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Bienvenue dans l’univers torturé de Saint Freness. Ce long opus vous plonge dans une ambiance désespérée, mais le son n’est lui, pas désespérant du tout. Mauvaise langue, comme d’hab, je m’attendais à tout, mais je dois avouer que cet album m’a touchée, bien qu’apeurée avec le synthé dès les premières secondes, les nappes de l’instrument impie sont soignées et bien intégrées au reste de l’album.
Commençons par le commencement, d’où vient cette galette ? Mes amitiés avec le label Gaulhammer m’ont permis de le découvrir. Le packaging est beau, sans trop de fioritures, mais il est vrai qu’on se serait attendu à un true black sans âme. Ce n’est pas du tout le cas, et ce n’est pas moi qui m’en plaindrais.
Amis bipolaires, vous allez vous sentir concernés par cet album qui met en exergue des sentiments aussi ambivalents que la haine, l’amour impossible, la peur, la misanthropie, mais aussi les aspects plus jouissifs de la vie, par des mélodies léchées et bien jouées, ce que retrouve assez rarement dans le black metal dénué d’étiquette ‘mélodique’, ‘atmo’ ou encore ‘ambient’.
Pour son compositeur, la création de cet album fut assez thérapeutique, et on pourra en dire autant pour les auditeurs. Personnellement, l’enchaînement des morceaux de ‘Sotres - Soldier of Madness’, m’a donné une impression de calme, mais aussi de douleur qu’il faut crier au monde entier pour se donner la chance de revoir la lumière un jour.
Au niveau des paroles, on restera dans l’ombre à moins d’écouter l’album d’arrache pied au casque, mais l’interview à l’intérieur du livret et les quelques phrases de l’auteur en disent long. Entre autres, on pourra lire ceci (sauf pour les gougnafiers qui vont télécharger le skeud, je vous vois venir avec vos gros sabots) : ‘Dans les profondeurs de l’être se trouve l’ultime infini de tout ce qui est et au-delà à la frontière de notre réalité percevant les fondations de l’architecture céleste, l’âme exaltée part dans un voyage indicible, étoilé de révélations fondatrices de notre conscience’. J’aime assez le délire, spirituel, voire ésotérique, ces quelques mots donnent confiance, car, mec chers petits, je n’ai plus l’âge pour ‘SATAN SATAN LUCIFER 666… etc ‘.
Un album qui pour moi est mature, bien qu’il y ait quelques coupes à faire, les 73 minutes de l’opus risquent de lasser certains auditeurs. Alors oui, l’album passe tout seul, mais le côté hypnotique de la répétition des riffs, comme dans Corpse of Madness, aurait pu être réduit, sans toutefois violer l’âme de ce projet.
Un beau voyage en perspective à l’écoute de cet album, parfait pour faire la sieste comme la vaisselle, mais aussi passer ses nerfs dans les transports en commun. Les parties atmo sont bien dosées, les titres bien organisés malgré leur longueur, le chant est parfait, pas de petits cris de dépressif suicidaire, on sent que l’homme croit en son projet et ne compte pas se taillader les veines avant de nous avoir pondu un deuxième album. Et je l’encourage en ce sens, je ne pense pas être la seule.
Un album qui fait du bien aux oreilles, au cœur et à l’intellect, j’adhère totalement à ce projet, et conseille à tout le monde, de manière générale, de ne pas se fier à l’artwork. La production est bonne, ni trop limpide ni trop sale, les samples ne font pas tâche et apportent réellement quelque chose aux morceaux, ce qui est loin d’être le cas de tous les groupes utilisant ce genre de procédés.
Les prestations live ne sont pas impossibles, mais vous devrez vous attendre à des membres de session. Pour le fondateur de Saint Freness, il est hors de question de faire un groupe, et je plussoie son choix, car ses compos sont ultra personnelles, et personne ne doit les dénaturer. Affaire à suivre donc, ce fut une belle surprise pour 2013 que de découvrir ce projet. Saint Freness est bien parti, on lui souhaite de mener sa barque sans changer d’état d’esprit pour les années à venir.
https://www.facebook.com/pages/Saint-Freness/455890347826444
1. ALRUNES
2. ASOURAS
3. CORPSE OF MADNESS
4. DAKINIS
5. DUERGARS
6. GORGONE
7. MADAN
8. ONOSCELES
9. SILENCE ATRIUM
10. SOTRES
11. AWAY FROM YOU