U-Zine

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Rock The Nation, après avoir rempli les salles avec son Heidenfest (Finntroll, Primordial, Eluveitie, etc.) était de retour dans nos contrées avec le Metalfest : Mordib Angel - Kataklysm - Marduk - Keep Of Kalessin - Arsis. U-zine était présent durant les 2 dates de la tournée en France. Voici le compte rendu de la première d'entres elle à Paris - Elysée Montmartre.

Arsis : par Aghahowa

C'est dans une salle à demi remplie que les américains d'Arsis ont commencé leur show, tout heureux de faire partie d'une telle affiche pour leur toute première tournée européenne. Ayant sorti un très bon album cette année, We Are The Nightmare, les férus de death technique ont basé leur setlist sur cet album. Un changement dans le line-up avait été opéré avant la tournée : le bassiste Noah Martin a été remplacé par Nick Cordle et le nouveau batteur est David Kinkade (ex-Borknagar, Malevolent Creation). Et bien il faut dire que ces 2 nouveaux éléments ont donné entière satisfaction au leader Jim Malone (chant, guitare).
Sauf que 2 paramètres sont venus entâcher leur prestation : tout d'abord, le son était d'une piètre qualité, nous proposant une surenchère des basses et des doubles grosses caisses. C'est très dommageable pour un groupe pratiquant du death technique, qui plus est mélodique !
Puis, le second problème a été la communication du public parisien. Il y avait non seulement l'affluence moyenne durant leur passage sur scène, mais en plus, un manque de répondant flagrant des fans. Les nombreux appels au défoulement de Jim Malone n'y ont rien changé et ce dernier s'est résigné à la fin, se contentant de terminer le show et faisant son job. Je trouve malgré tout que ce leader a pas mal de charisme et est assez bleuffant dans son interprétation (chant en faisant des solos, des tappings). Je connais peu de musiciens capables de faire ça, je pense notamment à Dave Mustaine (Megadeth). Son collègue guitariste Ryan Knight est resté discret sur son côté, mais a lui aussi bien interprété ses parties. Arsis a livré une plutôt bonne prestation, malheureusement gâchée par un son dévastateur et un public froid.

Profitant de la pause, j'ai été faire un tour au merch, pour être heureux de constater que les articles en vente n'étaient pas hors de prix (je pense à Slayer, Cradle Of Filth notamment sur les dernières dates, dont les t-shirts coûtaient 10 à 15€ de plus). Mais comme le timing à Paris était très serré, les norvégiens de Keep Of Kalessin arrivaient déja sur scène.

Keep Of Kalessin : par Aghahowa

Là encore, comme pour Arsis, ils ont fait la part belle au dernier album Kolossus (et à l'exellent avant-dernier Armada). Et revoilà le mauvais son, encore plus sous l'influence des doubles grosses caisses qu'avant... C'était vraiment navrant, car je suis sûr qu'avec un son d'une meilleure qualité, la dimension épique des hymnes (c'est vraiment à ça que me font penser certains de leurs titres) de Keep Of Kalessin prend toute sa dimension sur scène (le morceau d'intro "Ascendant", "Crown of the Kings" en sont la parfaite illustration, avec des parties de guitares jouissives). Le public est toujours aussi mou, quoi qu'un poil plus répondant et la salle commençait à convenablement se garnir (j'estime à environ 800 personnes au final). La prestation scénique de Thebon (chant) a été excellente. Il a essayé d'être le plus proche possible du public, tout en assurant sa partie chant, mais c'est Obsidian C. (guitare) qui impressionne le plus.

Quand je pense qu'il doit assurer tout seul en live ce qui est joué à 2 en album, je me dis qu'il a fort à faire. Et bien il rempli vraiment bien sa tâche. Wizziac le bassiste (aux traits particulièrement efféminés, mais on s'en fiche) est resté dans son coin. Enfin, à la batterie, Vyl, a réalisé là une bonne performance, même si je n'aime pas trop son jeu purement en blasts (très rapides certes), qui manque de breaks et dont l'usage des cymbales pourrait être plus impactant. Comme pour Arsis, même si c'était un peu meilleur à déguster en live, Keep Of Kalessin a trop souffert d'un mauvais son pour pouvoir pleinement faire apprécier sa musique. J'ajouterais pour terminer que le faible temps de jeu des 2 groupes n'a pas joué en leur faveur non plus. On espère donc les revoir plus longtemps sur scène et dans de meilleures conditions.

Marduk : par Caacrinolas

1h45 de transport au lieu d’une demi-heure, une carte qui refuse de retirer, inutile de dire que je n’arrivais pas dans les meilleures dispositions pour ce Metalfest 2008. Ayant loupé les deux premiers groupes c’est devant un set déjà entamé de 2 titres que je revoyais avec plaisir Marduk. Du moins je le pensais… 4ème fois que je voyais Marduk ce soir là et 3ème fois que ça s’aggrave en live. Si la set list du soir est plutôt une bonne surprise avec des morceaux tel que « Untrodden Parths » ou encore « Infernal Eternal » force est de constater que l’on est bien loin des prestations datant de 3-4 ans auparavant.

