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Comment devenir en seulement 4 ans l'un des plus gros groupes de hardcore au niveau mondial ? Twitching Tongues ont apparemment su trouver la recette miracle. Le pire c'est que les mecs ne se contentent pas de mettre tout le monde à l'amende avec un groupe, non non, ils préfèrent en faire une palanquée histoire de bien mettre les points sur les i. On retrouve donc les gars éparpillés un peu partout dans la scène californienne et notamment dans Nails, Ruckus, Disgrace, Harness et quelques autres dont le nom m'échappe. Et pour couronner le tout, le guitariste Taylor Young est le nouveau Kurt Balou en puissance, avec son studio The Pit qui a vu passer des poids lourds comme Xibalba, Skinfather, Rotting Out, Soul Search ou Incendiary.
Le choix n'a pas été facile pour chroniquer un disque de TT, étant donné qu'ils sont pour moi tous meilleurs les uns que les autres, j'ai donc opté pour le plus récent, "In Love There Is No Law" sorti l'an dernier.
Histoire de poser les bases et pour appréhender un peu leur son dis toi qu'ils ont été bercés par des groupes tous un peu perchés comme Type O Negative, Only Living Witness, Candlemass, Life Of Agony ou Obituary. Si tu connais un peu tes classiques tu comprends donc que malgré leur implantation géographique (Californie) les gars ne sont pas à la recherche de soleil et de skate punk.
En effet l'univers musical de TT est sombre, torturé et quelque peu malsain, c'est tout sauf rose.
Ça sent les amours déçus et les déceptions de la vie à plein nez !
Mais revenons-en à nos moutons noirs, l'album.
Trente huit minutes pour neuf morceaux, on est dans la moyenne du style pour un LP.
Ca rentre direct dans le vif du sujet avec Eyes Adjust et un des riffs les plus dingo du disque après seulement cinquante cinq secondes de son. Au fait, une précision importante que j'ai oublié de mentionner avant, mais si tu écoutes le disque en même temps que tu lis cette chronique tu auras sûrement remarqué, la majorité du temps on a affaire à du chant clair, ce qui peut être déroutant pour le style, mais plus que logique quand on se penche sur leurs influences précédemment citées.
Le disque déroule sur les neuf morceaux qui donnent tous plus ou moins envie de performer des pieds-bouches sur les copains, entrecoupés de riffs taillés sur mesure pour du headbanging à s'en décrocher la tronche.
Arrivé au quatrième morceau on découvre un choix un peu étrange au premier abord, puisqu'ils ont réenregistré le morceau "Preacher Man" qui n'est autre que le titre phare de leur 7" sorti quelques mois avant. Mais au final cette nouvelle version prend tout son sens tant le morceau défonce et lorsqu'on remarque les petits arrangements qui ont été ajoutés à un truc qui frôlait déjà la perfection.
S'en suit un nouveau morceau pour la bagarre, "Deliver Us To Evil" avant d'arriver sur un autre chef d'œuvre directement influencé par les plus beaux morceaux de Candlemass: Departure. LA gifle du disque pour moi : guitare sèche gonflée à la reverbe qui rappelle énormément Roses Never Fade (le projet dark folk du chanteur d'Integrity) + chant clair et profond de la part de monsieur Colin Young et là, sorti de nulle part, une voix de femme qui te file des frissons à t'en arracher la peau.
Trois minutes et neuf secondes de beauté et de légèreté. Ferme les yeux et tu te retrouves auprès de lacs finlandais paumés au milieu d'une forêt. C'est le même voyage musical que ceux proposés par des groupes de Black Metal comme Drudkh ou Forgotten Tomb et autres trucs du genre.
Par contre vu que les gars de TT sont des gros vicelards, à peine les dernières notes du morceau passées, ils envoient un des plus gros riffs du disque sur "Feed Your Diseases", et nous rappellent que c'est bel et bien un skeud de hardcore.
Neuvième et dernier morceau, un autre O.V.N.I sorti de nulle part, "Frigid" nous replonge dans les ténèbres avec un riff de guitare envoûtant digne des meilleurs "balades" d'Integrity) et ce chant clair rempli de désespoir. Le tout entrecoupé encore une fois de plans de gratte lourds au possible. Ce morceau représente parfaitement le style de Twitching Tongues, entre violence et douceur, entre baston de rue et caresses en chemise à jabot.
Même si c'est sûrement un des groupes assimilés "hardcore" les plus accessibles, Twitching Tongues on aime ou on déteste, pas de place pour un cul entre deux chaises ! Si tu te trouves dans la mauvaise catégorie donne une deuxième chance à ce groupe quelques semaines après la première écoute, et si tu n'aimes toujours pas tu passes à côté d'un truc énorme.
Twitching Tongues c'est pour tous les hardcore kids en Nike Air et bandana qui ont un petit cœur peint en noir avec du rimmel qui bat sous leur tatouages de durs à cuire.
1. Eyes Adjust
2. In Love There Is No Law
3. World War V
4. Good Luck...
5. Preacher Man
6. Deliver Us To Evil
7. Departure
8. Feed Your Disease
9. Frigid