U-Zine

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Votre serviteur est une loque, et en plus il ne sait pas lire une affiche, et ceci a pour conséquence que quand je me suis pointé à la salle Jean Vilar de Mitry Mory (au bout d'une ligne de rer francilien c'est pour vous dire si c'était loin!) et bien le festival Métal Zone avait déjà commencé depuis bien longtemps. Cette fois-ci le thème de ce festival de métal militant était le tri sélectif. L'organisation avait invité des associations et préparé des affichages. Pour une fois que l'on voit une initiative métalleuse responsable! En plus de cette sensibilisation sur la manière dont nous jetons (avec entre autre des double poubelles dans toute la salle), des stands de prévention sur les effets néfastes des drogues et de l'alcool était présents sur le site. Et d'ailleurs le public semblait assez réceptif aux animations proposées. Tant mieux, cela tend à prouver qu'on ne pose pas son cerveau avant de venir à une soirée métal!


Voilà je suis donc arrivé au moment ou Haive commençait son set. Ce sont, comme souvent pour ce festival des locaux, et ce seront sans doute les plus jeune de l'étape! En effet, ils ont l'air de lycéens prêts à en découdre avec le public quasiment tout acquis de la salle.



On pourra reparler plus tard des effets bénéfiques ou pervers de la sélection locale des groupes. La jeunesse du groupe n'enlève rien à son énergie et son talent. Le public les attend avec impatience et connaît apparemment pas mal de leurs morceaux, ce qui va les pousser à se défouler et de donner tout ce qu'ils ont dans le ventre! On mettra de côté les quelques petits soucis de batterie, il semblait que le batteur avait quelques problèmes pour caler son kit, et on sait qu'un kit qui fout le camp c'est dur à jouer! Mais il n'a pas perdu le nord et a continué à assurer. Quelques private jokes et des chansons super énergiques, Haive a vraiment du potentiel, on sent qu'ils ont encore pas mal d'expérience derrière eux même s'il y a quelques points à travailler (le jeu de scène de la bassiste est statique, dommage), une petite cohérence dans le groupe serait encore souhaitable mais franchement, je pinaille, j'ai vraiment apprécié cette musique aux accents core mais aussi très métal, avec une chanson qui rend hommage à Gojira, même si la parenté est toute relative, on sent que le groupe a été élevé aux bonnes références modernes et sait se les approprier, je serais maintenant curieux de savoir ce que tout cela donne sur albums, ce qui est une bonne chose chez moi! Voilà un premier bon concert, les gens ont vraiment apprécié, et peuvent aller se désaltérer!

Quand je parlais de groupes locaux et de leur aura, je voulais aussi mettre en avant le fait que les formations qui ne rentrent pas dans cette case ont un peu de mal à s'imposer dans ces festivals. On repense à la tête d'affiche du dernier festival Days of Decline et cette fois-ci on peut dire que le début du set de Jadallys aura fait les frais de cette situation. Les organisateurs ont à coeur de faire plaisir à toutes les oreilles et la musique proposée est plus que variée mais il faut reconnaître que ça ne marche pas de la même manière en fonction de l'horaire et des groupes venant avant et après. Alors après un épisode énorme dans les loges pour une prise de possession des toilettes entre le batteur de Bawdy Festival et la chanteuse de Jadallys, le groupe parisien peut se mettre en place et faire son show.



Visuellement, le concert est soigné, les musiciens ont un concept assez sombre qu'ils veulent et réussissent à mettre en place. Leur musique, desservie par un son plus que correct est à la croisée du prog, du heavy et de l'extrême. Ils sont venus défendre leur nouvel album Labyrinthes et il me semble qu'un bon nombre des morceaux qu'ils auront joué ce soir en sont issus. La curiosité va attirer les métalleux qui vont petit à petit s'agglomérer devant la scène, se prenant au jeu. Le set sera carré, pro et très agréable, le quartet a pu libérer son métal moderne et à U-zine on ne s'en arrêtera pas là!

Mais les stars de la soirée, ceux pour qui le maquillage est de sortie, ce sont les horribles clowns de Bawdy Festival. Ils ne respectent rien, même pas l'écologie, ils sont là pour foutre un gros bordel et vont bien faire passer leur message. C'est clair que la scène est taillée pour eux et qu'ils en font plus que bon usage. Le show est hyper visuel, costumes et tronches de clowns, ils jouent la provocation à fond et surtout quand ils se mettent à jouer ça cartonne énormément!



Ils nomment leur musique Clown Core et Core ça l'est jusqu'au bout des chapeaux à grelots: de la grosse guitare, plusieurs chanteurs, une batterie qui poutre bien, des textes hurlé ou rappé, et du jump à gogo! Le clavier se la joue fanfare de cirque, un peu surmixé au début mais le son, sans être démentiellement fort est bien puissant, et dans le pit ça fait n'importe quoi, les gens se défoulent pour le plus grand plaisir du groupe qui aimerait encore plus de bazar. Le groupe joue sur son armée de clowns venus peupler le pit et n'hésitera pas à plusieurs fois les haranguer, car la journée a du être bien longue pour certains et la débauche d'énergie bien là et donc la fatigue s'accumule. La setlist avait tout de même l'air bien connue des gens et le groupe sait exactement où il met les pieds, c'est rôdé et carré, rien à redire. Le concert sera à mon avis bien court, sûrement du à des exigences du festival qui a commencé et terminé assez tôt pour que les gens venus de loin puissent reprendre le RER (merci les joies de la vie parisienne).

Alors au final une soirée toujours aussi sympathique, des groupes qui se donnent pour un public qui leur est tout acquis, l'initiative est plus que bonne et on a déjà pris rendez-vous pour la prochaine édition le 30 mai à Brie Comte Robert toujours dans le 77! d'autres photos toutes aussi laides mais illustratives de la soirée par ici.