U-Zine

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Quoi de mieux pour fêter la sortie de leur nouvel EP que d'inviter des groupes qu'ils apprécient et de faire la fête dans son propre fief ? Rien, en effet. Alors quand Abyss a voulu saisir l'opportunité de rameuter du monde pour faire écouter les nouveaux titres de Against the Sea, ils ont d'abord pensé à leurs collègue de Ite Missa Est (dont ils partagent le batteur), de Benighted, et de Textures. Les Hollandais ont vite disparu de l'affiche pour laisser place aux franciliens de Kickback. Second revers de fortune, deux jours avant le concert, Kickback annule pour un problème avec leur guitariste. Peu importe, rien ne viendra gâcher la fête, et Abyss voit son créneau s'allonger. Et même si de l'aveu d'Alex, leur chanteur, ils n'y sont pas préparés mentalement, ils ont un sens inouï du devoir et vont tout donner.

La soirée commencera donc par Ite Missa Est, groupe francilien de death / hard core dont les sonorités sont résolument actuelles, tout autant que leur look short et casquette. Ils prennent leur rôle de chauffeurs de salle très à cœur et vont tout donner. Leur musique incite fortement à sauter partout et faire n'importe quoi, mais le public est timoré, il va falloir la quasi-totalité du set pour voir un frémissement de l'audience. Ça cogne, c'est brut et ça passe pas mal du tout. Ils sont plus que motivés donc on peut les attendre sur une plus grosse scène.

Pas de doutes, les stars de la soirée ce sont les musiciens d'Abyss. Ils viennent présenter leur nouvelle production : un EP nommé Against the Sea, prélude à un futur album dont la date reste inconnue. pour faire concept, ils se retrouvent « enfumés » avec, à mon goût, un peu trop de brouillard, on ne verra plus que des silhouettes pendant un moment, car l'évacuation de ces effets ne semble pas très performante aux Cuizines. Mais il ne faudra que quelques secondes pour que le quatuor mette en route une machine puissante, dont le son bien trop fort s'arrangera après un instant. Ils ont mis les bouchées double en invitant une violoniste pour parfaire l'ambiance et faire monter encore plus la pression. Abyss met en joie le public venu majoritairement pour eux. Ils en profitent pour annoncer que certains morceaux joués ce soir apparaîtront sur leur album, perspective assez plaisante. Le set est plus axé sur l'énergie que sur la technique mais des tréfonds de l'océan sortent parfois des instants de grâce où les musiciens font parler les harmoniques. On en aurait bien voulu un peu plus mais ils ont tout donné ce soir et le public sait qu'il y a encore un gros morceau à venir.

Benighted s'installe tranquillement au son de titres de raggae qui n'a pas l'air de laisser les musiciens indifférents (je plaisante). Mais une fois l'introduction lancée et la petite longueur pour trouver les bons réglages derrière eux, on sent le vent chaud du death grind souffler sur la scène. Bien sûr le chanteur et un des guitaristes sont sans chaussures, et le bassiste ira faire un petit tour sur les marches faisant face à la scène. La proximité avec le public sert l'intensité du concert. Pendant les moments de blast, on a l'impression que les Cuizines sont victimes d'un tremblement de terre. Ils nous sortiront même un nouveau morceau de leur chapeau : Swallow, avec un côté rock'n roll, selon eux. Ils vont réussir à rassembler et à faire bouger le petit public devant eux, dont quelques membres se sont déplacés spécialement pour eux. Ils font pousser des « cris de porc » sur Identisick et pogoter sur toute la fin du set. Benighted est un groupe pro avec un son carré et une attitude aussi chaleureuse qu'efficace. Quelques fans monteront sur scène mais pas de folie non plus. Rien à redire sur le set, si ce n'est un des micros de la batterie qui a commencé à grésiller à la fin su show, mais encore une fois Benighted a fait très mal !

tracklist :

Collapse
Grind Wit
The Twins
Forsaken
Saw It All
Swallow
Nemesis
Identisick
Invoxhate
Underneath
Foetus
Slut

Rien à redire sur le son, sur les lieux qui gagneraient tellement à recevoir une cinquantaine de personnes supplémentaires pour grossir l'ambiance. Mais loin des transports, loin de Paris, peu de salut, et c'est fort dommage au regard de l'énergie dépensée pour une production de qualité. Mention spéciale au bocal contenant des bouchons d'oreilles, objet ô combien précieux dans ce genre d'évènement et initiative ô combien heureuse pour les têtes en l'air que nous sommes. Petit point négatif : les photographes, il y en avait beaucoup pour une petite salle et une petite fosse. Que les gens prennent des photos, personnellement je m'en fiche, mais que les gens viennent se coller devant moi parce que l'angle est bon, ou bien passe un temps certain çà coller leur appareil au nez des musiciens, là c'est moins drôle. Mais des soirées « familiales » comme ça on n'en passe pas souvent, où rien n'est trop cher, il est facile de se garer, et surtout on a du bon, du très bon son !