis de vérifier qu'il grimace aussi en live. Dommage et pas joli du tout. Ensuite, le groupe avait opté pour une setlist homogène, avec autant d'anciens que de "nouveaux" morceaux. Ce fut un choix judicieux, beaucoup plus judicieux que le fait de ne pas vendre d'album au stand merch... Le trio s'est investi comme il faut sur scène, avec surtout l'envie et le jeu de scène du batteur Phil Dubois-Coyne qui ont impressionné. Au niveau du bassiste Anthony Buda, son jeu n'a pas été très étonnant. Du classique, même s'il s'est bien donné sur scène, mais c'est surtout dans son duo au chant avec Davidson qu'il a été convainquant : avec leurs deux voix, ils forment une paire intéressante, un peu comme plus tard dans la soirée le duo Gallagher - Beasley de Dying Fetus (sans la voix grave de Gallagher). Au final, on retiendra du passage de Revocation à Savigny qu'ils sont jeunes et ont un bel avenir devant eux.

Origin

Après la découverte Revocation, les fans rassemblés dans l'Empreinte ont accueilli un groupe bien plus connu et reconnu : Origin. Sauf qu'il y a quelques semaines, le groupe s'est séparé de son chanteur charismatique : James Lee. N'ayant aucun nouvel album à promouvoir, outre la joie de revoir Origin, l'attraction de la soirée a été le nouveau chanteur Mica "Maniac" Meneke. Mais le concert a plutôt mal commencé, avec un soucis de son pour Paul Ryan au début (pédale de distorsion qui a lâché). Celui-ci s'est rapidement énervé, faisant non de la tête, discutant avec les autres membres du groupe, faisant plein de fautes, avant qu'un technicien ne vienne le secourir. Le problème "résolu", le son d'Origin ne s'est que très peu amélioré malheureusement : comme toujours, on n'entend pas le bassiste Mike Flores... C'est bien beau de le voir jouer à une vitesse supersonique, mais on ne l'entendait pas... (au 1er rang, tout comme derrière). Aussi, la batterie de John Longstreth était un peu trop mis en avant, si bien qu'il semble que beaucoup n'aient pas été satisfaits du son globalement. Ce fut le seul gros point négatif de leur show, même s'il s'est amélioré à la fin du show. Sinon, au sujet du nouveau chanteur, mais il a surpris son monde : il tenait la route. Il est certes resté beaucoup plus sobre (dans tous les sens du terme) que James Lee, mais il a assuré comme il fallait. Il avait juste cette fâcheuse tendance à répéter le même geste : gueuler au micro, la main libre est en l'air et les doigts semblent attraper quelque chose d'invisible... On verra bien sa performance sur le prochain album du groupe, avec des paroles qui seront adaptées à lui, et non plus à James Lee.

Puis, le jeu de Longstreth aussi rapide sur ses fûts et à la double soit il, se veut ennuyant. Un batteur comme Williams (Dying Fetus) a donné bien plus l'impression d'être puissant plus tard dans la soirée, et le batteur de Revocation a été beaucoup plus démonstratif et énergique. Le public quant à lui a bien bougé, même s'il y a eu mieux après. Les premiers slammeurs sont apparus, et ça n'a plus arrêté jusqu'à la dernière note de Dying Fetus. Enfin, on peut dire qu'Origin a eu une bonne setlist, compte tenu du temps imparti, mais le show a donné l'impression de passer très vite.

