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Si l’on demande à un amateur de brutal death de nous cité un groupe de musique extrême venant de Malte, ce dernier nous répondra dans 99% des cas Beheaded. En effet ce combo est à juste titre considéré comme le véritable fer de lance de la petite scène extrême maltaise et ce en partie depuis la sortie du terrible second album du combo en 2002 Recounts Of Disembodiment. Cependant il n’existe pas que Beaheaded à jouer vite et fort sur cette petit île. Abysmal Torment vient également du sud de la méditerranée et après avoir sorti un mcd en 2004 intitulé Incised Wound Suicide le groupe revient sur le devant de la scène en cette année 2006 avec un premier album, joyeusement nommé Epoch Of Methodic Carnage sorti sous la houlette de l’un des labels les plus en vogue à cette époque en matière de brutal death, à savoir Brutal Bands.
Tout d’abord la pochette de Tony Koehl attire inévitablement notre attention, dressant une magnifique peinture représentant des montagnes de corps plus ou moins vivants dans de piteux états. Nos amis ne sont donc clairement pas là pour faire dans la dentelle.
Cet album fut enregistré au Temple Studios, tout comme le Ominous Bloodline de leurs compatriotes Beheaded, d’où la ressemblance sonore que l’on reconnait immédiatement entre les deux galettes. Cependant une légère différence entre les deux combos s’effectue au niveau de l'agressivité. En effet Abysmal Torment nous délivre un brutal death technique un peu plus brutal que leurs ainés, avec des riffs plus directs et rentre dedans que les parties de guitares alambiqués et plus techniques de leurs compatriotes précités.
Rentrons maintenant au cœur même de l’album. De nombreux changements de rythmes sont à notés, ce qui rend l’ensemble agréable d’écoute malgré une brutalité délivrée sans concession.
Les morceaux contiennent nombre d’alternance entre passages mid tempos assez lourds (Gratification Through Castration ou Addicted to Smothered Throats ), des moments de blasts frénétiques (Play Dismembered And Feasted Upon), des parties de riffs acérés et des séquences ou le headbang intensif est obligatoirement requis à l’image du cinquième titre Befouled With Zest.
Seuls quelques rares moments de répit sont accordés à l’auditeur au milieu de cette brutalité sonore, avec par exemple l’intro de Battered Into Nothingness.
Autre particularité de Abysmal Torment, le combo à en son sein deux chanteurs, Nicky Farrugia et Gordon Formosa .Cependant nous avons du mal a discerner une différence dans leurs voix. De ce fait l’alternance entre ces deux hurleurs perd de son utilité et de son efficacité, chose qui sera corrigée sur le second opus.
Le son et le mixage de l’album ne sont également pas exempts de défauts. En effet il est déplorable que la guitare de David Depasquale soit un peu en retrait par rapport aux voix et à la batterie. De ce fait l’auditeur a du mal à saisir toute la richesse des riffs.
Le monde du brutal death actuel comporte une pléthore d’excellents groupes mais le nombre de formations ayant une véritable personnalité est un peu moins reluisant. L’argument principal des détracteurs de ce disque sera donc d’accuser Epoch Of Methodic Carnage de ne pas se démarquer suffisamment du maitre maltais en la matière Beheaded. En cette année 2006, peu de chose laissait présager un grand avenir à cette énième formation. Cependant en 2009, Abysmal Torment frappera un grand coup en se démarquant de leurs ainés et apportera une nouvelle pierre à l’édifice du brutal death avec le terrible Omnicide, ayant pour sa part une réelle identité.
1. Relapse Into Sickness
2. Addicted to Smothered Throats
3. Flayed, Dismembered, and Feasted Upon
4. Wretched Stagnant Blood
5. Befouled With Zest
6. Epoch of Methodic Carnage
7. Death Bound Conundrum
8. Lurid Iniquity
9. Battered into Nothingness
10. Gradification Through Castration