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Le Japon a ce pouvoir de faire des mélanges incongrus d'un peu tout pour en faire quelque-chose de bien. Quand nous, les occidentaux, on s'y essaye, très souvent on fait de la merde. Rien qu'à regarder le succès croissant et très récent de Babymetal qui n'hésite pas à mélanger honteusement tous les styles de musique les plus éloignés possibles pour en faire un album plus que reconnu. Dans un autre genre mais toujours avec un pot-pourri musical assez assourdissant, je vous présente Maximum the Hormone.
Maximum the Hormone, vous connaissez sans doute. Les faits les plus notables sur le papier sont déjà leur participation au Hellfest 2011 qui a mis beaucoup de monde d'accord. En effet, le groupe a dégagé ce jour-là une putain d'intensité comme on en voit rarement sur scène, et la batteuse qui gueulait comme une hystérique derrière en nous insultant en japonais y était pour beaucoup. En tout cas c'était une bonne branlée. L'autre fait notable du groupe est leur participation à la version animée du très populaire manga Death Note. Ces deux génériques que sont What's up, People? et Zetsubou Billy sont d'ailleurs sur la rétro-galette dont j'ai eu envie de vous en parler ce matin, comme une grosse envie de pisser.
Chroniquer un album bordélique n'est jamais une mince affaire. Le plus simple dans ce cas c'est encore de faire un piste par piste et suce ma bite. Mais c'est trop relou alors zob. J'vous propose d'essayer déjà de définir le groupe, ça prendra suffisamment de lignes et nous permettra de comprendre dans quoi on s'aventure. Aux premières secondes d'écoutes, Maximum the Hormone ressemble un peu à du Punkcore, avec une touche de Black Bomb A pour garder un exemple chauvin. Mais très vite les passages plus clairs te rappellent du Offspring et tu pars sur la scène punk californienne. Mais bien entendu faut qu'un putain de gros break t'arrive dans la gueule et hop on est à la limite du Nu-metal, puis un passage carrément plus pop, chant clair de la chanteuse qu'on croirait tout juste sorti d'un fin d'un Studio Ghibli et bam on se prends un raille carrément funky parsemé par un phrasé hip-hop bien rapide et rentre dedans pour migrer sur une base ultra groovy limite disco. Putain bordel mais arrêtez !!!! Quoi... Non... C'est vachement bien, continuez. Bref, quel est le style de Maximum the Hormone ? Bah j'en sais rien. On va dire Progressive Punk Hardcore Funk Nu Metal pour la forme, truc bordélique japonais pour le fond. Le seul truc à retenir c'est que le mixe se marie bien, très bien même et fait de Bu-ikikaesu!! un excellent album (ouais c'est de lui qu'on parle).
Quatrième album du combo japonais mais premier gros succès planétaire, Bu-ikikaesu!! est garni d'excellentes épices. Premièrement le chant. Celui-ci est l'un des plus variés qui soit tous styles confondus. Tu m'étonnes, tout le monde dans le groupe s'y met. First, le chanteur Daisuke Tsuda avec sa voix dégorgée très Hardcore bien rentre-dedans. Puis arrive Maximum the Ryo, le grateux à la voix plus suave, qui s'occupe plus souvent des passages plus clairs, Rock, et aussi de tous les phrasés Hip-Hop. Ensuite, et pas des moindres, la batteuse Nao, qui s'occupe des parties de chants limite j-pop et qui pose de toutes manières toutes les autres voix féminines. Puis Ue-chan, le bassiste, qui lui par contre sert surtout à gueuler en fond ou participe aux chœurs principalement. Les alternances de sonorités s’enchaînent avec brio et un rythme ultra soutenu, ce qui ne laisse jamais l'auditeur sans le surprendre, un vrai délice.
Niveau jeu de batterie, excusez ma misogynie latente, mais c'est du tout bon. Et le fait que ce soit une meuf derrière les fûts ne change rien. J'pense même qu'elle met la branlée à toute la scène pop-punk du monde vu comment elle débite les styles dans tous les sens de manière bien musclée. Bon ok, y'a jamais de blast sur cette galette, mais ça ira du puka bien Hardcore aux passages bien groovy et dansants avec une exécution impeccable (encore heureux pour un album studio). La gratte n'est pas particulièrement ouf. Les riffs font juste leur office d'amener la mélodie à bon port. C'est dans la richesse de ceux-ci à s'attirer tous les autres instru vers eux avec une structure exemplaire que réside la force de ces derniers. D'ailleurs, la gratte se fait entièrement voler la vedette par la basse sur cet album, et même généralement sur scène. Le bassiste est en effet un bête de scène bien inspiré du bassiste des Red Hot Chili Peppers qui te fait tout au slapping, le tout en sautant partout. La basse est surmixée dans cet album et mène à bien toutes les parties funky et de manière générale, tout ce qui fait bouger son boule.
Bref, vous aurez compris qu'on est en face d'un album qui peut paraître déroutant quand on s'attache à une définition mais qui est en fait une source revigorante lorsqu'on l'écoute simplement pour le plaisir. Bu-ikikaesu!! c'est aussi la galette parfaite qui s'écoute de partout : sous la douche, pour te mettre la patate le matin avant d'aller au boulot, t'es content quand tu te sèches, tu tapes du pied ; au boulot quand t'es entrain de t'endormir en pleine digestion du midi pour te refoutre la pèche et repartir à donf ; dans le métro pour faire passer le temps et oublier que t'es entouré des mêmes moutons que toi ; à la maison pour le plaisir tout simplement d'écouter un truc frais qui a trop le swagg, tellement varié que tu t'emmerdes jamais. Autrement dit un putain de bon album yolo qui n'a rien de brutal pour un sous mais qui passe crème et fout la banane.
1. Bu-ikikaesu!!
2. Zetsubou Billy
3. Kuso Breakin Nou Breakin Lily
4. Louisiana Bob
5. Policeman Benz
6. Black Yen Power G-Man Spy
7. Akagi
8. Kyoukatsu
9. Bikini Sports Punchin
10. What's up, people?!
11. Chu Chu Lovely Muni Muni Mura Mura Purin Purin Boron Nurururerorero
12. Shimi
13. Koi no Mega Lover
