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Le Pays Basque n’évoquera chez la plupart d’entre vous que quelques vagues images de visages bonhommes à bérets, de piments d’Espelette, de surf et de plages (ou bien l’ETA, ça marche aussi). Mais bien au-delà de l’image de carte postale, le Pays Basque, a pu accoucher de quelques formations de qualité dont Gojira que l’on ne présente plus depuis belle lurette. Bayonne a donc une scène vivace et vivante, Can Of Worms en est du coup l’un de ces parfait représentant.
Les bayonnais se revendiquent de la scène « Thrash Death Metal ». Formé en 2005 par Julien (basse) et Patrick (batterie), Can of Worms se dote d’un chanteur/guitariste en la personne de Steven et erre un moment avant de trouver en 2009 son élément manquant : la seconde guitare avec Manu. Deux ans plus tard, le combo enregistre un EP autoproduit « Thrash Or Die » et nous propose à la fin d’année 2012 son premier opus : World Collapse . Un titre fort, et mis en valeur par l’ironique date de sortie de l’album : le 21 décembre 2012, jour de la supposée fin du monde maya. Nous voilà donc avec un contenu tout nouveau, aucun titre de l’EP n’apparaissant sur cet album.
Dès la première écoute, on se rend vite compte des influences du groupe tant elles apparaissent comme évidente : Sepultura (première mouture évidement), Sodom ou Bolt Thrower. Un peu à la manière d’Offending, Can of Worms arrive ici à extraire l’essence du travail initié par leurs ainés pour n’en tirer que le meilleur, et l’accommoder avec une production moderne, certes mais avant tout rugueuse et sombre. On est clairement à cheval entre les rythmiques rapides et directes du thrash et la lourdeur, le coté massif du death.
A peine l’album dans le lecteur, Running Dead impose le ton : riffs énervés, voix hurlée parfois doublé d’un growl, batterie qui cogne furieusement et basse qui gronde. Clairement, le groupe réussi avec brio à instaurer une ambiance apocalyptique, à la fois sombre et pesante, dans lequel la fuite ne serait que la seule solution (à l’inverse de Municipal Waste par exemple où l’on aurait plus facilement tendance à foncer dans le tas). Les transitions entre les sections rythmiques sont naturelles, les soli sont parfois à la limite de la justesse mais ils ont le mérite d’être inspirés et d’offrir un peu d’air à l’ensemble, parfois un poil trop pesant !
World Collapse bénéficie d’une excellente production. Enregistré à l’Aturri Studio, mixé et masterisé par Serge Bianne, le mix est fluide, agréable et on distingue parfaitement tous les instruments. Chaque section rythmique est travaillée avec soin, tant au point de vue de la composition qu’au niveau du rendu final sur l’album. Rajoutons à cela l’excellent artwork réalisé par Remedy Design, offrant une vision d’apocalypse à dominante bleu/vert rappelant un peu la Guerre des Mondes. Parfaite cohérence donc avec le propos traitant de l’apocalypse et de fin du monde.
Au final, on pourrait presque rapprocher la formation bayonnaise au revival thrash old school que l’on voit de plus en plus exploser avec des références telles que Municipal Waste, Evile, Bonded By Blood ou Dr Living Dead, à la différence que leur travail est clairement moins « foufou » et joyeux : le rendu est clairement sombre avec une ambiance soigneusement travaillée. De plus, Can of Worms a signé tout récemment avec Great Dane Records, ce qui laisse le champ ouvert pour un futur qui s’annonce sous les meilleurs auspices. A suivre !
01. Running Dead
02. Cataclismic Impact
03. Mechanical God Of War
04. Cyborg
05. Nuclear Holocaust
06. Xenomorph Legions
07. World Collapse
08. The Crusher
09. Stellar Mass Black Hole
10. The End