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Depuis quelques années, le stoner revient en force. Est-ce l’émergence du mouvement hipster de ces dernières années qui aurait-donné un coup de pouce à cette scène, les deux partageant l’amour pour le poil et le son vintage ? Est-ce le Hellfest, qui, avec sa Valley Stage dédie 1/6ème de sa programmation aux sonorités grasses et épaisses ? Peut-être est-ce le succès éclair de Red Fang ces dernières années ? Probablement un peu des trois mais force est de reconnaître que fleurissent depuis quelques années de plus en plus de formations du style, dont quelques groupes notables sur l’Hexagone.
Missingmile est l’un de ces groupes, créé en 2010, officiant dans le stoner rock, et originaire de cette bonne vieille Basse-Normandie qui m’a vu naitre ! Un groupe estampillé West Coast Stoner, du nom du rassemblement de groupes de l’ouest de la France qui regroupe entre autre Huata, Stangala, Stonebird ou encore Jumping Jack. Et si le forum de West Coast Stoner se meurt, la plupart de ses membres sont toujours actif avec une actualité fournie pour beaucoup.
En ce qui concerne Missingmile, c’est la sortie d’un premier EP 4 titre. En effet, après avoir écumé la Normandie, jouant dans les bars locaux, il était temps pour la formation de passer par l’étape studio pour exploiter ses 4 années d’expérience. Quelques secondes d’écoute suffisent pour déceler les évidentes influences des normand : Kyuss, évidement, mais aussi Orange Goblin, Down ou encore le côté très rock primitif des Nashville Pussy. Du très bon gout donc, mais dont Missingmile ne se limite pas à en être qu’un pâle ersatz.
Le bien nommé Skull, premier EP de la formation se présente sous forme d’un vinyle 45 tours 180 grammes limité à 300 exemplaires. Pour ceux qui ne sont pas encore à la pointe du hype vintage et qui n’auraient donc pas de platine, une version digitale est aussi dispo, sachant qu’en sus, le groupe met son EP en écoute libre sur leur site web. Classieux, vraiment ! L’objet est soigné, digne d’une belle étagère d’un collectionneur.
Une rapide écoute suffit pour apprécier tout le groove contenu dans ces 17 minutes. C’est lourd, c’est gras, suintant presque, servi par un fuzz écrasant et une voix graveleuse. Les riffs simples mais efficaces rentrent en quelques secondes dans le crâne et on se surprend rapidement à taper du pied. Greed Goblin, le premier titre, très mid tempo sera de ce ton-là. My Last Days On Mars en revanche accélèrera le ton, et il suffira de fermer les yeux pour se retrouver dans une Cadillac, lancé à plein régime dans la poussière du désert de l’Utah.
Par ailleurs, saluons le choix du groupe de privilégier la qualité à la quantité, ces 4 titres étant probablement les plus aboutis et percutant de leur répertoire. Avec ce son très organique, sorti du travail de Antony Josse aux Studios Télémaque pour le mixage et d’Antoine Quoniam pour le le mastering, on en ressort avec un opus simple mais marquant, avec un son très naturel. Totalement le genre d’album à écouter cet été sur la route des festivals, pour peu que vous installiez une platine vinyle dans la bagnole ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire …
1 - At last
2 - Twelve shots
3 - Green goblin
4 - My last days on Mars