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Il y a encore quelques mois, j’avais chroniqué le dernier album de Lazarus A.D. intitulé Black Rivers Flow. Et alors que je me replonge actuellement dans la musique des américains, je constate avec effroi que le premier opus du groupe n’avait jamais fait l’objet d’une publication sur ce webzine. Une telle ignominie se devant d’être réparée, j’ai pris ma plume et mon carnet pour vous éclairer un peu sur le monde merveilleux de Lazarus A.D..
Fondé en 2005 sous le nom de Lazarus, les quatre compères américains ont connu un début de carrière mitigé. Il aura fallu attendre l’honneur d’être sélectionné pour faire la première partie de la tournée d’Anthrax en 2007 pour que leur nom, désormais Lazarus A.D., commence à circuler. The Onslaught, première self-release du groupe a fini par attirer l’attention de Metal Blade Records qui décida de promouvoir le groupe et de diffuser la galette (après remasterisation) par delà les frontières. Et leur intuition fut la bonne… !
Thrash metal is back ! Voilà le slogan qui pourrait caractériser cet album. Peu sont les groupes qui peuvent se targuer d’apporter quelque chose de nouveau à une scène qui a tout connu, du grand et du franchement mauvais. The Onslaught est un vent de fraicheur proposant une musique sans prétention, riche et surtout terriblement efficace.
Mais ce qui fait avant tout la force de cet album réside probablement dans le travail des instruments et de la voix (par « voix » entendre également les paroles). Côté instrument, les riffs de guitare sont globalement d'une très grande qualité. Du très groovy riff de Revolution aux riffs plus tranchants de Absolute Power, ces derniers font souvent mouche (bien que parfois un peu répétitifs - mais toujours efficaces !). Pas nécessairement exceptionnels mais ne desservant jamais les compositions, les soli sont justes. L’introduction de Thou Shall Not Fear en est la parfaite illustration. Derrière les fûts, Ryan abat un boulot monstrueux en donnant un rythme soutenu à la musique du groupe. Si quelques passages me paraissent un peu plus faiblards et trop convenus (notamment sur Rebirth), le tout reste de très haute volée.
Côté paroles, les sujets habituels du thrash metal à savoir la politique, la violence et… la Revolution sont au programme ! Même si d’autres thèmes non moins importants sont abordés (Lust parlant d’amour notamment). Un effort plus particulier semble avoir été fait pour que la musicalité des paroles soit en adéquation avec les lignes de guitare. Les paroles "Three to live, One to kill, We've got body bags to fill" me font toujours autant sourire. Comment peut-on sortir une phrase comme ça qui se glisse aussi naturellement dans une composition ? Du très bon. D’autant plus que les back vocals de Dan sont très percutantes et donnent une dimension supplémentaire à la musique des américains. Et ce n’est pas un mal car si tout est fluide, la voix de Jeff peut finir par lasser, plutôt monocorde et … étrange.
S’il existait un Grammy du meilleur premier album, à l’image du Goncourt du meilleur premier roman, The Onslaught serait très certainement bien placé. Le groupe a en effet réussi le pari de nous produire un Thrash metal efficace, bien pensé, novateur tout en nous donnant l’impression de revivre les heures de gloire du mouvement thrash alors même qu’il s’agit du premier –vrai- album du groupe ! Alors certes, tout n'est pas parfait et l'album peut devenir rébarbatif, mais quelle claque tout de même !
Et encore des années après, je ne me lasse pas de bouger frénétiquement le cou dans les transports en commun quand Revolution ou Thou Shall Not Fear résonnent dans mon casque.
Un excellent album qui m’a réconcilié avec les groupes récents de thrash.
01. Last Breath
02. Thou Shall Not Fear
03. Damnation For The Weak
04. Absolute Power
05. Revolution
06. Rebirth
07. Lust
08. Forged In Blood
09. Every Word Unheard
10. Who I Really Am
