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La tendance automne-hiver 2012/2013 est au Void. Void Paradigm et Void Moon ont sorti leurs premiers albums, c'est au tour de Void Of Sleep de leur emboîter le pas. J'espère que vous n'avez pas peur du vide.
« Ah non, moi c'est Michel! »
D'accord.
Trêve de blagues, Void Of Sleep est un de ces petits espoirs qui méritent qu'on parle de lui sérieusement. Créée en Italie à Ravenne il y a trois ans de cela, la formation sort son premier album, Tales Between Reality And Madness dans un genre qui ne m'est pas du tout familier, le Sludge, pour changer...
Ah! Il est loin le temps ou personne ne voulait jouer de ce qui touchait de près ou de loin au Doom, au Stoner et autre Sludge. Tout du moins ils étaient bien cachés, loin de la hype du milieu des années 2000. Heureusement, ces trois genres sont suffisamment ancrés pour qu'on ne puisse réussir à y entrer avec pour seule volonté de paraître. Contrairement au Néo Metal et au Metalcore qui ont vu se former toute une clique de groupes voulant plus se montrer que créer une musique à haute valeur ajoutée artistique. Pour le Sludge au sens large, il faut déjà avoir fait de longues recherches pour découvrir le style avant de pouvoir en jouer même si ce n'est pas toujours une obligation, je l'admets. Tout cela pour en venir au point qu'une inondation de sorties Sludge, Doom ou Stoner ne pourra pas être vu d'un mauvais œil pour ma part et Void Of Sleep ne fait qu'apporter un peu plus d'eau à mon moulin.
Ainsi, les Italiens vont s'emparer de tous les éléments traditionnels du genre en les mélangeant à des ingrédients modernes particulièrement au niveau du son suivant la règle des trois P : propre (certains doivent déjà grincer les dents à lire ce mot pour du Sludge), précis et puissant. De ce dernier point de vue, on est bien plus proche d'une démarche à la While Heaven Wept qu'à la Church Of Misery. C'est d'ailleurs à la fois ce qui fait le charme du groupe en lui donnant de l'identité mais qui dans le même temps le dessert car certains riffs gagneraient à être plus sales mais c'est vraiment un petit reproche à coté de la qualité d'une musique de grande qualité.
Tales Between Reality And Madness possède tout pour recueillir des éloges du monde du Tal-mé. Au delà du groove et de la lourdeur que tout bon groupe de Sludge se doit d'avoir, Void Of Sleep possède une approche moderne de son Sludge jusque dans la construction des morceaux qui ne semblent jamais être des hommages appuyés envers un glorieux passé mais davantage une volonté farouche de faire avancer un genre qui se veut très traditionnelle. Un peu comme le fait Kylesa qui, je pense, est un modèle pour le groupe italien (les introductions psychédéliques des trois derniers morceaux font clairement référence à la formation américaine). Bien que jouant sur les ambiances également, Void Of Sleep reste, tout de même, un groupe plus viril que Kylesa avec ses riffs sentant la sueur. Cela ne l'empêche pas d'avoir une vision résolument moderne avec des morceaux complexe tout en étant facile d'accès. C'est ici que réside tout l'intérêt de ce groupe, Réussir à faire se marier sur de longs morceaux (entre cinq et neuf minutes) des riffs efficaces et qui groovent ainsi que des refrains entêtants toujours en voix claire (ce n'est pas niais, ne prenez pas la fuite) soutenue par des chœurs dans l'esprit Hardcore avec des passages instrumentaux plus ambiancés pour ne pas dire psychédéliques qui n’entraînent jamais l'ennui (y compris sur « Lost In The Void » et ses 8'31). J'irai même plus loin en disant que l'album passe très vite puisqu'il y a souvent quelque chose qui vient accrocher l'oreille.
Vide de sommeil mais certainement pas vide de talents, Tales Between Reality And Madness est un premier album plein de promesses mais à qui il manque un peu de folie pour devenir une valeur étalon dans le domaine du Sludge. Néanmoins, Void Of Sleep reste le meilleur groupe que j'ai pu écouter dans le genre depuis ce début d'année.
1. Blood on my Hands
2. Wisdom of Doom
3. The Great Escape of the Giant Stone Man
4. Lost in the Void
5. Ghost of me
6. Mirror Soul Sickness
7. Sons of Nothing
