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La musique me ramène toujours vers les contrées nordiques et plus particulièrement en Suède. Une fois n'est pas coutume, je ne chroniquerai pas une sortie récente mais un album passé inaperçu lors de sa sortie. Cet opus vaut son pesant d'or et mérite bien qu'on lui rende un petit hommage.
J'ai donc dépoussiéré ma platine à remonter le temps et me suis rendu en cette bonne vieille année 1998, dans la petite ville de Trollhättan au Sud-Ouest de la Suède.
Impious est actif depuis 1994 et sort son premier album Evilized en 1998. Le quartet suédois nous propose un Death Metal teinté de réminiscences Thrash Metal, comme seuls les nordiques savent le faire. Évidemment, s'il s'agissait d'un album classique de Death Metal suédois, je n'aurais pas pris la peine de rédiger un billet afin de l'encenser. Les albums proposés par la suite, par cette horde, sont relativement conventionnels et communs à la scène suédoise. Ce Evilized est donc le mètre étalon dans leur discographie.
Impious est un groupe à l'instar de Seance qui conserve les éléments propres au Metal de la mort scandinave tout en y incorporent différentes influences locales et exotiques. Impious publie avec Evilized une véritable bombe, chaotique, brutale et mélodique, un album à la fois véhément et raffiné. Ce tourbillon de blast beat puise bon nombre d' influences aussi riches que diverses dans le Death Metal US et le Thrash Metal US, ce qui différencie Impious de la horde scandinave. En dépit de cette affiliation, on a beau chasser le naturel, il revient toujours au galop...Les trames sombres et dévastatrices sont ponctuées de magnifiques parties acoustiques et mélodiques qui rappellent inévitablement la scène de Göteborg. Dans une moindre mesure, l'ombre de la scène Black/Death mélodique suédoise plane également sur Impious. Des groupes comme The Moaning ou Immemoreal n'auraient pas renié leurs hymnes. Cette combinaison de brutalité outre-atlantique et de mélodies suédoises omniprésentes trouve son équilibre grâce à l'honnêteté des musiciens, à l'excellence des compositions et de la production.
Quoi de mieux que les Sunlight Studios pour enregistrer un album de Death Metal ? Le choix semble évident et pourtant même si les sonorités trahissent l'origine de l'enregistrement, on ne peut que féliciter la spontanéité des musiciens en studio. Le son Impious est différent de celui des groupes qui enregistrent habituellement dans ce studio ( tout comme Old Man's Child et son Ill-Natured Spiritual Invasion bien qu'il s'agisse de Black Metal). La volonté d'être plus brutal et heavy au sens floridien du terme est bien présente.
Les séquences rapides dévoilent des ambiances chaotiques et pour cause la batterie n'est pas triggée et même plutôt étouffée, ce qui n'est pas pour me déplaire. Ajoutez à ça une section rythmique volcanique et vous obtenez une masse sonore compact et belliqueuse. Les solos inattendus et parfaitement exécutés mettent en lumière l'agressivité refoulée du duo Martin Åkesson et Valle Daniel Adžić . Dans ce miasme sonore il faut reconnaitre que la lead mélodique amènent une clarté salvatrice. Le chant vengeur et versatile de Martin Åkesson voguant du guttural caverneux au hurlement Black Metal ne fait qu'alimenter cette débauche de puissance.
Avec Evilized, Impious arrive à point nommé dans une scène suédoise Death Metal qui a fini par s'asphyxier à la fin des années 90. Si le groupe est toujours actif, il n'a jamais réussi à atteindre le niveau musical de ce premier album sur le reste de sa discographie. La production atypique a sans nulle doute contribué grandement à la réussite de cet opus. Un album qui restera à part dans leur discographie grâce à ses qualités musicales et sa sincérité.
01. Dying I Live
02. Don't Kiss My Grave
03. Born to Suffer
04. Haven (A Leap in the Dark)
05. Facing the Nails
06. Anthem for the Afflicted
07. The Failed Paradise
08. Painted Soul
09. Extreme Pestilence
10. Inside
11. Evilization
