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mercredi 13 juin 2012

Psygnosis

Rémi, Jeremy et Anthony

U-Zine

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Psygnosis commence à se faire une réputation dans la scène Metal Française. Sa musique qui ne ressemble à aucun autre groupe n'a pas fini de nous charmer. Entretien avec un groupe nouveau qui a beaucoup grandi depuis Phrases.

Les choses ont évolué depuis 2009 et Phrases, d'un one man ban, Psygnosis est devenu un vrai groupe. Dès lors, comment se passe la phase de composition ? En groupe ? Ou c'est toujours Rémi qui compose tout ?

Rémi : Et bien nous n'avons jamais vraiment eu la même méthode pour un morceau jusqu'à présent. Soit j'arrive avec un morceau tout fini et on voit ensemble ce qu'il y a à changer, à virer, à rajouter, à arranger, soit j'arrive avec une parcelle de morceau et on voit ensemble comment le développer. Bien souvent on jette purement et simplement le morceau car on ne trouve pas ça assez bien (on a du jeter plus d'une vingtaine de morceaux fini pour Anti-Sublime, et presque autant de parcelles). Donc tout n'est pas de moi sur Anti-Sublime, Jérémy fait ses propres parties basses, et notre second guitariste de l'époque, Elie, avait aussi composé quelques petites parties. Anthony étant arrivé après la phase de composition il n'a pas pu vraiment apporter sa patte, même s'il s'est très bien imprégné des morceaux. Pour le deuxième album on essaie de changer un peu cette méthode pour que ça devienne plus collectif, en vraie cohésion de groupe, l'un des nouveaux titres a été entièrement composé avec nos trois têtes et nos trente doigts, on s'était enfermé ensemble un week-end complet à bosser sur un seul et même titre, ça a porté ses fruits et je pense qu'on réitérera l'expérience.



A travers l'album, on sent Psygnosis plus sûr dans ses choix. Est-ce le fruit d'être devenu un vrai groupe ou alors, est-ce la personnalité de Rémi qui a pris en assurance ?

Rémi : Je pense que c'est surtout le fait d'être entouré, d'avoir d'autres avis. Ca m'a aidé à me canaliser. Et puis on a tout les trois les mêmes objectifs, on sait ou on veut aller, on sait ce qu'on veut transmettre, on sait ce qu'on veut partager et montrer. Et puis, forcément, j'ai mûri.

Jérémy : On peut juste dire que Psygnosis, c'est un groupe dorénavant.

Rémi :Psygnosis ce n'est plus un truc qui m'appartient, c'est un truc à nous.



Votre album s'appelle Anti-Sublime, quelle est la signification derrière tout ça ? Parce que pour quelque chose qui ne se veut comme le contraire du beau, vous avez de ces passages bien sublimes à l'image de « Wake Up ».

Jérémy : 'Anti' ne veut pas spécialement dire contraire, mais opposé. L'opposition reste sur le même axe, un peu comme ombre et lumière, il faut donc bien que ça brille pour assombrir un peu les choses, et inversement.
Après, ça colle bien avec notre idée de Psygnosis en général je trouve, pas spécialement de code , pas de batteurs, pas de conformisme...

Rémi : En fait, chacun dans nos vies personnelles, on a du s'intégrer dans cette société formatée avec nos gueules de bourrins, nos tatouages et nos longs cheveux. On a pu voir à quel point, même intégré on peut faire réagir juste avec nos tronches. Dans une société où tout doit être beau, bien fait, propre sur soi, bien sage. Le 'Sublime' du titre c'est un peu pour ça, c'est une façon d'aller encore plus loin que le 'beau', ce que tout le monde veut. Nous on voulait aller à l'inverse de ça.

Jérémy : Du contre-courant en fait !



J'ai vu que vous aviez eu recours à un violoncelliste pour l'enregistrement de « Loosing Zeppelin » , titre bonus d'Anti-Sublime. Comment voyez-vous le futur de votre Musique? Encore plus éclectique?

Rémi : Difficile à dire, l'éclectisme n'était pas l'idée de départ, c'était plutôt de pouvoir jouer la musique qu'on voulait sans devoir se faire chier à rentrer dans une case. On écoute tous des choses différentes, et on a chacun envie de jouer la musique qu'on écoute, le dénominateur commun restant le Metal car c'est quand même cette base qui nous prend aux tripes. Donc pour l'avenir on va pas essayer de rendre ça encore plus varié, c'est pas le but, si un jour on a envie de placer un passage coldwave on le fera, ou une partie grindcore, ou une partie blues, on ne veut pas se donner de barrière, ni de limite. Après, on aime jouer et composer de longs morceaux donc je pense que ça restera dans cette optique, ça fait partie du concept de base, de tout mélanger dans de longs titres, et on aime beaucoup manier l'électronique donc je pense que ça aussi ça restera assez présent. J'espère qu'on ne s'éloignera pas trop de cette idée et qu'on fera des morceaux encore meilleurs à l'avenir.

Jérémy : Moi j'aimerai beaucoup que l'on travaille un peu plus les samples et particulièrement les percus, un peu plus indus par exemple, mais ça doit encore mûrir.

Rémi : Pour notre camarade violoncelliste, Raphaël Verguin, c'était un fan de Psygnosis qui nous avait contacté pour participer au projet. On a vu qu'il était super sympa, et qu'il jouait très bien, avec de bonnes idées. On a essayé, ça collait, et on fera encore appel à lui à l'avenir, peut-être même autre part qu'en studio !



Vous êtes désormais un groupe live. Ce n'est pas trop dur de jouer avec autant de samples derrière ? La batterie programmée doit, en plus, demander une concentration de tous les instants, non ?

