U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Enfin ! enfin Mr V est de retour avec un album tout frais ou plutôt tout chaud des entrailles de la Terre qu’il chante tant. Et cette fois-ci, il va célébrer la grande danse de la Nature dans Naturbal (le feu de joie de la Nature) et il vous faudra environ une seconde pour comprendre le concept : nous sommes là en possession du troisième album du cycle sur les quatre éléments. Ici, c’est le feu. Une pochette toute rouge, des flammes, des photos promo autour d’un feu de camp et des titres comme Elddraken (the Fire Dragon) ou encore Själ i flamma (Soul on Fire) et le décor est planté.
Et côté certitude, la liste s’allonge dès que l’on se met à écouter le neuvième album du duo suédois. Pas de changement de lineup : Mr V s’occupe de presque tout et Mathias Marklund le complète aux guitares. Le son est identique, entre black et folk, juste assez propre et un peu roots pour toucher les fans des deux catégories. Des effets de clavier, du chant de femme (sur Ur aska och sot et Rymdens brinnande öar par exemple), discret mais « décoratif », des voix claires et des voix black, bref les atours d’une musique variée et moderne qui brasse large depuis bien longtemps.
Vintersorg a aussi arrêté les expérimentations étranges après sa trilogie « scientifique » en anglais et depuis s’est bien recentré sur l’aspect folk, dans le sens musique traditionnelle. Pour rendre hommage à la Nature, il verse plus dans le grandiloquent mais pas trop, avec un clavier ou des effets comme sur Lågornas rov et sa partie ambiance qui se recentre sur l’atmosphère et le timbre particulier de Vintersorg. On pourrait encore citer Natten visste vad skymningen såg et ses premières notes où piano, solo de guitare et chœurs créent un montage qui nous poussent vers les étoiles avant de retomber dans de l’acoustique et des grooves de batterie bien sentis.
L’alliance d’une musique qui déborde parfois sur le heavy et le fantastique chant clair fait que Vous allez kiffer les refrains qui tuent en voix claire comme sur le titre cité précédemment ou encore le plus typique Överallt och ingenstans. Cet album est un mélange intéressant de tendances différentes dans le metal et comment les souder autour d’une personnalité imposante et d’un projet qui unit les chansons. Car plus on écoute, plus on se rend compte que l’esprit Vintersorg est là. En plus du chant, tout est marqué au fer rouge du musicien. Et qu’on aille dans le black avec des blasts lents (pardonnez l’oxymore) de Ur Aska Och Sot par exemple ou sur les riffs heavy de Elddraken, le lien entre tous les éléments est bien marqué. On se dirait presque que, en dépit du côté électrique de la musique, les chansons seraient parfaites pour une nuit à la belle étoile, ou allongé sur le sol, un casque sur les oreilles, à regarder la voute céleste. Certes, on peut se laisser parfois emporter par la longueur comme sur Urdmane et l’on peut contester le manque de renouvellement du duo suédois ces derniers temps.
Mais lorsque vous vous approchez d’un album de Vintersorg, vous savez exactement ce que vous allez entendre, et on ne peut pas dire que Naturbal déçoit. Certains titres vont même vous emballer et on ne peut que saluer l’incroyable longévité de cet amoureux de la Nature et sa fidélité à un style qui a souffert de sa notoriété. On aimerait lui dire de prendre encore plus de risques mais quand on sait qu’il reste encore un album sur les quatre éléments, on sait que le prochain sera un cousin proche de celui-ci, mais aussi qu’on prendra toujours autant de plaisir à l’écouter en observant les étoiles.
1. Ur aska och sot
2. Överallt och ingenstans
3. En blixt från klar himmel
4. Lågornas rov
5. Rymdens brinnande öar
6. Natten visste vad skymningen såg
7. Elddraken
8. Urdarmåne
9. Själ i flamma