Un batteur qui vous offre plus de pains que ma boulangère, un Devo qui semble plus embêté par sa basse qu’autre chose, un Morgan aux abonnés absents et vous avez là une prestation bien terne. Mais le plus dommageable dans tout ceci reste encore l’attitude de Mortuus aux antipodes totales de ce qu’il était lors de son arrivée dans le groupe. Désormais ça harangue la foule, ça remercie a tout va, ça fait participer le public… Pas que je sois contre, au contraire mais ça ne colle juste carrément pas à l’image du personnage et qui rend le show encore plus fadasse, attention au syndrome « Legion ». L’interprétation de la génialissime « Fistfucking God’s Planet » aura au moins le mérite de me réveiller, mais bien trop tard pour sauver ce concert d’un groupe qui perd de plus en plus en intensité aux fils des ans.

Kataklysm : par Caacrinolas

Et revoilà les petits québécois de Kataklysm. Malgré un dernier album plus que médiocre, il faut le préciser : Kataklysm tient encore son rang en live… Pour ceux qui apprécient la nouvelle période du groupe. Avec comme morceaux les plus récents des titres issus de « Shadows And Dust » soit 2002 il ne fallait pas être un fan de longue date pour apprécier pleinement ce set. Malgré tout il m’était difficile de cracher sur des titres tels que « Blood On The Swans » ou « Serenity In Fire ». Seulement voila, mis à part la somme toute classique « Prevail » les nouveaux titres de Kataklysm sont pour le moins soporifiques avec une mention spéciale pour la très chiante « Taking The World By Storm ». Le groupe, et en particulier son chanteur Maurizio ont toujours été très communicatifs sur scène, mais seulement voila actuellement s’en est vraiment trop… Entre les « Je veux voir la violence » répété facile 15 fois et le l’ultra risible « Montrez vos couilles » ça en devient vite lassant.

Dommage pour un groupe qui mettait tout le monde d’accord il n’y a pas si longtemps de ça, quelques anciens titres ne serait encore une fois pas de refus. Néanmoins, l'engouement du public a atteint des sommets durant la durant la soirée pendant leur show.

Petite remarque d'Aghahowa : j'apprécie à chaque fois de voir le batteur à l'oeuvre, avec ses gravity blasts à foison. C'est certes moins rapide que les autres de la soirée, mais ça a le mérite de changer un peu.

Morbid Angel : par Caacrinolas

Devant une soirée pour le moins maussade, il ne restait qu’un espoir, un des plus grands, si ça n’est LE plus grand groupe de Death : Morbid Angel.
Bon, leur réputation n’est CLAIREMENT plus à faire depuis longtemps, après plus de vingt ans de carrière. Le groupe revenait enfin en salle près de 4 ans après son dernier passage. Un seul mot pourrait à lui seul résumer leur concert : MAGISTRAL. Pas un seul moment d’ennui, pas une seul fausse note, pas un décrochage, juste un enchainement sans fin de tueries les unes après les autres. Visez plutôt : "Rapture" en ouverture, "Lord Of All Fever And Plagues" et son refrain dévastateur, "Chapels Of Ghouls" qui fait chanter toute une salle, un fin apocalyptique sur "God Of Emptiness", n’en jetez plus nous avons là la tuerie scénique de cette fin d’année.

Un mot sur les principaux protagonistes quand même, David Vincent aussi charismatique que sa garde robe est laide, un Sandoval tout simplement supersonique, un Trey Azagthoth d’une précision jamais vu personnellement en live et un Destructhor qui malgré sa discrétion à assuré le boulot comme un dingue. Une prestation écrasante et complètement magistral sur le reste de la concurrence. Le death est Morbid angel, Morbid angel est le death tout simplement. Maintenant vu la tuerie live qu’est "Nevermore" le nouveau morceau, on attend sagement le nouvel album et on ne demande qu’une chose : les revoir très vite.
Petit ajout d'Aghahowa : concert énorme en effet. Néanmoins, j'aurais aimé avoir une setlist moins proche de celle du Hellfest 2008. C'était la même, avec 1 seule morceau en plus ("Bil Ur Sag"). Par exemple, quelques morceaux de l'album Blessed Are The Sick auraient bien fait plaisir au public.

Setlist :1) Rapture - 2) Pain Divine - 3) Maze Of Torment - 4) Sworn To The Black - 5) Nevermore - 6) Lord Of All Fever & Plague - 7) Chapel Of Ghouls - petite pause - 8) Dawn Of The Angry - 9) Where The Slime Live - 10) Blood On My Hands - 11) Bil Ur Sag - 12) God Of Emptiness - 13) World Of Shit