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Formé en 2006, dans la ville Polonaise de Wrocław, Infidel avait séduit son petit monde lors de la parution en 2009 d’Ejaculating Chaos, qui tapait dans un registre Black / Death de plutôt bonne facture, il en avait l’essence, il en avait l’âme, mais pas vraiment l’originalité.
3 ans plus tard, en 2012, donc, pour les deux du fond fâchés avec les chiffres, Infidel revient sur le devant de la scène extrême Polonaise avec un EP, baptisé avec la même élégance que son grand frère : Eviscerate yourself.
Ce qu’il y a d’amusant avec Infidel, du moins, cet Infidel là car il en existe beaucoup d’autres, c’est que tout dans ce qu’il véhicule témoigne du compromis qu’il opte dans sa musique. Un titre très clichéesque renvoyant directement au Death , un artwork et un code scénique tout droit issu de la scène Black mid-90’s, il n’en faut pas plus pour savoir où l’on va, et Infidel ne nous ment pas sur la marchandise.
C’est EP, c’est 27 minutes tête dans le guidon, où les growls se partagent le terrain de jeu avec des sonorités Black bien raw et plutôt efficaces. Guitares hurlantes, blast ravageurs, hurlements possédés, Infidel dégage une vraie aura malfaisante (j’essaye d’éviter de parler d’atmosphères hérétiques, c’eût été trop facile), le tout servi avec sa bonne dose de haine des familles qui rajoutent encore à la conviction que véhiculent ces 4 types lorsqu’ils se mettent à avoiner.
De sa prod’ déséquilibrée, un peu cradingue sur les bords, d’une batterie dont on ne sait pas ce qui y fait office de caisse claire, d’un chant largement trop mis en avant, Infidel aurait pu pâtir s’il avait été moins convaincant. Car pour le coup, vu la force de conviction qui transpire de cet Eviscerate Yourself, ces menus défauts contribuent à son charme, l’EP sonnant certes baveux, mais clairement organique, il y a de la sueur derrière tout ça et ça finit par fonctionner.
Rien de très novateur, ou de novateur tout court d’ailleurs, c’est du vu et revu, mais à l’inverse des formations qu’on oublie vite pour en revenir fissa aux illustres mentors, Infidel est très percutant d’un bout à l’autre de sa demi-heure. Pas toujours profondément inspiré, le groupe s’autorise tout de même pas mal de riffs qui surbutent, notamment lorsqu’il tape sans frilosité dans le registre purement black metal (Flames of Desolation). Moins pertinent dans le riffing Death, nous souhaiterions de tout cœur voir Infidel évoluer davantage vers l’Art Noir tant les codes du genre semblent appréciés, digérés et maîtrisés par le quatuor.
Reste que cet absence de parti pris ne nous permet pas franchement de le distinguer de son précédent full-length, tant une évolution est ici faiblarde.
Affaire à suivre.
1. Praise the One
2. Eviscerate Yourself
3. Chaos Blood Blasphemy
4. Flames of Desolation
5. The Plague