Bloody Pride
Thomas
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Alors que nous avons récemment chroniqué -et aimé- leur premier album Unleash Your Wrath, les français de Bloody Pride nous ont accordé une interview pour nous parler un peu d'eux et mieux apprendre à les connaître.
Salut Thomas. Peux-tu présenter Bloody Pride aux lecteurs d'U-zine ?
Bloody Pride est un groupe de death metal mélodique créé en 2009 par Philippe (chant, guitare) et moi (batterie) suite au split de notre ancien groupe Locked In Syndrome. On s'est fait la main en matière de composition ensemble à travers deux EP non-publiés jusqu'en 2011. Durant ces deux années nous avons pu définir notre style. On a rendu notre musique plus agressive, plus « death metal ». Nous avons ensuite cherché des metalheads pour nous accompagner et avons rapidement déniché Antoine à la guitare puis, un an plus tard, Tim à la basse. Ayant des idées bien précises quand au chant que nous voulions pour Bloody pride Philippe s’est mis au chant au début de l'année 2013.
Quelles sont vos principales influences ?
Comme tout groupe, nous avons des influences très variées. Le style d'aujourd'hui est particulièrement marqué par le death d'At the Gates. D'autres groupes comme Gojira, Soilwork, ou encore Hypocrisy y sont pour beaucoup dans cet album. D’une manière générale toutes les groupes qui nous hérissent les poils!
D'ou vous est venue l'idée de nommer votre groupe "Bloody Pride" ?
Ce nom est venu après une centaine de propositions rejetées ! Philippe a trouvé intéressant de transposer le concept de l'hybris de la mythologie grecque à l'être humain actuel. Bloody Pride signifie « orgueil fatal », qui est la définition même de l'hybris des héros grecs qui en bavent avant de claquer pour leur propre gloire. Chaque être humain se regarde le nombril, et cela finira par causer sa perte et celle de l'Humanité entière.
Vous semblez apporter un soin particulier à la rédaction des textes de vos chansons. Qui les signe? Quels sont les thèmes abordés ?
C'est Philippe (chanteur-guitariste) qui les écrit. Il ne se considère pas du tout comme parolier dans l'âme mais s'efforce de soigner les textes. Si le fond est important, il faut aussi que la forme « sonne » et colle à la musique. Les thèmes recouvrent certains vices de l'Homme comme l'addiction (Dying from the Inside), l'auto-destruction (My Great Scars), ou encore l'apathie (Unleash your Wrath). D'autres textes abordent des thèmes de société comme la guerre (Atrocious Remembrance) ou la vaine quête d'un sens de la vie (No Sense for Life). Les textes sont légèrement imagés mais sont tout de même très directs et laissent peu de place à l'interprétation, ce qui est notre but.
D'ailleurs, peux-tu m’en dire plus sur le processus d’enregistrement et d’écriture de l’album ? Etes vous allé en studio ?
L'écriture de l'album a commencé en 2011. Philippe enregistre et m'envoie ses propositions de morceaux à la guitare, puis on en parle tous les deux afin de confronter nos idées d'améliorations (ou parfois pour jeter des compos entières!) et trouver des compromis sur la structure et l’atmosphère que nous voulons créer. Ensuite c’est le jeu inverse, je propose mes idées de batteries à Philippe qui les passe au crible. Une fois le squelette du morceau finalisé Philippe compose les textes et crée ses lignes de chant. Vient le moment de présenter la composition au reste du groupe afin de la faire prendre vie. Les lignes de basses sont composées en répétition par Timothée. C’est n’est qu’après ce processus que sont composés les solos par Philippe et Antoine. C’est très difficile d'un côté de composer seul car on a rarement suffisamment de recul, mais ça l'est encore plus de composer à 4 car alors les compromis sont quasiment impossibles à trouver. Nous avons fait le choix de se mettre sur la gueule à deux!
