U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Detroit Metal City est une série terminée de mangas qui nous rappellent que bon, BABYMETAL c’est cool, mais niveau WTF japonais sur l’univers métal, DMC était déjà en position ! Durant les 10 tomes qui composent la série, on suit Sôichi Negishi, 23 ans, grand fan de pop suédoise mais surtout de Kahimi Kari. Il fait tout son possible pour être au top de la branchitude et rêve de créer un élégant groupe de pop, c’est pourquoi il quitte son village natal pour Tokyo.
Seulement celui-ci se retrouve, on ne sait comment à la tête de Detroit Metal City, groupe de death metal – un genre musical qu’il déteste - dont il est contraint de composer les morceaux sous les menaces d’une manageuse hystérique qui voit au fond de lui un être abject, car une fois le maquillage posé et devant l’effervescence de son public, il devient Krauser II, son alter ego démoniaque et ultra violent. On le suit donc, bâtissant sa légende et celle de son groupe à coup de concert de haut vol et de viol de pervenche, de viol de concierge, de viol de tambourin ou encore de viol de Tokyo Tower...
Version metal et totalement what the fuck de Dr Jekyll & Mr Hyde, Detroit Metal City et un manga humoristique complétement barré, se servant de tous les clichés du metal afin de créer des situations abracadabrantesques à se tordre de rire, dans lequel se vautre Negishi, accompagné de son batteur, Otaku dégénéré sexuel et de son bassiste, lèche-botte rêvant de Visuel Key. On suit la fine équipe lors de son ascension dans la scène Indie, avec les concerts, les altercations avec les autres groupes ou encore leur participation à un festival, leur permettant de se construire une horde de fans complètement pétés, prenant tout ce qu’il y a autour du groupe au premier degré jusqu’à les confondre avec de vrais démons, ce qui amène moult situations rocambolesques jusqu’au final en apothéose, où Negishi finit par affronter son Nemesis. Et ce sans oublier l’idylle qu’a notre héro avec son amour secret, à qui il ne peut révéler sa vraie nature car celle-ci déteste profondément DMC. Situation qui va s’empirer au fil de l’aventure alors que Negishi se transforme inexorablement en présence de la pauvre jouvencelle, devenue cible privilégiée de Krauser II, elle s’en prend plein la gueule, pour le bonheur des zygomatiques.
Même si au bout de quelques tomes la qualité est en dent de scie, les chapitres de remplissage alternant avec ceux de haute volée, la cocasserie reste toujours au rendez-vous, avec quiproquos à qui mieux mieux, le tout soutenu par une traduction pas piquée des hannetons qui permet un langage fleuri. D’ailleurs, à la fin de chaque chapitre, on a le droit à une petite définition de mot, tout aussi débile que le reste du récit. Bon niveau dessein, c’est un peu dessiner avec le cul, mais au vu du ton général, un dessein trop sérieux aurait fait retomber l’effet comique, donc ne surtout pas s’arrêter à cela.
Excellente série à lire pour toute personne non réticente au manga et qui voudrait se pencher sur quelque chose jusqu’au boutiste, dans un esprit totalement abruti, avec pour toile de fond metal et culture japonaise. Et pour ceux qui restent réticents à claquer 7 boules par tome, vous pouvez tester l’animé qui, contrairement à celui de One Piece ou de Dragon Ball,ne cherche pas à faire traîner en longueur ! Là, les 12 épisodes de 14 minutes se concentrent sur les deux premiers tomes et vont droit au but, idéal pour voir ce que DMC a dans le ventre, avant d’aller plus loin.