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Lors de la sortie de cet album, je ne m’attendais pas à cette ambiance qui remporte toutes mes amitiés pour ce groupe que je suis depuis un moment déjà. Pour les âmes friandes de projets tels que Miserere Luminis ou encore l’excellent groupe Québécois Gris, cet album se présente comme un véritable chef d’œuvre, né d’un cheminement d’idées dont seuls les protagonistes du groupe ont le secret. Pour ceux qui ont eu l’occasion de voir Sombres Forêts en live lors d’une plaisante date organisée par l’association Wolves of the Underground en place du bar concert La Rumeur, à Lille, qui par ailleurs a besoin d’un soutien incontestable pour survivre en ces temps de socialisme douloureux. Vous avez pu constater l’ambiance quasi ritualiste qui se dégage de cette prestation intimiste, qui me laissera personnellement un souvenir mémorable.
Recentrons le sujet, et commençons par les paroles qui, compréhensibles par la limpidité de la production et le fort penchant atmosphérique de cet album, La Mort du Soleil requiert une introspection totale pour en apprécier l’écoute et les multiples ambiances sonores qui peuplent cet opus fort surprenant, et somme toute réussi à mon sens.
Des riffs envoutants du début à la fin, voici ce qui caractérise en majeure partie ce dernier album, mêlant avec brio guitares dissonantes et parties acoustiques. Avec les parties au piano, on est loin des nappes de synthé parfois un peu trop faciles que l’on peut retrouver chez nombre d’autres groupes du genre. Mais Sombres Forêts, présent sur la scène internationale depuis belle lurette, évolue à la force de ses ambitions et de sa façon de toucher ses auditeurs dans les méandres de leur subconscient.
Les vocaux torturés, à la limite du dépressif parfois, confèrent à cet album la possibilité de nous faire voyager dans l’ombre selon ses propres principes, qui peuvent faire tilt dans le cerveau et devenir les nôtres par la même occasion. Tous les éléments pour me conquérir sont à vrai dire présents dans cet album. On sent la patte de l’éternel projet solitaire que représente Sombres Forêts depuis plusieurs années maintenant. La créativité d’Annatar, le membre fondateur faisant vivre son projet à l’aide d’un lineup parfois renouvelé en ce qui concerne les prestations live, n’a pas perdu en vigueur avec les années.
La cohésion des différents morceaux de l’album se veut remarquable, touchant et majestueux, qui parfois pourrait faire penser à un rituel mortuaire, le rituel de La Mort du Soleil. Ce concept album remporte toutes mes sympathies, et je me permets ici de le juger de toute beauté. Réalisé avec la fantaisie de ce projet pérenne, cet album dispose d’un fort potentiel et vous emporte dans des mondes propres à l’âme de cette figure de la scène black metal, magnifié d’arrangements majestueux et peut-être composé à la manière d’un féru de musique classique.
1. Des Epaves
2. Etrangleurs de Soleils
3. Brumes
4. Au Flambeau
5. L'éther
6. La Disparition
7. Effondrement
