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Lorsque l’on parcoure le livret du sixième album de Circle II Circle, on finit par rencontrer leur diminutif : CIIC et irrémédiablement on pense au groupe français de « variété scratch ». On se prend à sourire et on se demande si un fan leur a déjà fait la remarque afin que l’analogie entre les deux groupes n’emmène pas des fans de l’un vers l’autre. Mais peu importe, les revoilà les Américains qui , en plus du travail de compo depuis leur dernier album Conséquence of Power, ont dû renouveler la moitié de l’équipe (basse, guitare, batterie) et même re accueillir le guitariste Bill Hudson (élève de Kiko Loureiro, guitariste d’Angra pour l’anecdote) qui avait quitté le groupe trois ans auparavant. Comme tout bon album de la bande à Zack Stevens (ancien de chez Savatage pour ceux qui auraient loupé un épisode), l’artwork est centré sur le milieu de l’illustration et cette fois-ci un ange aux ailes enflammées sort d’un cercle aux drapés fort douteux, le tout entouré de deux faucheuses et d’un village en flammes. On a du mal à savoir où le groupe a voulu en venir mais cette fois-ci pas de concept sous-jacent comme sur Burden Of Truth.
Non, ici ce sont douze bons vieux titres de heavy, mixés et masterisés par le guitariste Christian Wentz car on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Pas de commentaires à faire de ce côté, c’est clair et carré, plutôt équilibré, un bon son de heavy en fait. On reconnait bien d’ailleurs la patte qui autant dans le son que dans la composition a fait le succès du groupe : la proximité avec Savatage. Il est bien évident qu’en ayant été le chanteur de ces derniers, Stevens cultive la ressemblance, notamment avec un titre comme Epiphany qui déclenchera sûrement quelques vagues de nostalgie chez les fans.
Au-delà de cette analogie, C2C a son propre style et c’est peut-être déjà là que la différence va se faire : pour suivre Seasons Will Fall jusqu’au bout, il faut que vous appréciez le heavy tirant parfois que le FM mid tempo voire plutôt lent avec un chant en avant puisqu’il s’agit là de l’atout bankable du groupe. Les commentaires qui tournent d’ailleurs sur le groupe se font d’ailleurs souvent autour de Stevens et de son éloignement ou de sa proximité avec son ancien groupe et son talent qui a permis d’y officier quelques huit années.
Mais il n’est pas le seul musicien du groupe et les guitaristes donnent dans le riff qui va bien comme sur Never Gonna Stop ou dans le solo vraiment attirant sans en faire trop comme sur ce même morceau. Isolation fait même décoller l’album avec un départ et un riff principal plus agressif même s’il repart ensuite vers des couplets plus posés. On sent dans la musique une véritable intention d’attirer l’oreille du fan avec une composition de qualité et les canons du genre sont respectés. Mais on se heurte aussi à l’écueil majeur de Seasons Will Fall : à aucun moment on a l’impression que les titres décollent. En fait, plus on écoute plus on trouve l’ensemble tiède. Alors certes on pourra débusquer des contre-exemples comme le refrain de Killing Death et les différents soli pendant lesquels on ne s’ennuie jamais.
Le problème est que jamais on ne se dit qu’on a trouvé un hymne et que parfois on tombe dans un tel cliché (comme la ballade Only Yesterday) que l’immense talent des musiciens pourrait être mieux mis à contribution. L’homogénéité de l’album en termes de longueur des morceaux et de rythme donne au final une forme plate à l’ensemble et on finit par trouver ça long ou trop peu accrochant pour que l’on y fasse véritablement attention.
Circle II Circle c’est une formule connue et qui fonctionne mais Seasons Will Fall est à mon goût un album faiblard qui contient seulement quelques bonnes idées. Mais on s’accordera tous à penser que cela ne suffit pas à en faire un album satisfaisant au vu des capacités du groupe qui se raccroche à la réputation de Zack Stevens et la fanbase de Savatage. Donc au suivant !
- "Diamond Blade" - 05:45
- "Without a Sound" - 03:56
- "Killing Death" - 07:10
- "Epiphany" - 05:13
- "End of Emotion" - 08:59
- "Dreams That Never Die" - 4:21
- "Seasons Will Fall" - 05:21
- "Never Gonna Stop" - 04:20
- "Isolation" - 06:21
- "Sweet Despair" - 05:35
- "Downshot" - 05:36
- "Only Yesterday" - 04:58