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Toulouse a toujours été une ville hardcore. Berceau de certains fleurons du hardcore hexagonal, la Ville Rose a accouché ces dernières années d’une flopée d’excellents groupes : feu 8Control, depuis reformé sous Black Knives, Through My Eyes, ou encore dans le cas présent, l’un des groupes les plus emblématiques : Alea Jacta Est. Un peu à la manière d’un Rise of the Northstar, c’est le groupe qui se porte très bien à l’export. On ne compte plus le nombre de concert donné par la formation chez nos voisins belges ou espagnols, mais également dans des destinations plus exotiques comme une tournée de 10 dates en Russie ou une date à Istanbul, en Turquie (nous y étions). Et pour preuve, à l’heure où j’écris ces lignes la formation est entre l’Allemagne et la Pologne pour une série de concerts.
Et après un premier album, Gloria Victis, sorti en juin 2010 qui avait fait ses preuves, et une belle expérience live, il était grand temps pour le groupe de sortir leur second opus. C’est chose faite avec Vae Victis, qui sort comme son prédécesseur sur Useless Pride Records, le label d’Olivier, guitariste de la formation. Tout comme le premier album, 10 titres, pour une grosse demi-heure, toujours un peu court mais cette demi heure est rentabilisé au maximum pour offrir 30 minutes ultra denses, à tel point qu’il suffit de relancer l’album pour se faire le second round.
Et niveau round, Alea Jacta Est s’y connaît. Le premier album était un véritable concentré de testostérone. Le petit nouveau ne déroge pas à la règle : ça sent la sueur, les salles de boxe, le sang et les couilles. Avec une intro tiré de Gladiator, le groupe réitère dans les citations de films qui ponctuent et pimentent chaque titre. On a ainsi droit à du Rambo de haut vol sur Harder Than Nails, où a un « Rest In Pieces » de The Expendables. A croire que les films de Stallone ont bercé l’enfance du groupe, et notamment de Pierre, le bassiste.
Ainsi, après un Veni, vidi, vici annonçant la couleur lors de l’intro, l’album ouvre sur From Silence I Rise, où l’on retrouve le son propre à Alea Jacta Est, avec cependant une production plus lourde et plus organique. L’un des points d’orgue de l’album est Bullets Are Loud, fleurant bon l’essence, la poudre et les chars d’assaut, dont le clip vaut son pesant d’or. Dans le même registre ultra rentre-dedans Your Silence Is Our Defeat, nous offrira quelques passages propices au mosh survolté de même que les premières secondes de Hostility, où l’on imagine déjà les poings voler.
Les titres s’enchainent sans interruptions. Sur #Gofuckyourself, on croira presque que Eric (batterie) s’est trouvé une DCA tellement la grosse caisse semble envoyer un missile en direction de tes tympans. D’avis global, les riffs sont plus tranchants avec un son mieux défini que sur Gloria Victis. Coté chant, on alterne entre le chant agressif de Vincent avec les quelques cœurs : assez classique dans ce genre musical. Comme depuis des années, on a droit au désormais classique « Vae Victis, Alea Jacta Est, 2014 » que le groupe égraine chaque année.
En définitive, Vae Victis est la continuité logique de Gloria Victis, à commencer par le titre. On y retrouve les mêmes éléments qui avaient fait la même réussite du premier opus : des riffs inspirés, une voix agressive, des citations de films, le tout dopé à la testostérone. Le rendu final est donc la bande-son idéale pour la salle de sport (No Pain No Gain), pour conduire son char d’assaut, où pour jouer à Duke Nukem. On se demande encore pourquoi Stallone n’a pas contacté le groupe toulousain pour la bande son de The Expendables 7. Veni, Vidi, Vici.
1. A Sword Called Revenge
2. From Silence I Rise
3. Bullets Are Loud
4. 2 Words 1 Finger
5. Row
6. Hostility
7. Harder Than Nails
8. #Gofuckyourself
9. Your Silence Is Our Defeat
10. Nothing Calls Me Back Home
11. No Pain No Gain