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Damnation Plan est un groupe venant d’une ville nommée Espoo en Finlande. Ça commence mal, quand on sait que poo en anglais veut dire « caca », même si on pourrait y voir un symbole qui n’y est pas, ça peut quand même porter à rire. Parce que les sept membres du groupe eux ne sont pas là pour faire dans la plaisanterie et la gaudriole ! On a du mal à cerner cette formation créée en 2004 et dont l’activité en presque dix ans s’est limitée à une démo il y a six ans et c’est tout. Il faut préciser que la recherche du bon chanteur fut difficile puisqu’ils n’ont trouvé que l’an dernier. Et tout comme Scar Symmetry, ils ont décidé de séparer les tâches en deux : chant clair et chant extrême. Une fois le lineup stabilisé ils ont pu se lancer et avec l’aide de Dan Swanö au mix et au mastering, ils étaient sûrs de leur coup côté son.
Il est indéniable que cet aspect de l’album est impeccable. Le rendu de l’ensemble est propre, similaire aux productions modernes que l’on pourra citer dans les influences du groupe : Evergrey, Scar Symmetry en sont deux de ses représentants. Côté artwork, tout est sobre et sombre : des tons gris et verdâtres, une atmosphère brumeuse et mystérieuse, des vaguelettes sur une onde sans berge, une source de lumière cachée par un cône dont on ne voit rien de plus. L’intérieur est tout aussi suggestif : les paroles, des photos en clair-obscur et voilà. Ceci ne constitue pas une critique négative mais plutôt un constat sur le concept très resserré autour de l’aspect un peu dark de leur musique et de leur image.
La musique de Damnation Plan tape assez large puisque les deux chants, le clavier rendent poreux les murs entre les styles. Pas de morceaux épiques, les dix titres restent raisonnables allant jusqu’à sept minutes maximum pour Grand World Anthem. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils laissent tomber la variété et même quelques moments planants, à grands renforts de guitares et de soli comme sur Walk Of illusion. Ils versent même dans la ballade, aussi incroyable que cela puisse paraître sur Ashes, morceau assez mauvais et surtout qui doit se sentir terriblement seul dans un ensemble pas du tout mielleux et même plutôt musclé.
Car partout ailleurs, on a droit à un métal mélodique avec du punch comme Blindsighted ou Edge of Machinery avec un clavier très bien balancé, qui sait pousser la mélodie un peu plus haut comme sur le départ de Crimson Skies. Sans réinventer le style, Damnation Plan a bien compris sa leçon : chant « harsh » sur les couplets et chant clair sur les refrains et de préférence à deux en chœur ou en écho. Ça passe vraiment bien puisque ça ne semble pas forcé. D’ailleurs on peut signaler que le chant clair d’Asim Searah est particulièrement original et unique (il a officié dans Kiuas), ce qui est une vraie force pour le groupe.
Le point fort que l’on pourrait trouver face à Scar Symmetry, chantre du genre, c’est qu’on ne se perd pas en vicissitudes musicales : ici le tout est carré, plus classique mais basé sur une efficacité que leurs prédécesseurs ont perdu. On se prend facilement au jeu et on retient bien les mélodies qui filent plutôt tout droit sauf quelques contre-exemples comme sur le départ de Resurrected (Within Ourselves). Les soli ou les parties plus mélodiques sont parfois un peu foireuses car étrangement posées ou trop marshmallow (le refrain de Grand World Anthem par exemple) mais ont l’avantage de ne pas vous casser le crâne par leur longueur ou leur aspect branlette de manche.
Si on peut reprocher le manque d’originalité de Damnation Plan, on peut s’accorder sur leur fraîcheur, leur côté sans prise de tête, voire une certaine accroche. A la différence d’un bon nombre de groupes aujourd’hui, plus vous allez écouter The Wakening, plus vous allez aimer. Et plus vous allez dégager vos moments préférés et plus vous allez sentir que c’est un groupe à soutenir tant ils bousculent leurs pairs et surtout ce qu’ils sont devenus. En somme, un bon achat et peut-être même un futur élément de top pour l’année tant on a envie de voir ce qu’ils peuvent donner dans le futur.
01. Intro
02. The Unknown Presence
03. Blindsighted
04. The Wakening
05. Edge of Machinery
06. Crimson Skies
07. Walk of Illusion
08. Ashes
09. Resurrected (Within Ourselves)
10. Grand World Anthem