Pour l'enregistrement, nous avions peu de budget. C’est donc du fait maison à 80%! On a enregistré la batterie chez moi avec une batterie électronique connectée au logiciel Superior Drummer. Toutes les parties de drum ont été jouées afin de garder intacte les vélocités et le côté naturel. Ensuite, on a enregistré les guitares rythmiques et leads puis la basse chez Philippe grâce au Torpedo Live de chez Two Notes qui est un excellent produit. C'était très difficile d'enregistrer seuls car nous découvrions les subtilités de l'enregistrement sur le tard, mais ce fut une expérience enrichissante.
Le résultat obtenu était encourageant. Marc Krauth, du Studio Pangos en Alsace, a alors mis la touche finale à l’album en acceptant d’enregistrer la voix de Philippe, de mixer et de masteriser notre album. Le résultat nous plait beaucoup, Marc a su répondre à nos attentes d’une manière très pro, nous le remercions encore.
Vous n'avez pas encore de label. Est-ce l'un de vos objectifs à court terme ?
Oui, il s’agit d’un de nos objectifs. Nous avons effectivement envoyé des demandes à plusieurs labels. On croise les doigts pour que l’un d’entre eux se propose de promouvoir notre travail.
Votre musique est principalement basée sur le jeu de guitare. Est-ce une volonté de mettre en avant les guitares ?
Ce n'est pas vraiment une volonté mais comme le compositeur est un guitariste, c'est finalement ce qui arrive ! C'est le squelette du morceau, celui à partir duquel on construit tout le reste. Avant, nous mettions du synthé dans nos compos mais on est revenu aux « basics » du death! Souhaitant un côté mélancolique prononcé nous avons développé les jeux de guitares harmonisées et leads.
Quels sont les retours que vous avez eu à propos de cet album ?
Nous n'avons eu que des retours positifs et très encourageants. Pour chacun de nous, c'est la première fois qu'on concrétise et aboutit vraiment un projet et cela a demandé un travail acharné. C'est donc une très belle récompense. Ce qui est marrant, c'est que même les non-initiés au metal y trouvent leur compte alors que je pense que notre musique reste plutôt agressive et sans concession. On espère vraiment que les gens auront longtemps du plaisir à écouter notre musique.
Avec le recul, êtes-vous pleinement satisfaits de cet album ou vous aimeriez revenir sur quelques éléments ?
Certaines critiques ont soulevé un point très juste : le manque de folie. Ce premier album, même s'il correspond parfaitement à notre identité à ce jour, était aussi un moyen pour nous de se faire la main et de s'imprégner des codes du style. Nous comptons pour la suite plancher sur le développement des points qui font notre personnalité et les mettre davantage en avant. Cela étant dit, il n'y a rien que nous regrettions dans cet album qui est pour nous un passage obligé pour mieux définir les contours de Bloody Pride.
Le death mélodique est un style dans lequel pléthore de groupes évoluent. A votre avis, quel(s) élément(s) peut faire de vous la relève d'un style parfois un peu trop redondant ?
Effectivement il est très difficile de se démarquer des autres groupes tout en respectant le style. Je pense que notre côté sombre malgré l'absence de synthé, le jeu des harmonies entre les guitare qui seront développées par la suite, les leads et les solos peu nombreux dans le style actuellement peuvent faire la différence. Mais ce qui est important, c'est l'univers du groupe qui doit être à part. Il est créé à partir des compos, mais pas seulement...
Quel est l'avenir à long et court terme de Bloody Pride ? Quelles sont vos prochaines échéances ?
Nous venons de reprendre la composition et nous allons vous proposer de la musique encore plus percutante avec un univers plus développé et plus original qui est le nôtre.
Merci pour cette interview Thomas. Un mot de la fin pour nos lecteurs ?
Est-ce que vous êtes CHAUDS ???
Merci à Thomas d'avoir accepté et cette interview, pour son temps et sa disponibilité.