Muse (listenning session)
Club de l'Etoile - Paris
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Après un premier meeting à Londres début Mars, où le trio anglais avait donné rendez-vous à la presse internationale pour leur faire écouter les premiers morceaux de leur nouvel album – encore sans nom à l’heure où j’écris ces lignes -, Muse remettait ça en exécutant une courte tournée promo passant par la France à la fin du mois de Mars dans le but de faire écouter en intégralité le successeur d’Absolution et de répondre aux questions des journalistes français.
C’est ainsi que votre fidèle serviteur s’est retrouvé en ce Mercredi 29 Mars convié à l’écoute de ce nouveau disque. Les anglais ne faisant pas les choses à moitié, ce n’est pas dans les locaux de la Warner que nous fûmes conviés comme ce fut le cas pour les écoutes des derniers Chimaira & Slipknot (Roadrunner) ou KoRn (EMI), mais dans un cinéma parisien près des Champs-Elysées réservé aux projections privées.
Confortablement assis dans nos fauteuils, nous voilà prêts à décoller pour environ trois quarts d’heures de musiques cosmiques et planantes avec comme seul repère le sobre logo de Muse fièrement projeté sur l’écran blanc du cinéma.
11 morceaux plus tard, nous voilà redescendu sur terre parmi le commun des mortels en ayant toujours ce sentiment d’avoir rêvé les yeux ouverts durant toute l’écoute. Alors quid de ce nouvel album ? Et bien, tout d’abord, ce nouvel opus est sans doute celui qui marque la césure la plus grande avec son prédécesseur tant le groupe est allé loin dans les nouvelles expérimentations. La fin d’Absolution laissait prévoir une certaine nouveauté et bien la voilà !
A l’égal du précédent, le groupe dispose toujours d’une superproduction impressionnante de puissance. Cependant, au lieu de mettre en exergue le piano de Matthew Bellamy, le groupe à décidé de plus appuyer sur les guitares et les sons électroniques, nous plongeant ainsi encore plus dans un univers spatial , un peu à l’égal de la fin de Space Dementia .
Les influences se diversifient tout au long de ce disque allant d’un rock psychédélique à des influences allant de Depêche Mode à The Strokes en passant par les Pink Floyd, Prince, Rage Against The Machine voire, pour être extrême les Daft Punk ! Les guitares sont tantôt agressives, tantôt suaves et acoustiques, tantôt flamenco…
Bref, Muse surprend, déroute notre écoute, et nous pond ici un pavé à la fois très hétérogène et pourtant parfaitement homogène. Je m’explique !
Première constatation, aucun single n’arrive à sortir véritablement du lot, si ce n’est peut-être Starlight et son refrain au piano ou la très 80’s Supermassive Black Hole. L’album s’écoute comme un tout, c’est une sorte de voyage, de rituel musical qui nous transporte de Take A Bow à Knights Of Cydonia avec un début très rythmé, enlevé. Puis, dès A Soldier’s Poem, le rythme se ralentit brutalement, nous voilà transporté dans un nouvel univers plus couvée, plus romantique. Ce titre, servant de transition, aurait presque eu sa place dans une Bande Originale de film lors d’une scène parlant d’Amour avec un grand A.
Dans la continuité de cette sorte d’interlude, le trio anglais poursuit son voyage au ralentit avant d’embrayer sur une montée en puissance petit à petit, remettant Muse dans le droit chemin du rock qu’ils ont su si bien composé auparavant. L’intensité musicale trouvera son point d’orgue avec un titre encore non nommé pouvant presque faire penser à Terror 2000 pour son côté barré – le côté thrash en moins, naturellement ! - et agressif.
Notre voyage touche à sa fin, on pense avoir tout vu, tout entendu, mais que nenni ! Les trois derniers morceaux sont d’un genre totalement nouveau avec une ambiance très latine qui s’instaure mélangeant rythmique espagnole et argentine. Ainsi, City Of Delusion nous surprendra de par son intro typée flamenco où la présence d’une trompette ! Oui, vous avez bien lu, Muse s’essaye à de nouveaux instruments !
Enfin, l’album se conclut avec Knights Of Cydonia, sorte d’épopée épique moderne où le groupe s’est fait plaisir en incluant en guise d’introduction divers bruits variés allant de sons de vaisseaux spatiaux à ceux de chevaux en passant par des sortes de tirs au pistolet laser.
Muse a donc su évoluer une nouvelle fois par rapport à leurs trois précédents albums. Pour ma part, je me défends pour l’instant d’émettre un avis tranché sur le disque. Car un album de Muse, il faut prendre le temps de le disséquer, de l’intégrer, de le digérer avant de pouvoir émettre un quelconque avis objectif !
Quant à vous, pour vous faire votre propre opinion, il vous faudra attendre le 3 Juillet 2006.