U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
J’aurais vraiment aimé vous écrire cette chronique en Sanskrit mais mes connaissances en la matière étant limites, pour ne pas dire inexistantes je vais me contenter de ce bon vieux français...
Cult Of Fire nous vient donc de République tchèque et plus précisément de Prague. Après un premier Ep somme toute assez banal en 2011, le groupe passe la 3ème l’année suivante avec ce très bon album qu’est « Triumvirat ». Le style bête et méchant des débuts avaient alors laissé place à quelque chose de plus personnel, pour ne pas dire plus sophistiqué. Les corpsepaints laissant également place à un concept visuel proche de l’inquisition, l’identité du groupe se forgeait petit à petit au fur et a mesure que la notoriété du groupe grandissait. Et puisqu’il faut battre le fer quand il est chaud, les tchèques n’auront mis qu’un an pour sortir un nouvel album le bien nommé मृत्यु का तापसी अनुध्यान (Ascetic Meditation of Death pour les gens lambda).
Dès lors que l’on sait le succès qu’avait connu « Triumvirat » il semblait risqué de ressortir un album si vite, et pourtant…
Si l’album précédent portait une grande partie de son concept sur les doctrines sataniques, le ton de celui-ci diverge quelque peu. Si il y’a bien une divinité dans la culture indienne qu’il convient de ne pas froisser c’est bel et bien Kali. Alors si la déesse avait bien eu quelques petits morceaux ça et là elle n’avait rarement eu d’album loué à sa gloire aussi bien que ce « Ascetic Meditation of Death ». Tout lui est dédié. De la pochette (sublime à souhait) jusqu’aux paroles. Et plus fort que ça le groupe à eu l’intelligence d’ajouter bon nombres d’instruments indy comme sur l’instrumentale « Kali Ma » véritable incantation en l’honneur de celle qu’on appelle parfois Chamunda.
Tout ça c’est bien beau, mais il ne faut pas oublier également qu’on est là pour parler musique, et de ce point de vue la Cult Of Fire nous a donné une pièce rare, le genre d’album si finement travaillé qu’on arrive encore à découvrir des éléments au fils des écoutes.
Et puis merde vous en connaissez beaucoup des groupes de black qui ont fait d’un clavecin l’un des instruments prépondérants de leur album ? Moi pas, et si l’idée peut paraitre farfelue pour ne pas dire risquée, je peux vous assurer que le résultat est juste en totale adéquation avec chaque morceau.
Et c’est bien là la vraie force de cet album, si chaque morceau écouté séparément s’avère efficace, écouter cet album en entier c’est s’exposer à un avalanche de riffs tout plus alambiqués les uns que les autres, c’est pénétrer dans un monde où la beauté n’est autre qu’une machine de froideur. L’alchimie entre les instruments est tel qu’on ne finit plus par écouter cet album comme un vulgaire album de black non, cet album c’est tout bêtement et simplement un bon direct auprès des Raksasas.
Et le pire dans tout ça, c’est qu’ils n’ont mis qu’un an pour nous sortir un tel monstre, un an pour nous sortir un album qui possède une prod monstrueuse, un an pour nous sortir un album qui redéfini bien des codes du genre, un an pour sortir un album que certains ne digèreront dans le même laps de temps. Un an pour sortir ce qui s’avère à mes yeux l’une des plus belles réussites black de cette année, et de très loin.
Avec cet album Cult Of Fire à tout d’un futur grand, tant scéniquement que musicalement les tchèques sont en train de se faire une vraie place dans le microcosme du black metal, et tenter de les déloger de la place qu’ils sont en train de prendre c’est forcément s’exposer au courroux de Kali-Ma.
Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire…
1. संहार रक्त काली
2. अस्तित्व की चिता पर
3. शव साधना
4. काली मां
5. मृत्यु ही सत्य है
6. मृत्यु का वीभत्स नृत्य
7. खण्ड मण्ड योग
8. दिव्य प्रेम की ज्वाला से दग्ध