Setlist : 1) Staring From the Abyss - 2) The Aftermath - 3) Vomit You Out - 4) Wrath Of Vishnu - 5) Finite - 6) Implosion Of Eternity - 7) Reciprocal - 8) The Burner - 9) The Beyond Within - 10) Perversion Of Hate - 11) Portal
 

Beneath The Massacre

Ensuite venaient les canadiens de Beneath The Massacre. Suivant le concert joué, c'étaient soit eu soit Origin qui était chargé d'être la dernière première partie de Dying Fetus, et à Savigny, ce fut Beneath The Massacre. Compte tenu des réactions du public, il semble que les québécois ont séduit la salle : beaucoup de pogos, de slams, et surtout un premier rang acquis à la cause de Beneath The Massacre. Elliot Desgagnés, le puissant chanteur du groupe, n'a pas hésité à tendre le micro à plusieurs reprises aux gens du premier rang pour qu'ils chantent à sa place. Côté basse, Dennis Bradley fut, comme toujours, plaisant à regarder : sur scène il se transforme , vit intensément sa musique en grimaçant et en tirant la langue. Dommage juste que les deux autres comparses du groupe fussent un peu plus discrets. Le guitariste Christopher Bradley a tout de même proposé des back vocals de qualité, Justin Rousselle a été excellent à la batterie, mais tous les deux n'ont pas beaucoup bougé. (Rousselle n'exprimant même rien). Au niveau du public, comme pour Origin, il y a eu de la bataille, et le son fut plutôt bon. Enfin, ça il faut ajouter que ça fait toujours plaisir de voir parler des québécois, même si parfois, un Maurizio Iacono (Kataklysm) est plus compréhensible par exemple. Automatiquement, l'intimité s'installe entre le groupe et le public. Au final, Beneath The Massacre a donné là un bon concert.

Dying Fetus

Après un bon début de soirée, des retrouvailles, et des bières, Dying Fetus est arrivé sur scène avec tout juste 5 minutes de retard. Rien de bien méchant, et il faut remercier l'organisation pour sa gestion, au poil, de l'évènement. Que dire de Dying Fetus... ça tue !

La setlist choisie pour l'occasion a été excellente, permettant de promouvoir un peu le dernier album des américains, Descend into Depravity, mais aussi de contenter les fans de la première heure avec d'anciens morceaux. Aussi, le trio a bénéficié du meilleur son de la soirée, ce qui a grandement facilité son travail de destruction massive à Savigny Le Temple. Individuellement, il n'y a rien à reprocher à chacun des membres. Il est loin le temps où le groupe était composé de 5 membres. Aujourd'hui, en trio, Dying Fetus a trouvé une stabilité et semble être plus efficace comme ça. John Gallagher, le leader à la guitare et au chant a fait un bon concert, fort de son charisme, de son chant guttural persuasif et seul à la 6 cordes. Son duo vocal avec Sean Beasley (basse) a été convaincant. Ce dernier, assez mobile sur scène, tout comme Gallagher, ont rendu le show vivant, contrairement à un Cannibal Corpse ou à un Vader par exemple. Enfin, Trey Williams à la batterie a été encore une fois excellent : au menu, il y avait de la puissance, de l'efficacité, et beaucoup d'envie (il n'a pas hésité pas à se lever, à motiver le public, notamment pour le rappel). Le public quant à lui en a bien profité, en montant notamment sur scène pour faire du stage diving ensuite. Nous pouvons adresser une mention spéciale au jeune (12-13 ans, pas plus) qui n'arrêtait pas de sauter et de slammer. Bref, une nouvelle fois, Dying Fetus est venu et a vaincu tous les autres groupes de la soirée. Il nous tarde de les revoir au Hellfest 2010 !

Setlist : 1) Praise The Lord - 2) Ur Treachery Will Die With You - 3) Eviscerated Offspring - 4) Absolute Defiance - 5) Epidemic Of Hate - 6) Homicidal Retribution - 7) Conceived Into Enslavement - 8) Your Blood Is My Wine - 9) Killing On Adrenaline - 10) One Shot One Kill - 11) Ethos Of Coercion - 12) Skull Fucked - 13) Grotesque Impalement -- RAPPEL -- 14) Pissing The Mainstream / Kill Your Mother, Rape Your Dog
 

L'empreinte et l'organisation de l'évènement ont bien été à la hauteur. Je reviendrai.