Nile + Unleashed + Pungent Stench + Behemoth + Belphegor + Incantation
La Locomotive - Paris
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Le retour de l’été 2005 annonce du lourd, du très lourd ! Mais s’il y avait bien un concert à ne pas louper, c’était le Harvest Festival. Une affiche de rêve : Nile, Unleashed, Hate Eternal, Behemoth, Incantation et Blood Red Throne. Malheureusement, pendant l’été, deux groupes ( que je convoité beaucoup ) ont annulé. Ainsi, Blood Red Throne et Hate Eternal furent remplacés respectivement par Belphegor et Pungent Stench.
Une fois arrivé à La Loco, quel plaisir de retrouver tant de chevelus ! Ce n’est pas pendant les vacances estivales que l’on va croiser un groupe de fans de métal extrême. Mais ma joie fut rapidement calmé, car étant venu 2 heures en avance pour effectuer deux interviews, Nile et Behemoth ( nous avons d’ailleurs pas pu faire celle-ci ), on nous indique qu’il faut revenir 2 heures plus tard…
Il est donc 16h quand les portes s’ouvrent. Un rapide coup d’œil au stand merchandising et hop, une moissonneuse en pleine face. Je parle bien sûr d’Incantation ! Même si Belphegor était prévu pour cet horaire, ce sont les américains qui prirent le rôle du premier groupe. Les trois membres du groupe ont envoyé la sauce, ça c’est indiscutable, mais un son plus net et une voix moins linéaire aurait surement arrangé les choses. On a pu observer que le batteur possède une force de frappe assez impressionnante. Pour permettre au chanteur de vociférer à gauche et à droite, il y avait un micro de chaque côté de la scène, et j'ai trouvé ça un peu bizarre ( comique ? ). Le groupe m'a bien secoué mais on peut pas dire que j'ai été marqué par leur prestation.
Ayant loupé le début du concert de Belphegor, pour cause d’interview avec Dallas de Nile, c’est une fois le set bien entamé que j’ai pu enfin voir ce que donner ces messieurs. Leur prestation fut bien mieux que ce à quoi je m’attendais, mais sans pour autant me faire jouir. Le batteur est, comme la rumeur le dit, un monstre, mais je n’ai pas trouvé pour autant que c’est une pro au niveau de la technique. En vitesse, il n’y a rien à redire, mais question diversité, c’est un peu moins ça tasse de thé. Le pit est des plus enragé, pour une musique qui en est tout aussi frénétique. Mais le meilleur arrive...
C'est ensuite à l’un de mes petits chouchous de la soirée de faire son apparition, Behemoth. Un show époustouflant… mais sans risque. D’une part, car la playlist était quasiment la même qu’au Fury Fest, quelques mois auparavant, et d’autre part, parce que la moitié de la playlist était portée sur leur nouvel album qui s’est vendu comme des petits pains. La batterie est toujours autant impressionnante, et Nergal, toujours avec son charisme hors norme. Au niveau du chant, les deux guitaristes et le bassiste assurent les parties vocales avec une parfaite aisance. C’est ainsi que "Sculpting The Throne Ov Seth" ouvrit le bal, suivit de (entre autres), "Antichristian Phenomenom", "Conquer All", "Slaves Shall Serves", "As Above So Below"… Le set s’achève avec la combinaison de Dragon Ball Z de Nergal sur le titre "Chant for Eschaton 2000". Leurs tournées incessantes commencent à porter ses fruits avec un public majoritairement rallié à la cause du groupe.
Prendre la place d’Hate Eternal n’est pas une chose facile, surtout quand le remplaçant d’un des groupes les plus violents du circuit métal actuel, n’est pas du brutal death. C’est donc sur Pungent Stench que le destin s’est jeté et ils sont loin d'avoir le public en poche. Evidemment, bon nombre de spectateurs (enfin, ceux qui sont restés pendant leur show) furent un peu déçu par rapport à la claque qu’ils croyaient se prendre avant l’annulation d’HE. Pour ma part, le groupe fut sympa à écouter mais ils sont loin de m'avoir convaincu au point de me mettre à leur discographie. Le chanteur avait des allures et des positions parfois… très rock’n’roll. Des petits mouvements du bassin, ainsi que le levé de jambe tel Angus Young, peu s’y oserait dans le death/thrash. La formation finit son set par un "Viva La Muerte", et en conclusion, j'aurais passé un moment agréable mais sans plus.
Les vétérans de Unleashed entrent enfin sur scène et ont exécuté un show remarquable. Même si c’était le groupe le plus vieux du festival, ce n’était pas une raison valable à leurs yeux, pour ne pas nous en mettre plein la vue. Cela faisait bien longtemps qu’ils n’étaient pas passés par nos contrées, et le public le fait savoir ! Les hits du groupe fusent tels que "Death Metal Victory", "Don’t Want to Be Born" ou encore l’excellent, "Never Ending Hate". Johnny Hedlund, le frontman chanteur/bassiste, entretenu de très bons rapports avec la fosse, mais en a fait un peu trop lors des chœurs comme par exemple ceux de « Never Ending Hate ». Je crois que tout le monde dans la salle a été agréablement surpris de la prestation des gaillards, et nombreux en redemandaient.
La tête d’affiche qui va suivre n’en ait pas pour le moins énorme, puisqu’il s’agit de l’un des meilleurs groupes de la scène extrême actuelle, je parle bien évidemment de Nile. Ces derniers disposaient d’un son un peu moins bon que celui qu’il avait eu lors de leur passage quelques mois plus tôt, au No Mercy Festival, mais ils étaient bien décidés à nous mettre une grosse claque. Sur le set en lui-même, rien à redire... Une entrée en matière magistrale avec "The Blessed Dead", "Execration Text" et "Cast down the Heretic", en plat de résistance "The burning pits of the Duat", "Sacrifice unto Sebek" ou encore "Masturbating the War God", et pour finir, en dessert un petit "Black Seeds of Vengeance". Une setlist bien ficelée, et une prestation de la part des membres impeccable ; Karl et Dallas se renvoyaient les soli avec une aisance déconcertante, le nouveau bassiste est accro de l’hélicoptère avec sa chevelure, et enfin, Georges Kollias, toujours surprenant de vitesse et de technique.
Les « problèmes », si on peut appeler ça de cette sorte, viennent plutôt du public. En effet, en ce dimanche soir, la fosse était des plus molles. Même s’il est évident que la musique de Nile est trop rapide pour avoir un pit déchaîné, une fosse un peu plus énergique n’aurait pas fait trop de mal. Sinon, un incident est survenu entre un slameur qui tentait de monter sur scène et Karl Sanders, le titanesque guitariste. Le slameur s’étant plaint que Karl l’avait frappé pour lui dire de ne pas monter sur scène. Comportement à première vue inadmissible, mais il faut savoir que le matériel dont dispose Nile sur scène est très onéreux, et que le groupe n’a pas envie que son matos se fasse détruire par un quelconque slameur. Evènement rapidement calmé par la sécu qui est directement intervenue…
Même si certains trouvent Nile chiant sur scène, je dois admettre, une fois de plus que j’ai pris une claque monumentale de la part d’un des groupes que je respecte et admire le plus !
Après 7 heures de gros son dans les esgourdes et une petite distribution de flyers à la sortie pour notre webzine, s’est avec plaisir que l’on retrouva l’air frais de l’extérieur… Au final, les groupes qui ont retenu mon attention sont, bien sûr Nile, suivit de Behemoth et Unleashed. Un week-end qui s’achève donc sur une petite après-midi au calme, rien de mieux pour commencer la semaine.