U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Cryptik Howling a déjà 10 ans, et a connu depuis sa naissance un gros bordel de line-up, ce qui fait que du quintet de base ne reste que Dominic Mongrain, hurleur en chef de la formation Canadienne.
Après deux albums, pas forcément très remarqués mais de plutôt bonne facture Cryptik Howlingnous revient en cet an de grâce 2013 avec Synthetic Ascension Design pour se tailler la part du lion dans l’univers du Black Metal sympho.
Entendons nous bien, ici, on ne parle pas de Black Sympho à l’ancienne, mais plutôt de metal avec des claviers et une voix éraillée, très moderne, et un peu trop propret. Ce n’est pas nécessairement péjoratif, mais si l’on devait rapprocher Cryptik Howlingde ses frères d’armes, ce serait un mélange de Carach Angren en moins fougueux et Dimmu Borgir en moins fâché. Du propre, du gros son, ça ne déborde pas, et ça trouvera assurément son public.
En somme, si vous recherchez dans le Black Sympho de la Hargne à l’état brut, vous pouvez passer votre chemin, Cryptik Howlingdélivre un Black dans l’air du temps. Et dans ce registre, nous ne pouvons que saluer la maîtrise dans le quintet fait preuve à travers les 11 morceaux de son Synthetic Ascension Design.
Les orchestrations, très présentes, sont pertinentes et s’articulent bien autour des riffs certes convenus, mais efficaces, eux-mêmes soutenus par une rythmique en grande partie mid-tempo. Ca ne blaste qu’à l’occasion, pour autant l’harmonie section rythmique / mélodique est bien trouvée et nous offre par ailleurs quelques parties qui prouvent que les zicos en ont tout de même sous la godasse.
Assez technique, la musique de Cryptik Howlingrend justice à la technicité certaine des musiciens, qui savent jouer et composer, pas de doute, et il ressort de Synthetic Ascension Design un album très fluide, structuré et solide, qui aura pour défaut majeur de s’essouffler en fin de parcours, avec malgré tout un dernier sursaut créatif pour The Fool’s Errand, qui conclut l’album d’une fort belle manière, et dont on aimerait que le groupe s’inspire comme ligne de conduite à l’avenir.
Faute à des riffs souvent génériques, dont on ne parvient que rarement à isoler une émotion particulière, Synthetic Ascension Design souffre de son manque d’originalité et l’écoute bascule en mode routine passés les 6 premiers titres.
La volonté de bien faire est là, d’ailleurs, cet album est bien foutu, c’est plus dans son essence qu’il pêche. Il manque de cette étincelle, cette fougue qui permettrait à l’auditeur de s’arracher à son écoute en mode automatique pour avoir l’envie d’y retourner, à l'inverse de son prédécesseur, Them, qui rappelait le Cradle des débuts, plus intense et plus émotionnel aussi.
Cryptik Howlingsigne donc là, pour son troisième album, une rondelle de Black sympho moderne, très bien produite, techniquement irréprochable, mais qui manque cruellement d’âme pour marquer ceux qui recherchent à vibrer intensément à l’écoute de ce registre. Les autres, ceux qui affectionnent la musique extrême carrée, à la production explosive et équilibrée trouveront probablement leur compte le temps d’écoutes occasionnelles, même si on leur conseillera de se tourner vers les précédents effort des Canadiens.
01. Sovereigns & Carrion Feeders
02. World Shepherd
03. Dead Trees
04. Absorbing Light
05. InSect
06. Caligastia
07. Dominions of Oblivious Pawns
08. Ulysses' Death
09. Hallowed Masquerade
10. Soul Garden
11. The Fool's Errand