Betraying The Martyrs
Eddie
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U-zine est allé sonner les cloches du côté des Betraying The Martyrs pour comprendre quelque peu le phénomène et disséquer la musique d'Abbaye que s'évertue de disséminer le groupe depuis maintenant un an. S'ensuit une interview sans langue de bois pour un Eddie remonté à bloc et chargé de clouer sur la croix - voir de mettre au pilori, pas mal de monde.
U‐zine : On connaît Betraying The Martyrs à travers les fortes têtes que sont Eddie et Victor tous les deux au micro, mais pouvez nous parler un peu plus musique – à savoir l’essence même de votre empreinte sonore et ses influences ?
Eddie : Chaque musicien de BTM vient bien sûr de la scène métal mais c’est l’ouverture d’esprit de chacun qui a donné naissance aux diverses influences qu’on peut entendre sur les 5 titres du EP. Je dirais que BTM est un mélange de death métal actuel rythmé de riff très lourd, une batterie très trigué et un chant guttural mis en avant. Mais on a absolument voulu mélanger des riffs black métal soutenus par des claviers symphoniques et du chant clair, on a essayé de mélanger le tout sans paraître cliché et surtout pour que cela ne choque pas, j’espère qu’on a réussi :)
U‐zine : Beaucoup de monde (milieu oblige) ne donne pas cher de la durée de vie de cette coalition et de cette réunion de musiciens en tout genre. Que leur répondriez vous aujourd’hui ? Jalousie ou suppôts de Satan ?
Eddie : Je ne m’occupe pas de ce que disent les gens. Ecouter la critique, surtout celle qui dépasse la musique et qui a pour but de nous insulter sans nous connaître, ne nous intéresse pas. Au lieu de perdre notre temps à lire des insultes de bloggers via PC interposé je préfère bosser des nouveaux titres en répétition, voir avec notre bookeur pour avoir de nouvelles dates et gérer la promo du groupe via le myspace et la sortie de notre EP, ca c’est du travail concret dans la vie d’un groupe.
U‐zine : Votre EP est désormais dans les mains d’une belle brochette de fidèles. Comment s’est construit ce premier court et comment s’organise t‐on à 6 avec des goûts différents et qui plus est des origines musicales différentes ?
Eddie : Justement c’est bien d’avoir des points de vue différents, quand des musiciens sont trop enfermés dans un style ou écoutent les mêmes groupes, je trouve que cela est très restreint. Dans BTM chacun affiche ses goûts et écoute l’autre. On a composé tous ensemble, un rythme de 3 répétitions de 3 heures chaque semaine, beaucoup d’enregistrements guitar pro le soir afin d’être prêts pour enregistrer les 5 titres de ce « The Hurt The Divine The Light ». Tout a été assez vite mais on savait déjà où on voulait en venir avant de rentrer en studio. Quand tu as une ligne directrice le travail devient plus facile et plus efficace.
U‐zine : D’ailleurs quelle est cette histoire de chrétienté ? Vous êtes vous retrouvez tous ensemble d’un commun accord sous la bannière du Saint‐Père ?
Eddie : Dès le début quand je me suis séparé de Darkness Dynamite, j’ai contacté Victor qui venait de se séparer de The Beverly Secrets, on se connaissait d’anciennes dates qu’on avait partagé et étions devenus amis. A cette même période j’ai eu besoin de quelque chose de nouveau dans ma vie, je me suis tourné vers l’église et cela m’a aidé à faire face à mes problèmes à ce moments là. Il était donc normal pour moi de remonter un groupe qui s’affichait avec une image positive. Voilà le choix de parler de la vie d’Abraham et de trouver des musiciens qui partageaient ces convictions même en les partageant avec une musique lourde et dark.
U‐zine : Au rayon des croyances et aspirations, vous sentez vous plus proche d’un Underoath ou d’un The Chariot ? Quels sont pour vous les points faibles et forts des deux formations ?
Edddie : Je ne me permettrais pas de juger ces 2 formations fortes appréciées dans la scène métal/screamo/math-core. J’aime les 2 groupes qui ont été des fers de lance dans une scène très peu connue en Europe. C’est bien qu’ils servent d’exemples aux jeunes via cette étiquette « Christian » qui j’espère s’étendra dans les futurs années sans devenir une mode qu’on laisse tomber avec le temps.
U‐zine : Au rayon des compositions, on ressent pas mal d’influence de la scène anglo‐saxonne. Qu’est ce qui vous plaît chez nos amis d’outre‐manche ? Mode de vie et lifestyle ou tout simplement leur goût immodéré pour l’efficacité musicale ?
Eddie : Je crois que c’est un mix, même si on ne s’affiche pas nous même comme un groupe de deathcore car je pense que cela est trop réducteur sachant qu’on mélange beaucoup plus d’éléments dans nos compositions que le schéma intro/refrain/mosh part (qui n’est pas une critique). Dès la naissance de cette scène avec ce style de public, tout est arrivé pour une fois de l’Angleterre et pas des USA, ce qui est tout de même une petite révolution. Moi et Victor nous sommes toujours sentis plus proche de ces « kids » que du public dit « true métal ». On a tous hâte de partir en dates là-bas pour la sortie du EP en Février via Listenable Records.
U‐zine : On ressent moins de groove et de diversité que sur vos anciens groupes. Est‐ce un choix affiché dès le départ ou subi face au mur sec et tranchant des guitares ?
Eddie : Tout à fait, dès le début du groupe on savait comment on devait sonner, on a essayé de s’approcher au mieux de ce qu’on avait en tête au niveau du son.
U‐zine : On vous voit déjà actif sur le booking de vos dates avec quelques excursions hors de nos frontières. Quel est l’accueil que vous réserve le public ou que vous pensez qu’il va vous réserver ?
Eddie : Le public Suisse et Belge est vraiment plus motivé que le public Français. Les parisiens payent leurs places et ne bougent pas ce qui est un peu frustrant. Quand tu vas à un concert ce n’est pas pour faire des combats de regards avec ton voisin mais pour s’amuser, même moi quand je vais voir des concerts je bouge et j’applaudis, cela fait parti du jeu. Si c’est pour bouder je reste chez moi avec un verre de coca devant des lives de groupes sur Youtube. Le public français est très différent selon les villes, mais cela fait chaud au cœur quand on vient te féliciter et signer des autographes en descendant de scène car nous ne sommes pas des stars et venons tout de même d’une scène très underground.
U‐zine : Peut‐on s’attendre à des signatures labellisées compte tenu de votre bonne lancée ?
Eddie : Nous sommes chez le distributeur français de The Devil Wears Prada et BMTH pour la France « La baleine distribution » Le CD sort en Février via Listenable records ( Gojira, Eyeless, Hacrid..) et une signature USA est en train de se traiter en ce moment pour l’album. Voilà pourquoi on amasse de la matière pour avoir de quoi retourner en studio à la fin du printemps 2010. Beaucoup de travail pour BTM donc.
U‐zine : En ce moment, cela dit quoi sur la platine ? Des chants de noël ?
Eddie : Mhhh dans le camion ça dit Amon amarth, Cynic, Architect, Kanye West, Katy Perry, The Rolling Stones, Dark Funeral, Underoath, The Black Dahlia Murder, New Order, Insomnium …
U‐zine : Je vous laisse le mot de la fin et quelques lignes pour tenter de prêcher la saine parole.
Eddie : Du Amen et la bonne parole chantée en lourd et surtout une bonne ambiance en live.
Eddie, Betraying The Martyrs, Charles de La Baleine Promotion, Crédit photos Emile Tavaearri