Chronique Retour

Album

09 décembre 2014 - U-Zine

The Bloodhound Gang

One Fierce Beer Coaster

LabelGeffen Records
styleComedy rock
formatAlbum
paysEtats-Unis
sortiedécembre 1996
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Puisque la première chronique de Bloodhound gang est un succès, je suis bien obligé de continuer leur merveilleuse discographie. Cette fois, je vous propose de voyager dans le temps et de retourner à leur second album One Fierce Beer Coaster. Cet opus, sorti en 1996, a fait connaître le groupe américain avec une musique tantôt rap, tantôt rock, parfois metal et en tout cas sévèrement ravagée. Et pour cause.

« And Now, Ladies and gentlemen, here’s the event, you’ve all been waiting for »

Le groupe commence l’album avec Kiss Me Where It Smells Funny (que je n’ai pas besoin de traduire pour vous). Une sorte de rock un peu punk déjanté où les paroles (qui traitent du cunnilingus) sont mises en vidéo par un clip où on voit Jimmy Pop voler un poisson (mort) dans un magasin, traverser tous les Etats-Unis pour le rejeter à l’Océan. La musique est entrainante, les paroles dégueulasses et le riff principal basique mais très efficace. Une pépite. On ne vient à regretter, aujourd’hui, que la production un peu faiblarde et le son de batterie pas terrible. Mais c’était le milieu des années 90 où rien n’était vraiment de qualité. C’était l’époque où tout le monde portait des survêtements fluo, des pulls avec des cerfs tricotés par mamie … ah merde, c’est le cas aujourd’hui aussi. Enfin bon, vous avez compris.

Deuxième titre, deuxième franche rigolade avec Lift Your Head Up High (And Blow Your Brains Out), une jolie chanson qui fait l’apologie du suicide à tous ceux qui l’ont envisagé. Et là, on est dans un chef d’œuvre d’écriture. Si Deleuze s’était spécialisé dans l’humour plutôt que sur Nietzsche, on n’aurait pas eu mieux.

« Cause life is a game that no one wins,
But you deserve a headstart the way your life's goin',
So throw in the towel cause your life ain't shit,
No take that towel and hang yourself with it,
Life's short and hard like a body-building elf,
So save the planet and kill yourself,
If you're feeling down-and-out with what your life's all about,
Lift your head up and blow your brains out »
.

Déjà, Jimmy Pop nous dit que la vie est petite et dure, comme un elf body-buildé. 15-0. Ensuite, en cinq phrases, il nous propose (i) de se pendre avec une serviette, (ii) de se faire sauter le caisson. 30-0. On est dans du metal philanthropique. On est dans du metal solidaire. On est chez les metalleux anonymes. Merci Jimmy Pop de nous guider vers la lumière. 40-0. Enfin, troisièmement, tout est chanté en vitesse, dans un chant presque rap très entrainant. Du grand art. Jeu, set et match.

Et si vous n’êtes pas convaincu, arrive le titre phare de l’album (mais pas mon préféré), Fire Water Burn qui a fait connaître le groupe internationalement. Avec son fameux refrain « The Roof is On Fire » où Jimmy Pop comme souvent sur cet album, chante de manière monocorde avec une voix dépressive. Sa voix colle cependant très bien à l’atmosphère bizarre du titre. C’est surtout ce côté Wigger qui est moqué par le groupe qui est terriblement drôle.

« If your ass is a Chinese restaurant I'll have the poo-poo platter »

Mais là où le groupe excelle, c’est lorsque l’on s’aperçoit que chaque titre est bourré de références à des auteurs, des groupes, des films, que certaines phrases sont des phrases d’autres groupes qui sont détournées. D’ailleurs, le titre It’s Tricky est une cover de Run DMC. De plus, ce faux air désintéressé dans sa façon de chanter, ces riffs assez basiques sont au service d’une musique étonnamment fraîche qui part dans tous les sens. Je me surprends encore à rire de certaines rimes alors que je connais cet album par cœur. C’est juste bougrement efficace. Que penser en effet du titre I Wish I Was Queer So I Could Get Chicks ?Jimmy Pop précise qu’il adorerait être gay pour pouvoir chopper toutes les filles qui aiment s’entourer d’homosexuels. C’est ras la ceinture, c’est de mauvais goût, c’est tout ce que vous voulez. Mais c’est drôle, très très drôle.

Et, comme souvent, le rire n’est pas forcément dans les titres les plus rentre dedans et où les refrains sont décalés. La perle de cet album est clairement le titre Your Only Friends Are Make BelieveJimmy Pop se fait harceler par son postier qui, comme lui, n’a pas d’amis. Et ce dernier, merveilleusement appelé Mister Mcfeely se fait copieusement insulter, et on en redemande. Le refrain de ce titre, qui reprend l’air du titre Hungry Like the Wolf de Duran Duran, est juste fou.

Bref, pour terminer cette chronique, comme la précédente, je vous dirais que si vous n’aimez pas cet album, « You can go fuck yourself, like Captain Kangaroo ».

1. Kiss Me Where It Smells Funny
2. Lift Your Head Up High (And Blow Your Brains Out)
3. Fire Water Burn
4. Yellow Fever
5. I Wish I Was Queer So I Could Get Chicks
6. Why's Everybody Always Pickin' On Me
7. It's Tricky
8. Asleep At The Wheel
9. Shut Up
10. Your Only Friends Are Make Believe
11. Boom
12. Going Nowhere Slow
13. Reflections of Remoh

Les autres chroniques