Rémi : Je ne trouve pas que ce soit plus difficile que de jouer avec un vrai batteur. Comme dans n'importe quel autre groupe, s'il n'y a pas de travail derrière, c'est dégueulasse, et nous, on répète sans arrêt, on est vraiment à fond, c'est notre priorité à tous dans nos vies, Psygnosis. L'absence de batteur nous oblige à avoir un visuel très marqué pour le live, c'est pour ça qu'on a intégré les lasers, ça colle à notre image « électronique », et qu'on essai d'occuper au maximum l'espace sur scène et en se donnant à fond. C'est aussi beaucoup de travail tout ça, et on a encore beaucoup d'idées pour l'avenir.

Jérémy : En fait c'est plutôt cool, on peut jouer partout, seul, à deux ou a plusieurs en condition live. L'année dernière je répétais l'album face à l'océan les pieds sur le tableau de bord d'un camping-car.

Anthony : personnellement, quand j'ai intégré le groupe et que j'ai appris que la formation ne comprenait pas de batteur ça m'a paru étrange les premières répètes mais tu te rends vite compte que tu n'as plus de limites pour composer. Pour ce qui est du live, il y a forcément des pains de temps en temps mais à force de boulot et de répètes, on a vraiment confiance les uns envers les autres et au moment de monter sur scène on sait que ça se passera bien.



Le risque est que tout sonne un peu bordélique. Est-ce que les retours de vos lives vont dans ce sens ou sont-ils élogieux ?

Rémi : La majorité des retours sont très positifs, surtout sur l'ambiance et l'énergie dégagée. La critique négative qui revient le plus est pour cette absence de batteur, mais c'est notre différence, on assume, on ne veut pas être un groupe comme les autres. Avoir un batteur pour faire « comme tout le monde » ou « parce que dans le métal il faut un vrai batteur », ça m'emmerde. Je me rappelle de quelqu'un qui avait critiqué Putrid Pile parce que le mec arrive avec juste sa gratte et fait du brutal death tout seul sur scène avec sa boîte à rythme, en disant « ouais, il a rien compris au métal ». Moi je trouve qu'il a des couilles ce mec là. C'est le genre de critique qui me donne encore plus envie d'aller à contre-courant. Pourquoi on devrait encore s'uniformiser dans un mouvement ou le conformisme est sans cesse critiqué ?

Anthony : Les retours sont généralement très bons, ce qui ressort à chaque concert c'est que dans un premier temps on intrigue l'auditeur par l'ambiance, les attitudes que l'on dégage sur scène et ce dernier se laisse finalement emporter, il découvre notre univers.

Jérémy : C'est justement là qu'on justifie le terme « électronique », nous ne sommes pas un groupe Rock n 'Roll, parce que sans batteur c'est impossible !
Je n'ai pas encore senti de côté bordélique, on a beaucoup travaillé et on travaille encore beaucoup. En fait, Psygnosis est travaillé en groupe (Rémi et moi au début) depuis la semaine suivante de la sortie de l'Ep Phrases, donc ça porte ses fruits sur scène.



Vous continuerez dans le futur avec cette batterie programmée ou êtes-vous à la recherche d'un vrai batteur ?

Jérémy : Pour l'instant nous n'avons pas de projets d'intégrer un batteur humain. Cependant, notre travail de batterie reste « vrai ».



Comment avez-vous eu l'opportunité de réaliser le clip de « Compression » qui plus est pour un titre de neuf minutes ? C'était une volonté depuis le départ ou alors, cela s'est fait comme ça ?

Jérémy : C'est un véritable choix afin d'exprimer notre image live qui, je pense, est une de nos forces, ce n'est pas une opportunité, nous avons demandé à notre ami Mehdi Kahdouj de nous filmer et de laisser cours à son inspiration pour le montage. Nous en sommes ravis !

Rémi : Pareil pour la longue durée du clip. Au départ on voulait partir sur FIIIX, j'avais proposé de la raccourcir, que ce soit plus facile tu vois. Puis mes camarades m'ont convaincu que... « fuck » ou s'en fout, on y va à fond. Et puis comme on commençait vraiment à se bouger à fond pour les lives on a finalement axé le clip là-dessus, sur un morceau en adéquation avec cette idée. 9 minutes qui montrent ce que l'on peu dégager sur scène !



Quels sont vos projets dans un futur proche ? Des concerts de prévus ? C'est le moment pour la publicité!

Rémi : Dans un premier temps c'est surtout la sortie physique d'Anti-Sublime courant Juillet, avec un tout nouvel artwork, réalisé par le très talentueux Okiko. Avec un morceau en plus par rapport à la version digitale.

Anthony : Le site va également être entièrement remis à jour avec un espace dédié aux fans, sur lequel ils pourront directement partager les photos, vidéos, remixes, covers ect. On souhaite vraiment développer une communauté autour de Psygnosis et faire en sorte que les gens qui viennent nous voir ne soient pas seulement spectateurs mais aussi acteurs (Comme c'est arrivé avec Raphaël le violoncelliste).

Rémi : La moitié du deuxième album est composée.

Jérémy : Nous pouvons d'ores et déjà annoncer que nous jouerons à Marseille le 13/10/12, et pas mal d'autres dates sont en négociations (Belgique, Côte Ouest de la France avec Offending...)
Après cette première expérience volontaire sans label, nous allons maintenant ouvrir nos portes à ces derniers, nos attentes pour Psygnosis grandissent. Donc, en recherche de label !

Merci à Rémi, Anthony et Jérémy