Mhönos
le groupe
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Formation énigmatique, musique énigmatique, concerts énigmatiques, il était donc temps de lever un peu le voile avec la formation Drone qui monte, qui monte... Mais qui nous descend le moral dans le même temps.
Voici un peu plus d'un an qu'on ne s'était pas entretenu à propos de Mhönos. A l'époque, vous veniez tout juste de passer d'un one man band à un monstre à cinq tête, désormais vous êtes six. Peut-on faire le point pour ceux qui n'auraient pas suivi sur les nouvelles personnes qui vous accompagnent et peut on nous les présenter ?
Salut Orion. Mhönos est basé sur l'association de six musiciens, qui forme la base stable du groupe. Deux autres musiciens nous ont fait l'honneur et le plaisir de participer à l'enregistrement de l'album Humiliati et, pour l'un d'entre eux, de participer à la représentation en concert de la musique enregistrée sur cet album.
La présentation de tous les membres n'est pas nécessaire, car Mhönos est une entité complètement dévolue à un «tout» artistique, musical et visuel. Ce qui importe, c'est ce qui se dégage lorsque nous jouons en concert et que l'on écoute les enregistrements. Savoir qui est dans le groupe et joue de tel ou tel instrument, ce n'est qu'accessoire. Beaucoup de groupes sont omniprésents sur les réseaux sociaux, présentent des visuels et des clips démentiels, mais ne se concentrent pas assez sur la musique, avec pour conséquence inévitable des prestations scéniques bancales et des chansons convenues.
Nous ne partageons pas cette mentalité.
Du coup, la manière de composer décrite dans la précédente interview a du radicalement changer ? Plus proche de celle d’un groupe dit «classique» ?
La musique que nous jouons ne semble guère classique. Nous ne savons pas si il y a une manière classique de composer dans notre courant musical, mais la démarche a en effet évolué entre le premier album, Miserere Nostri, composé et enregistré par Frater Stéphane, et Humiliati, qui est le fruit d'une collaboration entre tous. Chacun amène sa pierre à l'édifice et personne n'a la prétention d'imposer quoi-que-ce-soit aux autres.
Humiliati est sorti le mois dernier, quelle est votre démarche par rapport à Miserere Nostri ?
Si les premiers concerts m'ont été proposés conséquemment à la sortie de Miserere Nostri, l'album Humiliati, lui, a été complètement façonné par les concerts et les répétitions de la nouvelle formation du groupe.
La photo du squelette sur la pochette a une symbolique à la fois spirituelle et décharnée très forte, pouvez vous nous en toucher un mot?
Cadavre, mort? La pochette de l'album a été créée par le graphiste Samuel Antonin (lien sur notre site), qui a également réalisé le visuel du live Rotomagus Ritualis. Cet album a été pensé comme un «tout». La démarche artistique associant le visuel à la musique. La pochette de l'album a été créée tout au long du processus d'enregistrement et de mixage du disque, dont elle reflète très précisément le contenu musical. Cette maturation parallèle est à l'origine d'une influence indéniable de l'un sur l'autre, et vice-versa.
Comment vous êtes vous retrouvés à enregistrer votre album live Rotomagus Ritualis ? C’était prévu à la base et est-ce simplement une opportunité ?
C'était une opportunité prévue à la base. Nous possédons du matériel d'enregistrement et nous nous enregistrons énormément. L'ambiance de ce concert nous avait vraiment plu, l'opportunité fut qu'elle soit retranscrite très fidèlement par l'enregistrement. La qualité de la prise de son étant très bonne, la sortie de cet album live s'est naturellement imposée à nous.
Lors d’une de nos discussions par mail, Frater Stéphane m’avait dit qu’ « Aequus Noctis Caeremonia » devait être présente sur Humiliati et au final, on ne le retrouve pas, pourquoi ce choix ?
La présence de cette chanson sur un futur disque était à l'époque une éventualité, mais l'album Humiliati n'était pas né, pas même dans nos pensées. «Aequus Noctis Caeremonia» est déjà présente dans sa version live sur le disque Rotomagus Ritualis et a été enregistrée par une formation du
groupe qui n'a plus grand chose à voir avec celle qui officie désormais, et c'est pour ces raisons qu'elle a été évincée lorsque les premières idées du concept de Humiliati sont apparues. Le matériel musical proposé sur ce nouvel album est aussi de bien meilleure qualité, en terme de composition, d'exécution comme d'enregistrement.
On vous avait laissé sur le label Doomanoïd Records et tout semblait aller pour le mieux et avec Humiliati, on vous retrouve sur Le Crepuscule Du Soir, que s’est-il passé ?
La collaboration avec le label Doomanoïd Records n'avait été mise en place que pour un album. Bien que ce label et son gérant soient parfaitement intègres et en tout points irréprochables, l'opportunité de travailler avec Le Crépuscule Du Soir est une bénédiction. Le label a de l'ancienneté, donc de l'expérience, est en France et partage complètement notre démarche esthétique. Son gérant est totalement derrière le groupe et fait preuve d'une énergie incroyable pour le soutenir. En toute sincérité, nous ne pourrions pas trouver mieux.
Mhönos a toujours été productif depuis ses débuts en 2009, peut-on s'attendre à un futur encore chargé en terme de sorties ?
Plusieurs sorties sont prévues en 2012, mais nous n'en disons pas plus pour le moment. Parler d'un projet encore inachevé et un peu flou, ça le gâche avant même sa concrétisation.
Je rate à chaque fois vos prestations, est-ce que j’aurais la chance de me rattraper en 2012 ?
En théorie, oui. Plusieurs concerts sont prévus à Rouen et ailleurs, mais comme pour les prochaines sorties discographiques, il est trop tôt pour en parler. Les dates confirmées sont toujours annoncées très tôt sur notre site internet, il suffit donc de s'y rendre régulièrement pour pouvoir prendre ses dispositions.
D’ailleurs, quelles sont les réactions du public quand il se retrouve devant vous ? Je pense notamment à cette date avec Comity et Celeste entre autre où le public devait être très varié.
Étant donné qu’on se dispose en cercle pour jouer, le public n’est jamais à proprement parler devant nous. Lors de notre dernière prestation, nous étions même entourés par celui-ci. Il est difficile de noter les réactions des auditeurs quand on leur tourne le dos.
Il y a toutefois une équation entre la diversité des affiches et la réaction des spectateurs qui semble plausible : plus l'affiche propose de groupes de styles divers, plus notre musique intéresse les spectateurs, et plus elle est étriquée, plus notre musique laisse ces derniers (dont l'ouverture est souvent aussi étriqué que l'affiche) indifférents.
On est en 2012, il est temps de faire un bilan de l’année 2011, y a-t-il des albums qui t’ont marqué en bien ou en mal l’an dernier?
Oui. Il y a des albums que nous avons aimé et d'autres que nous n'avons pas aimé, mais nous ne sommes que des punaises, nos avis sur les albums des autres n'a pas la moindre importance.
Merci à toi de m’avoir accordé de ton temps. Je te laisse le mot de la fin pour parler de ce que tu veux y compris vos autres projets.
Merci à toi également, pour t'intéresser à notre musique au point de chroniquer l'album et de réaliser cette interview.
Mhönos.
Merci à Frater Stéphane pour m'avoir sollicité et merci au groupe pour ses réponses.